Fouda Fabrice

Son parcours en Ligue des Champions aura fait sensation. Sorti du groupe de la mort composé du Bayern Munich, du FC Barcelone et du Viktoria Plzeň, l’Inter Milan devra désormais confirmer tous les espoirs placés en sa progression.

La Ligue des Champions ?

Une fois de plus, l’Internazionale ne sera pas un cadeau pour ses adversaires. Difficiles à bouger avec son 3-5-2, Simone Inzaghi et ses hommes reviendront sur la pelouse pour donner du fil à retordre à leurs challengers. La victoire sera la seule issue possible de ce collectif bien fourni qui a néanmoins perdu des plumes durant ce mercato.

Le défenseur central Milan Skriniar a atterri à Paris. Le milieu Croate Marcelo Brozovic est allé à Al Nassr en Arabie Saoudite. L’attaquant Bosnien Edin Dzeko a signé à Fenerbahçe en Turquie. Très convoité, le gardien de but Camerounais André Onana a finalement rejoint Manchester United et le prêt de Romelu Lukaku en Lombardie a définitivement pris fin. Reparti en Angleterre chez son propriétaire Chelsea, le buteur Belge s’est mis les Bleus et Noirs à dos en ignorant leurs appels pour négocier avec le Milan AC et la Juventus.

Autrement dit, les Interistes devront retrousser leurs manches pour démontrer qu’il ne s’agissait pas d’un feu de paille. Réguliers, ils remportent au moins un trophée par saison depuis leur titre de champion en 2021 sous l’ère Antonio Conte. L’an passé c’était la Coupe d’Italie qu’ils ajoutaient à leur immense palmarès, cette année le doublé Coupe – Supercoupe. Il ne manque plus qu’une belle médaille européenne pour refermer ce cycle productif qui en 2020, commençait par les mener en finale de la Ligue Europa, perdue contre le FC Séville (3-2).

En attaque ?

Pour réussir en Europe, prétendre à un succès final, la profondeur de l’effectif est l’une des principales clés. Bien que Davide Frattesi et Juan Cuadrado soient arrivés, l’Inter Milan a quasiment gardé la même défense et le même entre-jeu, et rajeuni sa pointe en attirant Marcus Thuram.

Arrivé libre du Borussia Mönchengladbach en Bundesliga, le polyvalent avant-centre Français de 25 ans, finaliste de la dernière Coupe du Monde, vient renforcer un secteur dans lequel il retrouvera un autre joueur de son âge, l’Argentin Lautaro Martinez, vainqueur lui, du Mondial en 2022. D’ennemis à coéquipiers, la paire franco-argentine de 50 ans est passée pour redonner de l’énergie à cette ligne qui compte également l’Albiceleste Joachin Correa dans ses rangs. Un très bon footballeur, qui serait bien inspiré ceci dit, de se ressaisir enfin et pour retrouver le niveau qu’il avait à la Lazio.

Une saison difficile à venir

Après une modeste place de troisième de Serie A, l’Inter Milan jouera toutes ses compétitions avec le même entrain cette saison. La bonne tenue en C1 des Nerazzuri, passera par une campagne nationale aboutie. Le Calcio restera la priorité naturelle de l’écurie dirigée par le Chinois Steven Zhang.

Toutefois, devant la remontée en puissance du championnat d’Italie, se donner à fond sur tous les tableaux devient très difficile. Les triples champions d’Europe auront-ils les moyens de leur politique malgré la volonté indéniable qui les habite ? Telle est la question. Même si elle fera partie des grands favoris pour le Scudetto, la Beneamata devra se battre jusqu’au bout pour exister.

« Je n’ai jamais vu un sac d’argent marquer un but », déclara jadis la légende Hollandaise Johan Cruyff. En Arabie Saoudite, il n’y a pas que des grosses fortunes. Il y a aussi Al Ittihad, 6 Ballons d’or et Karim Benzema.

Indétrônables

Cristiano Ronaldo signant à Al Nassr, les carottes semblaient cuites. CR7 et ses 5 Ballons d’or débarquaient avec un pedigree, supposé tout écraser sur son passage, quand soudain ils ont été rattrapés par la réalité.

La Saudi Pro League n’est pas un refuge pour les trentenaires européens à la recherche d’une retraite dorée. C’est un championnat de haut niveau qu’il faut respecter pour gagner. Comme en Europe, elle a ses lanternes rouges, son ventre mou et ses cadors. Une cohorte de Faucons Verts devant laquelle les Tigres d’Al Ittihad mènent le peloton.

