Fouda Fabrice

Yes we’re CAN !

Le jour de gloire est arrivé. Enfin, les « favoris » ont gagné : la Côte d’Ivoire est championne d’Afrique. D’un Houphouetisme à un autre, le deuxième trophée continental ivoirien est tombé. Au terme d’une compétition brimée avant – pour une vision valétudinaire qui n’a finalement pas existé – pendant et après, elle a donné ce qu’il fallait au moment où il le fallait. Désolé pour le Grand ANDRE AYEW, il se consolera peut-être avec le lot de meilleur buteur! Le Ghana était la meilleure équipe sur le terrain mais pas sur le tableau d’affichage… et c’est ça qui compte. C’était écrit… cette compétition avait quelque chose de spécial. Die méritait oui le rouge mais c’est du passé maintenant : en fait, Abidjan est en fête.

« Découragement n’est pas ivoirien ! »

Qui l’aurait cru ? Qui aurait pensé voir cette équipe soulever ce trophée après ce qu’elle avait démontré jusque-là ? Pas beaucoup certainement, le football surement ! Favorite durant des années, elle n’a jamais rien gagné. Aujourd’hui, outsider elle a tout gagné… durant les éliminatoires la Côte d’Ivoire était moins qu’elle-même. Menacée (2-1) par des sierra-léonais maladifs, courroucée par des lions indomptables enragés (4-1), dynamitée à domicile par des léopards transcendés (3-4), son futur ne laissait guère présager, surtout après ce zéro-zéro nul face au Cameroun à Abidjan, un bel avenir… un tel avenir. Sans parler de cette coupe du monde au Brésil où l’Afrique a refait au moins trois siècle en arrière… Drogba partant, les ivoiriens probablement. Toutefois, toutes fois comprises, ils ont répondu présidents. Ils se sont surpassés… Bravo à eux ! Bravo aux Hommes d’Hervé Renard…

Hervé Renard… encore lui, encore au rendez-vous de l’histoire. Critiqué, désapprouvé, mal aimé, pour ses débuts poussifs, le Claude Leroy des temps modernes a eu sa revanche, il a une fois de plus montré sa capacité mentale à grimper le Kilimandjaro : à surmonter ses problèmes. Après le miracle zambien, bienvenu dans l’improbable ivoirien. Ce digne élève du sorcier blanc a su remettre sur pied, l’éléphantiasis clopinant. D’un 3-4-3 révolutionnaire il changé le visage pacifique affiché sur tapis vert, d’une terre meurtrie par la guerre. Il est le gagneur qu’attendaient les oranges… après un Didier « un peu » malchanceux, Yaya étant généralement, presqu’évidemment, aux abonnés absents. Sa trilogie face à l’escouade de l’allemand Wolke Finke lui a finalement donné raison à juste titre. Il est champion d’Afrique pour la deuxième fois en trois CAN successives (avec deux équipes différentes). Ce n’est pas encore Hassan Shehata et les pharaons d’Egypte, mais c’est déjà ça…

Et ce n’est pas tout…

La coupe d’Afrique des Nations, Guinée Equatoriale 2015, est une qui restera dans les annales, aussi bien sportivement qu’extra sportivement.