Actuellement, les Doyens sont les rois de leur ligue. Emmenés par le technicien Portugais Nuno Espirito Santos, ils sont brillamment allés décrocher leur neuvième trophée de champion depuis leur création en 1927. En 30 journées, les jaunes et noirs n’ont concédé que 2 défaites, contre 6 nuls, 22 succès, 60 buts inscrits et 13 pris. La griffe d’un collectif bien huilé qu’il faudra aller chercher la saison prochaine.

Infatigables

En effet, la SPL d’hier ne sera pas celle de demain. En termes de qualité, on est monté de plusieurs crans. Parce que l’attaquant Brésilien Romarinho ne suffira plus, il fallait trouver la perle rare. Associer au buteur le plus prolifique de l’histoire des doubles champions d’Asie, un nom aussi symbolique que la forme de leur logo, dessiné comme le chiffre 1. Surnommé le Club du Peuple, Al Ittihad se devait d’avoir son Ballon d’or…

Est-il encore nécessaire de présenter Karim Mostafa Benzema ? Capitaine emblématique du Real Madrid, le Ballon d’or du peuple atterrit à Djeddah avec un bagage de 14 ans à la Maison Blanche, 354 buts, 149 passes décisives et le statut de meilleur joueur du monde. Le passé glorieux d’un avant-centre de génie qui a encore quelques Clasico à jouer devant lui, contre le Al Ahli de Roberto Firmino, Riyad Mahrez, Alan Saint-Maximin, Franck Kessié et Édouard Mendy, gardien de but, et le Al Hilal de Kalidou Koulibaly, Ruben Neves, Malcom et Milinkovic-Savic.

Cela dit, parti du club du roi en Espagne au Stade Roi-Abdallah, KB9 ne voyagera pas seul. À 24 et 33 ans, l’attaquant Portugais Jota, 15 buts et 12 passes décisives en 43 matches avec le Celtic de Glasgow, et les infatigables Ngolo Kanté et Fabinho le suivront dans le Golfe pour l’empêcher de se reposer sur ses lauriers. Trois raisons de se laisser guider par le spectacle qui se prépare dans cette monarchie que les deux Français connaissent religieusement.

Injouables ?

En plus des compétitions domestiques et de la Ligue des Champions, il y aura la Coupe du Monde des Clubs à gagner pour Al Ittihad, Benzema et Kante. Aux côtés des Anglais de Manchester City, des Mexicains du Club Léon, des Égyptiens d’Al Ahly, des Japonais d’Urawa Red Diamonds et des néo-zélandais d’Auckland City, le représentant du pays hôte tentera l’impossible.

Du 12 au 22 Décembre 2023, le Ballon d’or et le champion du monde justifieront leurs venues et leurs revenus en allant chercher cette victoire inédite qui marquerait le début d’une nouvelle ère. Gagner le Mondial pour les Saoudiens, signifierait être les meilleurs d’une planète qui sous-estime leur QI Foot. Une édition à ne manquer sous aucun prétexte…

Swoosh ! Al Nassr vient officiellement de basculer dans une autre dimension. Désormais habillé par Nike, le club saoudien a délaissé Duneus pour activer le mode Avengers.

L’effet Ronaldo

Iron Man, si quelqu’un doutait encore de l’impact de Cristiano Ronaldo sur le monde du football, il est temps qu’il change d’avis. Le Portugais a quasiment à lui tout seul, mis sa nouvelle destination sur la carte du cuir.

En moins d’un an, de connus, les locataires du Mrsool Park sont passés à célèbres. Suivi par 860 mille followers avant la signature de CR7, Al Nassr c’est plus de 15 millions de fans sur Instagram depuis, de 4 millions d’abonnés sur Twitter et de 3 millions sur Facebook.

En d’autres mots, tout le monde s’intéresse aujourd’hui aux moindres faits et gestes de cette institution qui multiplie les ponts d’or sur le marché des transferts. Richement repue, l’écurie de Musalli Al-Muammar ne se contente plus de rêver. Les nonuples champions d’Arabie Saoudite réalisent dorénavant les vœux d’une nation de passionnés de ballon rond, déterminée à s’installer définitivement sur la chaire du roi des sports. L’argent fait le bonheur, et elle entend bien le démontrer durablement, à coups de Pétrodollars.

Ronaldo et compagnie

Pour briller, remporter des trophées, un collectif a besoin de bonnes individualités. Au centre du projet ALN, Ronaldo servira logiquement d’aimant à ces footballeurs d’exception qui retrouvant l’attaquant Brésilien Talisca et le relayeur Croate Marcelo Brozovic, arrivé récemment de l’Inter Milan pour 3 ans, porteront fièrement les couleurs du dauphin de la dernière Saudi Pro League.

Il s’agit entre autres du milieu box-to-box Ivoirien, Seko Fofana et du double Ballon d’or Africain, Sénégalais, Sadio Mané, parti du Bayern Munich après tout juste une saison. Des noms à la hauteur des ambitions d’une équipe qui n’aura jamais aussi bien porté son surnom : « Al Alami ». Terme de la langue Arabe, qui signifie « Mondial » en Français.

End Game

À l’image de son mercato, Al Nassr sur le terrain, ne voudra laisser que des miettes à ses adversaires. Les dépenses colossales qui ont été allouées au renforcement de son effectif, ne se contenteront pas d’une place de second au moment de faire les bilans.

End Game, « Ronaldo et compagnie » joueront uniquement pour le maillot jaune la saison prochaine. En Championnat, en Coupe du Roi et en Ligue des Champions Asiatique, l’objectif sera de « ramener la coupe à la maison ». D’où l’intérêt de ce parcours qui s’annonce éblouissant en rebondissements, sachant que la SPL est loin d’être une ligue facile.

En face des Avengers, il y aura naturellement du répondant. La première escouade saoudienne en 2000, à participer à une Coupe du Monde des Clubs, devra croiser le fer avec des rivaux aussi coriaces que le Titan Thanos. Des ogres comme Al Ittihad, le tenant du titre national, Al Ahly et Al Hilal, qui auront aussi profité du soleil estival pour magasiner dans les « grandes surfaces » du Vieux Continent.

Au Maroc, la quatrième édition de la CAN U23 vient de s’achever. Les Lions de l’Atlas ont battu l’Égypte en finale et clôturé une fête au cours de laquelle leur sélection a confirmé ses bonnes dispositions, leurs adversaires signé leur retour et le Mali fait très bonne impression.

La bonne nouvelle Malienne

Le football africain est sur une pente très positive. Progressant chaque jour, il vient encore de mettre en valeur un pays qu’il faudra surveiller aux prochains Jeux Olympiques à Paris et à la Coupe d’Afrique en Côte d’Ivoire : le Mali.

Bien en place, les Aigles ont débuté à Tanger tambour battant. Ils ont corrigé le Gabon (3-1), perdu face à l’Égypte (1-0) et défait le Niger (2-0). Trois points synonymes de demi-finales pour nos royaux oiseaux, qui malheureusement tomberont face au Maroc (2-2, 4-3 aux t-a-b). Une déception grande, mais pas totale, le ticket pour les J.O 2024 empoché lors du match de classement grâce à une victoire sur la Guinée, aux tirs aux buts (0-0, 4-3 aux t-a-b).

Le retour égyptien

Pour tout dire, l’Égypte n’est jamais partie. Tenants du titre, les Pharaons ont juste confirmé qu’ils appartenaient au plus grand pays africain de football. Battus en finale par les Marocains (2-1), ils retrouveront les Olympiades quatre ans après Tokyo, sur un bilan plus que flatteur de trois victoires, un nul et une défaite.

Le Niger s’en sortira avec un petit point (0-0), quand le Mali, le Gabon et la Guinée dans le dernier carré, n’arriveront même pas à faire trembler les filets de la meilleure défense du tournoi. Ils seront respectivement battus 1-0, 2-0 et 1-0.

Deux buts encaissés en cinq journées, telle est donc la ration du meilleur portier de la compétition, Hamza Alaa. Élément du Al Ahly, il sera récompensé au même titre que son coéquipier Ibrahim Adel, attaquant du Pyramid FC, MVP de cette CAN.

La confirmation marocaine

Demi-finaliste de la dernière Coupe du Monde, le Maroc a redonné le sourire à son public. Venus nombreux pour voir leur équipe nationale évoluer, ses supporters ont pu apprécier l’excellent niveau de leurs Espoirs.

Emmenée par Abdessamad Ezzalzouli, l’escouade Chérifienne a développé un jeu offensif, incarné par l’attaque la plus prolifique de la compétition avec 12 buts. Désormais, il faudra juste surveiller ses arrières en France.

Invaincu, le Maroc aura encaissé 5 buts durant ces 15 jours. Un mauvais signe pour la suite dans l’Hexagone, lorsqu’on connaît le niveau international des U23.

Héritier de Pelé, Kylian Mbappé a passé trois jours au Cameroun. Ce qu’il faut retenir de la visite du légataire du plus grand footballeur de tous les temps au pays de son père.

Le Cameroun aime Mbappé

Posant ses pieds sur le tarmac de l’aéroport de Nsimalen, il ne s’attendait certainement pas à ce bain de foule. Au Cameroun on aime Kylian Mbappé et c’est un euphémisme.

Comme la superstar qu’il est, l’attaquant du PSG a été accueilli. À Yaoundé et à Douala, le champion du monde a ressenti la ferveur grandeur nature de cette grande nation de football. L’émotion marquée sur son visage, il ne l’oubliera jamais.