Sportivement… elle fût très plaisante à regarder. Les groupes étaient plus ou moins équilibrés. Les matchs étaient palpitants dans l’ensemble. Toutes les équipes avaient un bon niveau, même si la finition des actions laisse encore à désirer. Le premier tour nous a permis de comprendre que l’important n’est plus de participer à la CAN, mais de la gagner. D’ailleurs après les deuxièmes matchs aucune écurie n’était sûre d’être qualifiée – du jamais vu…– on a même été obligé d’avoir recours au tirage au sort pour choisir entre le Mali et la Guinée dans le groupe D. En quart de finale, l’évolution du football africain s’est mieux vue. Ceux qui devaient perdre ont perdu. Le derby congolo-congolais a tenu toutes ses promesses… Mondialiste ou pas, il fallait se battre sur la pelouse. Je pense notamment à l’Algérie, l’avant dernière demeure d’Albert Ebossé, favorite parce que huitième de finaliste au Brésil, tel le Nigeria, précédent détendant du titre absent de la compétition, qui n’a pas joué au niveau du standing qu’on lui a trop vite donné. Elle a été égale à même c’est-à-dire pas fameuse du tout. Son prétexte, celui de son incompétence, était souvent lié à l’état de la pelouse et pourtant sur cette même surface, même victorieuse, elle a été malmenée au sol, par l’équipe qui détient le meilleur championnat d’Afrique aussi bien infrastructurel que technique : l’Afrique du Sud. En ajoutant qu’elle a été éliminée sur une bonne pelouse, par le futur vainqueur, si ça peut la consoler…
Ainsi donc, tout le monde est « content » et tout est bien qui finit bien. Personne n’est rentré bredouille de Malabo. C’est un point minimum, le tarif… et c’est le Burkina-Faso finaliste de la dernière édition, l’heureux élu malheureux dernier de la CAN avec ce point solitaire. Le foot africain a vu éclore de beaux joueurs tels : Atsu, le ghanéen élu meilleur joueur de la compétition, Kwesi Appiah, ghanéen lui aussi, Bolassié le kinois, Thievy Bifouma le brazzavillois, Fabrice Ondoa le camerounais, Kikeboula, Nsue, Doualla, les équato-guinéens, Max Gradel, Serge Aurier, Bailly, Gbohouo, les ivoiriens etc… avec une mention spéciale à Florent Ibengué l’entraîneur kinois… Le plus beau but quant à lui revient à Yaya Touré face à la RDC.

Extra sportivement… c’était la CAN des sanctions. La première fût adressée au Royaume du Maroc qui demandait un report des hostilités pour causes sanitaires. Aujourd’hui, la compétition terminée, aucun cas d’Ebola n’a été détecté. Conclusion : fausse alerte. La Guinée Equatoriale a démontré en deux mois que quand on veut, on peut. Ça fait 1.000.000 de dollars d’amende pour les lions de l’Atlas et 2 CAN (2017 et 2019) out !
La deuxième sanction (ou future sanction) fût (sera) dédicacée à la Tunisie, mauvaise perdante. En effet après le comportement pitoyable des fennecs face à l’arbitre central mauricien Seechurn Rajindrapasard, qui fût aussi sanctionné, rétrogradé et suspendu pour 6 moix, qu’ils agressèrent littéralement, les tunisiens ont été sommés de s’excuser pour ces « insinuations de partialité et de manque d’éthique à l’encontre de la CAF et de ses officiels, ou à défaut de présenter des preuves irréfutables et tangibles pour étayer les propos injurieux de la FTF … Ce qu’ils ont refusé : « La Fédération tunisienne de football n’a pas fait outrage au bureau exécutif de la CAF ni aux responsables de la CAF » (Maher Snoussi vice-président de la Fédération tunisienne de Football). Alors que : « une sorte de hold-up pour satisfaire l’équipe locale. La CAF a désigné un arbitre maison, qu’elle désigne à chaque fois pour ses sales besognes. Il est malhonnête, sans foi ni loi. Il faut que la CAF arrête ses manigances » (Hichem Ben Omrane, membre du bureau exécutif de la FTF)… Bref, le délai passé la Tunisie risque gros : 50000 dollars d’amende et exclusion de la CAN 2017 et peut-être plus.

La troisième et dernière sanction elle, est une double peine équato-guinéenne. Premièrement pour la réaction de ses supporters face à la Tunisie et deuxièmement pour la désormais célèbre réaction de ces mêmes supporters face au Ghana, face aux pauvres supporters ghanéens. Le tarif s’élèvera à 105.000 dollars (5000 + 100.000) comme somme à assumer.