Le Cameroun est une puissance sportive

Avant d’atterrir au Cameroun, Kylian Mbappé s’est rendu à Miami. Aux États-Unis, il n’est pas allé voir Lionel Messi dans la nouvelle ville de son nouveau club, l’Inter Miami, mais rencontrer le pivot Camerounais de la NBA, MVP de la dernière saison régulière, Joël Embiid.

Tout de blanc vêtu à cette réunion de célébrités vivant sur le sol américain, le natif de Bondy a pris la température de la tanière. Une rencontre au sommet, qui place davantage les quintuples champions d’Afrique sur l’échiquier mondial des puissances sportives.

En effet, lorsqu’on parle de sport, le Cameroun prend naturellement des galons. Au pays de Samuel Eto’o, Patrick Mboma, Rigobert Song, Geremi Njitap, Roger Milla, Thomas Nkono, Pascal Siakam et autres Carlos Takam, Mbappé a trouvé un panel de légendes à nul autre pareil.

KM7 a séjourné chez Yannick Noah et son fils, Joakim, l’unique tennisman Français vainqueur d’un tournoi du Grand Chelem, et l’ancienne vedette des Chicago Bulls, ambassadeur de la Basket Africa League. Il a mangé du bon Ndolè avec Francis Ngannou, champion du monde de MMA, patron de la PFL Africa, et terminé sa visite en tenue traditionnelle dans son village, Jébalè, aux côtés de Joseph Antoine Bell, ancien gardien de but de l’Olympique de Marseille :

« Lorsque le Parisien Kylian Mbappé rencontre le Marseillais Joseph-Antoine Bell sur les eaux du Wouri au Cameroun qui est à la source de leurs parcours, c’est le passé et le présent qui font un clin d’œil au Cameroun, pays mille fois béni des dieux », confiait le lauréat des CAN 1984 et 1988, selon des propos rapportés par Sport News Africa.

Le Cameroun compte dans le monde du sport

Jusqu’à la prochaine édition, la CAN qui s’est jouée au Cameroun restera la plus vue de l’histoire. Le premier pays subsaharien à organiser une Coupe d’Afrique à 24 équipes a encore mis la barre très haute, malgré les railleries qu’il avait subies. On mesure la grandeur d’un homme à la taille de ses adversaires et le Cameroun a été immense entre le 9 Janvier et le 6 Février 2022.

Lire aussi : Engagement record : la CAN 2021 a propulsé la compétition parmi les principaux contenus mondiaux – Camfoot.com

La visite de Kylian Mbappé a mobilisé quatre continents sur les six que comptent la Terre. En Asie, en Europe, en Amérique et en Afrique, le Qatar, la France et les USA ont parlé du Cameroun.

L’Espagne a attentivement scruté le déplacement du meilleur buteur du dernier Mondial, sur cette « pelouse » que le Real Madrid a récemment foulée pour organiser un stage destiné aux jeunes footballeurs. On parle du plus grand club du monde, de la NBA, de la BAL, de PFL, donc de l’UFC, de la boxe anglaise, de Tyson Fury et de Mike Tyson par ricochet.

Le Cameroun, le septième continent

L’ADN du Cameroun est une marque déposée. Avoir des origines Camerounaises constitue quasiment une chance. Lorsqu’on voit ce que les Camerounais de nationalité et d’origine sont capables de faire, on ne peut que s’incliner devant un tel génie. Kylian Mbappé est encore venu nous rappeler, qu’être de l’Afrique en miniature c’est être d’une autre planète.

À l’image de l’essai de Romain Ntamack, fils d’Émile, ancien capitaine de l’équipe de France de rugby, en finale du Top 14, la visite de Kyky s’inscrit dans une longue liste de gestes prestigieux qui portent la griffe des Lions Indomptables. Entre les poings de Ngannou, les buts d’Aboubakar Vincent, les frappes de Tchouameni, les tacles de Saliba, les relances d’André Onana, les smashes d’Earvin Ngapeth, Wanna be startin something de Michael Jackson, Don’t stop the music de Rihanna, Waka Waka de Shakira, The Hustle de James Brown, les tenues de Serena Williams, il y a une punchline de Booba qui dit : « J’croyais que j’étais Galsen, mais en fait je suis Camer ».

En outre quand le nom de votre nation a été prononcé par Bruce Willis et Arnold Schwarzenegger, dans Les Larmes du Soleil et Fubar, qu’on l’a entendu dans un film de Dwayne Johnson, Voyage au centre de la Terre 2, qu’il a été mis en scène dans de célèbres séries telles que La Casa de Papel et l’Équipe de Rêve, que votre drapeau soit apparu dans Les Simpson, vous ne pouvez pas être un territoire lambda. Bienvenu sur le septième continent…

Mal embarquée, la RD Congo dort tranquille dorénavant, son destin sous son oreiller. En allant gagner au Gabon (0-2), elle s’est considérablement rapprochée de la Côte d’Ivoire. Merci Fiston Mayele pour les travaux…

Forever Young

« Yes we CAN », peut désormais scander le peuple Congolais. Face aux coéquipiers d’Aubameyang, de retour en sélection, Aaron Tshibola a ouvert la marque à la 34e minute et Fiston l’a refermée à la 83e, entré neuf minutes plus tôt à la place de Yoane Wissa.

Sur la gauche de l’attaque des Léopards, la défense gabonaise prise à son propre piège du hors jeu : un long ballon de Meschack dans l’espace comme il les affectionne. Démarrage, récupération, rentrant dans la surface, dreadlocks au vent, un passement de jambes, il fixe son vis-à-vis avant de l’éliminer…

Une frappe enroulée au second poteau est attendue, mais son pied droit, l’avant-centre des Young Africans le ferme finalement, et loge la balle dans la lucarne opposée des Panthères. Pris à contre-pieds, le gardien des Brésiliens est battu. Le banc de la RDC exulte, entre sur le terrain pour célébrer son sauveur : le Prédateur de Mbuji-Mayi.

Un Trésor comme Mputu

Cédric Bakambu exclu en Mauritanie, la RD Congo s’avançait en territoire ennemi sans son meilleur buteur. Un manque largement comblé par M. Fiston Kalala Mayele, qui a su faire oublier le joueur d’Olympiakos, donnant plus de crédits conséquemment, au football local africain.

« Le football à l’extérieur, ce sont des statistiques qui comptent. Ici, en Tanzanie, en une saison et demie, j’en suis à cinquante buts toutes compétitions confondues. Donc je peux dire que j’ai trouvé un championnat qui est sérieux, une équipe qui est sérieuse, avec des supporters fantastiques, incroyables. Ça m’a vraiment motivé », reconnaît FKM.

Lire aussi : CAF : Fiston Mayele, quelle saison ! – Foot RDC

Auteur d’un doublé Coupe – Championnat, l’ancien élément de l’AS Vita Club, a conclu une saison en tout point aboutie. 29 ans, désigné MVP de la Premier League Tanzanienne, le meilleur buteur et finaliste de la Coupe de la Confédération 2023, à la Trésor Mputu, est la preuve par 9 qu’un africain peut réussir sur son continent. Un énième signal que le Congo Kinshasa, coutumier des histoires de cette trempe, envoie à ses semblables. L’Afrique a un incroyable talent…

Minces, les espoirs de voir un jour le football affranchi du joug du racisme continuent de s’amenuiser. L’Euro U21 a été le témoin privilégié d’un nouveau morceau de xénophobie, les éternels cris de singe, chantés en l’honneur de deux footballeurs allemands d’origine africaine…

Moukoko, Ngankam et les autres

Deux penaltys ratés, un match nul et des maux. « Quand nous gagnons, nous sommes tous allemands et quand nous perdons, nous sommes noirs et des singes…Des choses comme ça n’ont tout simplement pas leur place dans le football. C’est dégoutant », signé Youssoufa Moukoko.

« Pas récompensé comme un tirailleur » comme dirait Booba, le natif de Yaoundé a craché sa colère après cette énième symphonie simienne. Un refrain sans fin qui nous ramène encore à la case départ. La même chanson, des tweets, des t-shirts, des pubs et un communiqué :

« Après le premier match de la sélection allemande, certains joueurs de l’équipe nationale des moins de 21 ans ont reçu des insultes racistes sur leurs réseaux sociaux. La Fédération allemande de football (DFB) prend position à ce sujet. Nos équipes nationales laissent ensemble leur cœur sur le terrain. Nous ne permettons pas qu’on les divise par la haine, l’incitation à la haine et le racisme. A ceux qui ont écrit hier des commentaires discriminatoires, insultants et méprisants à l’égard de certains joueurs, nous voulons dire : vous nous dégoûtez. Vous n’êtes pas des supporters, nous n’avons pas besoin de vous, nous ne voulons pas de vous », lâche la faîtière du Fußball.

Ce texte, on le connaît par cœur. Moukoko et Ngankam ne font que succéder à Kylian Mbappé, Randall Kolo Muani, Bukayo Saka, Romelu Lukaku et autres Samuel Eto’o. Le scénario en amont, à quand la prochaine sortie ?

Jusqu’à quand les footballeurs Noirs vont se laisser endormir par ces belles paroles ? Où était la DFB dans l’affaire Mané ? Où était la DFB lorsque les supporters argentins recevaient le prix FIFA The Best des meilleurs tifosi du monde ? Où était la DFB quand Moukoko subissait une campagne médiatique de sabotage sur son âge ?

Du pareil au même

Le racisme est mort et enterré. Sa place est depuis à la poubelle. L’histoire le sait, mais les Noirs en sont-ils conscients ?

Tu ne peux pas empêcher un homme d’être raciste, mais tu peux l’empêcher de t’atteindre. Maladie difficile à soigner, le racisme fait partie de l’histoire de la société européenne. Lorsqu’un sportif d’origine africaine s’engage à y exercer son métier, il sait qu’il y sera confronté. Il choisit en âme et conscience de dire oui à ce jeu qui ne le voit pas toujours comme un Être Humain.

En d’autres mots, tu n’entres pas dans le feu pour te plaindre qu’il brûle. Comment défendre une victime qui défend les mêmes couleurs que ses offenseurs ? Tu joues pour l’Allemagne, les fans qui t’insultent aussi : vous êtes donc des frères avec des opinions différentes. Le linge sale se lave en famille…

La rose vient avec ses épines. Assumez vos choix, comme vos joies. Les plaintes ne conduisent nulle part, si ce n’est à la régression. Ne pas jouer pour son pays en prétextant qu’il est mal organisé, c’est aussi faire preuve de racisme : donner le ballon pour se faire battre.

Humanisme

En salissant tes origines, tu te salis toi-même. Si Moukoko et Ngankam avaient choisi le Cameroun, ils n’auraient pas été insultés. C’est aussi bête que ça. On ne peut pas combattre le racisme en occultant le rôle joué par l’Afrique dans son propre malheur.

Ne pensez pas seulement à vos origines, lorsqu’il faut distribuer des sacs de riz. Pensez aussi à elles pour lui donner la victoire. L’Afrique ce n’est pas que la pauvreté. C’est aussi le talent, le vôtre : un grand continent.

Indémodable, lutter contre le racisme c’est réduire son champ d’action. L’accusateur d’origine africaine ressemble à cet enfant qui quitte sa famille, en la traitant de pauvre pour aller s’installer chez le riche voisin.

Une fois dans la belle demeure de l’opulent, profitant de ses biens, ce dernier va tomber sur l’adversité méprisante d’un de ses fils, laquelle le contraindra à se décider : partir ou subir les railleries de celui-ci. Il aura beau se plaindre chez son tuteur, la vérité restera la même : un parent ne choisira jamais un étranger aux détriments de ses enfants, aussi mauvais soient-ils. C’est humain !

Si les binationaux africains se plaignent de racisme, que feront les descendants d’esclaves qui n’ont jamais demandé à quitter leur mère : qui ont été arrachés de leurs terres par leurs paires pour être vendus à leurs maîtres. Moukoko peut rentrer au Cameroun, Vinicius doit rester et l’Afrique avancer. La tête haute, garder les oreilles fermées devant ces couplets inhumains sans avenir. Noir, peu importe ta nationalité, l’objectif est de percer : pas de pleurer.

Le 20 Juin 2023, le Sénégal a superbement conservé son invincibilité devant le grand Brésil. Après avoir concédé le nul à Singapour le 10 Octobre 2019, les Lions ont battu les Auriverde à Lisbonne 4-2. Historique, une victoire prestigieuse qui donne des leçons pertinentes au monde du football.

Le Brésil en difficulté devant les Lions d’Afrique

Dans la capitale portugaise, le Brésil, invaincu jusqu’ici contre les membres de la CAF, a concédé sa troisième défaite africaine en moins d’un an. À la Coupe du Monde, le Cameroun avait officiellement ouvert le bal, avant que le Maroc ne le suive amicalement tel le Sénégal. 7 buts encaissés, 2 inscrits, 3 revers face aux Lions Indomptables, de l’Atlas et de la Terranga qui prouvent que les grosses sélections du continent africain, n’ont rien à envier à leurs homologues sud-américaines et autres.

L’Afrique pouvait gagner la Coupe du Monde au Qatar

En battant les Brésiliens, les Sénégalais ont dû avoir des regrets. Avec un peu plus d’audace, ils auraient certainement sorti les Anglais en huitièmes et joué les premiers rôles au Qatar. Pourquoi pas la victoire finale ? Si vous êtes capables de battre la meilleure équipe de tous les temps, c’est que vous êtes capables de battre n’importe qui.

Les mots de Samuel Eto’o et de Vincent Aboubakar

En d’autres mots, la mentalité africaine doit changer. Dans le rond central, ses représentants ont désormais l’obligation de faire mieux que les succès amicaux en visant plus haut. Autrement dit, les marocains demi-finalistes du Mondial, Samuel Eto’o a eu raison de déclarer :

« L’Afrique a toujours eu beaucoup de potentiel pour réussir à la Coupe du Monde – mais nous n’avons pas toujours fait de notre mieux… Au fil des années, les équipes africaines ont acquis de l’expérience, et je pense qu’elles sont prêtes non seulement à participer à la Coupe du Monde, mais à gagner la plus belle des compétitions de football », comme son capitaine Vincent Aboubakar de rappeler :

« Nous n’avons rien à envier au Brésil. Nous sommes une grande équipe, nous représentons un grand pays et nous avons les moyens d’aller loin ».

Le Brésil en crise

Une victoire ne fait pas l’histoire. Le Brésil est et restera la numéro une de tous les temps. Au pays de Pelé, les génies se succèdent avec une facilité hallucinante. Un enchaînement de toute beauté qui aujourd’hui connaît des petits accrocs, principalement identitaires.

En effet, la Samba ne surprend plus personne. Bien qu’ils soient toujours au sommet, leurs virtuoses sont connus de tous. Le monde a pris la peine de les étudier en même temps que le Joga Bonito pour mieux les contrer.

Les voiles sont tombés et les secrets dévoilés. La folie brésilienne a été soignée par la tactique européenne. Un retour aux sources s’impose, pour une adaptation adéquate au nouveau soccer. La CBF, doit remettre son Futebol domestique au premier plan dans les Seleçao.

Sadio Mané a été mal traité par le Bayern Munich

Une Afrique brillante, un Brésil dubitatif et un Bayern tremblant. C’est la fièvre en Bavière, derrière la magnifique prestation de Sadio Mané, auteur d’un doublé retentissant contre les Canarinho.

Loin des Roten, le monde a retrouvé son double Ballon d’or africain, reconsidérant les sous-entendus bavarois dans la foulée. Non ! Mané Garrincha n’a jamais été un fiasco au Hollywood FC. Juste un incompris mal traité qui rebondira certainement ailleurs… Ou pas ?

Sur le départ, Kylian Mbappé ne devrait pas manquer au PSG. Bien qu’il soit une grosse perte pour Paris, il laissera les Rouges et Bleus dans les bonnes mains de Luis Enrique.

Un homme charismatique

Les jours de Christophe Galtier sont comptés sur le banc parisien. Le technicien français n’a pas fait bonne impression et sera remplacé par un espagnol : Luis Enrique Martinez Garcia.

Milieu offensif, attaquant, Luis Enrique a été un très bon footballeur avant de devenir technicien. Brillamment passé par le Sporting Gijon, le Real Madrid et le FC Barcelone, où il a arrêté sa carrière, il est devenu un tacticien charismatique qui sait transmettre son message à ses joueurs. C’est lui qui a d’ailleurs lancé la carrière de Neymar (de la fameuse MSN) en Europe et relancé celle de Rodri en équipe nationale, repositionnant la sentinelle de City au poste de défenseur central.

Faisant passer l’Institution avant le joueur, le fort caractère de Lucho n’a pas toujours donné le sourire à son effectif. Il lui a aussi valu des frictions avec des stars comme Totti à la Roma et Messi chez les Blaugrana, sans qu’il ne plie.

En effet, le natif de Gijon a souvent préféré partir que de se laisser marcher sur les pieds. Une excellente nouvelle pour l’environnement francilien qui à défaut d’avoir Mourinho, aura un homme de poigne qui saura mettre de l’ordre dans le vestiaire.

Un excellent tacticien

Habitué des directs sur Twitch, Luis Enrique n’est pas seulement une « Grande Gueule ». Passé par le Barça B, la Roma, le Celta Vigo, le Barça et la Roja, il est aussi un excellent tacticien : l’artisan de la Remontada historique du 8 Mars 2017 au Camp Nou.

L’entraîneur FIFA de l’année 2015 compte notamment à son actif, le relèvement de la sélection espagnole, avec laquelle il a atteint les demi-finales de l’Euro 2020 et la finale de la Ligue des Nations 2021, et 9 trophées majeurs remportés. Un palmarès qu’il s’est tissé entre 2014 et 2017, sur la touche des Alzugrana, au cœur duquel un triplé Liga – Coupe du Roi – Ligue des Champions fait fièrement son honneur et celle du Paris Saint-Germain prochainement.

« Il ne m’impressionne pas beaucoup. Je le dis clairement parce que je quelqu’un d’honnête et j’ai ma manière de voir les choses. S’il m’impressionnait, je le dirais. Mais il ne m’impressionne pas beaucoup. C’est un bon joueur, il marque beaucoup mais il ne produit pas énormément de trucs dans le jeu. », confiait Aboubakar Vincent, au sujet de Mohamed Salah. Une sortie qui avait beaucoup fait parler sans vraiment faire mentir le Lion Indomptable. Avait-il tort ou non à propos du Pharaon ? Un élément de réponse.

Lire aussi : Cameroun: «Mohamed Salah ne m’impressionne pas», affirme Vincent Aboubakar – Invité Afrique (rfi.fr)

Aboubakar Vincent (31 ans)

Freinée par les blessures, Aboubakar Vincent a une carrière accomplie. Aussi bien en club qu’en sélection, l’avant-centre camerounais n’a rien à regretter.

En club

Arrivé à Besiktas en Janvier dernier, AVC a fait une fin de saison remarquable. De retour en Turquie, il a inscrit 13 buts en 16 matches, et délivré 2 passes décisives. Un ratio G/A qui en dit long sur le talent de cet attaquant prolifique passé par le Coton Sport de Garoua, Valenciennes, Lorient, le FC Porto et Al Nassr.

En 366 matches, 151 buts et 50 passes décisives, Aboubakar a étoffé son palmarès en club au Cameroun, au Portugal et en Turquie. 5 championnats, 2 coupes domestiques et une Supercoupe portugaise chez les Dragons, avec qui il a atteint les quarts de finale de la Ligue des Champions en 2015.

En sélection

Comptant 35 pions en 95 capes, sous le maillot de sa sélection, Aboubakar Vincent est un autre homme. Auteur de 2 superbes buts et d’une passe décisive lors de la Coupe du Monde 2022, il a spécialement été le meilleur buteur de la CAN qui s’est déroulée dans son pays la même année, avec 8 réalisations. Un chiffre impressionnant qui porte à 9 son total dans la compétition, derrière le chef d’œuvre de la finale de l’édition gabonaise de 2017 contre l’Égypte de Mohamed Salah, pour une victoire 2-1 des siens.

Vincent Aboubakar – Données de performance par club | Transfermarkt

Mohamed Salah (31 ans)

À l’image de Vincent Aboubakar, Mohamed Salah est parti de son pays pour briller dans le monde. 263 buts, 132 passes décisives en 556 matches, sa carrière est tout simplement extraordinaire en club.

En club

30 buts, 26 passes décisives en 51 matches, Salah a encore salé son addition européenne. Des statistiques hallucinantes pour un joueur « en méforme », qui expliquent mieux pourquoi cet ancien sociétaire des Arab Contractors, a échappé sur le marché des transferts, au derby Zamalek – Al Ahly, pour atterrir sur le Vieux Continent.

En Suisse, à Bâle, l’égyptien a tapé dans l’œil des plus grands avant de rejoindre Chelsea finalement. Un premier voyage anglais qui ne marchant pas comme prévu, a envoyé le natif de Basyoun en prêts à la Fiorentina et à la Roma où il a brillé de mille feux, sous les yeux de Reds enjoués qui le recruteront en 2017. S’en suivront des records et des titres aussi prestigieux les uns que les autres pour le double Ballon d’or africain :

• Titres collectif (9) : 2 Championnats Suisse, une Premier League, une Ligue des Champions, une Supercoupe de l’UEFA, une Coupe du Monde des Clubs, une Coupe de la Ligue, une FA Cup, un Community Shield
• Récompenses individuelles (les plus prestigieuses) : meilleur joueur du championnat suisse, 2 fois meilleur joueur et 3 fois meilleur buteur de la Premier League (PFA), meilleur joueur de la Coupe du Monde des Clubs
• Records individuels (les plus prestigieux) : meilleur buteur de Liverpool en Ligue des Champions, meilleur buteur africain en compétitions européennes, meilleur buteur africain en Ligue des Champions, meilleur buteur de Liverpool en Ligue des Champions

En sélection

Sous le maillot des septuples champions d’Afrique, Mo Salah, 49 buts, 88 sélections, se cherche encore. Double finaliste de la CAN, l’attaquant de Liverpool n’arrive toujours pas à concrétiser son immense talent. Il a ramené son drapeau au Mondial en 2018, sans lui donner ce huitième sacre continental attendu par tout un peuple depuis 2010.

Mohamed Salah – Données de performance par club | Transfermarkt

Conclusion

Aboubakar Vincent et Mohamed Salah sont tous deux les preuves vivantes que la formation africaine est excellente. L’un au sud, l’autre au nord, ils ont débuté en Afrique, sur leurs terres, avant de s’expatrier et de devenir des légendes, l’un en sélection et l’autre en club. En outre, le Lion Indomptable et le Pharaon sont des entités incomparables que le Cameroun et l’Égypte ont la chance d’avoir dans leurs effectifs.