Et le Cameroun dans tout ça…

Les lions doivent se mordre les doigts après cette coupe d’Afrique. Quand ils voient ces deux équipes, Côte d’Ivoire et RDC respectivement premier et troisième, qu’ils ont malmenées durant les qualifications, ils comprennent qu’ils sont passés à côté de quelque chose de spécial… pour des raisons encore floues comme Clinton Njié meilleur camerounais aux éliminatoires sur le banc durant toute la compétition, Franck Etoundi, inexpérimenté mais titulaire dans un match crucial comme celui face aux ivoiriens, à la place logiquement d’un Vincent Aboubakar, version Cristiano Ronaldo parodié, illogiquement à la place de Kwekeu excellent face aux champions d’Afrique lors de la double confrontation lors des éliminatoires. Wolke Finke est pointé du doigt après l’échec mais… avant lui jouer la CAN était un luxe.

 


Ebola et ballon rond : quel jour pour la fièvre ?

Le 11 octobre 2014, en pleines éliminatoires de la CAN 2015, le Maroc pays organisateur, déclare ne plus être capable d’accueillir le prestigieux trophée du foot africain en janvier 2015. Pour cause de virus Ebola, les Marocains demandent un report de la date du début des hostilités au mois de juin. Une suggestion qui n’enchante guère les plus hautes instances africaines en matière de cuir. La CAF déjà peu habituée aux réformes dit ne pas être prête à céder au charme des lions de l’Atlas en prétextant que depuis son aube en 1957 la CAN n’a jamais été reportée.

Textes et prétextes

Le football s’est toujours défini comme une partie conservatrice. Le sport roi n’a connu que très peu de réformes dans sa pratique. Mais avec sa mondialisation, les formes de son organisation – l’organisation de ses compétitions – le ballon rond a appris à s’adapter aux terres de ses rebonds. Il a appris à être le quotidien socioculturel des herbes où il poussait : il a toujours évolué dans le temps avec les mœurs de ses Hommes. Aujourd’hui, puisqu’il se joue en Afrique, le football traverse une crise humanitaire.
Les Africains ont pour coutume de s’accrocher aux coutumes même quand elles sont inutiles. Les Afro-Africains oublient que le rôle des traditions est d’améliorer les conditions de vie humaine. Tout rituel qui va à l’encontre de l’existence de l’Homme sur Terre ne peut être considéré comme tradition. Si hier la CAN choisissait janvier pour se faire prier c’est parce que le football africain n’était encore que continental. La majorité des footballeurs africains et des meilleurs footballeurs africains jouaient à domicile. Désormais, l’embryon est sorti de sa bosse. Le football malgré des prestations remarquables – notamment des années 80-90 – de ses vedettes du terrain est resté un sport amateur en Afrique. La CAF n’a jamais su professionnaliser les raisons de son existence. Ses compétitions n’ont jamais connu une considération planétaire. La fuite des bons coups de pied précède celle des cerveaux. La CAN marquera beaucoup de points si elle venait à se jouer en juin. Le football est actuellement – comme toutes vérités d’ailleurs – une raison occidentale. Ça ne sert à rien de faire les fiers quand notre fierté n’est pas en accord avec ses activités. Les meilleurs footballeurs africains de nos jours jouent à l’extérieur. Même si on aimerait tous les voir à la Coupe d’Afrique, les voir perdre leurs places de titulaires dans leurs clubs respectifs ne nous rendra pas plus fiers car notre fièvre est aussi leur métier. Stéphane Mbia est bien là où il est : il est temps de passer à autre chose.

Le temps de l’Ebola

Le virus Ebola est la raison principale du désistement marocain devant l’organisation de la CAN 2015. Le football, sport de masse, sport de contact sur et en dehors du terrain, n’est clairement pas compatible avec les habitudes de Monsieur Ebola comme dirait le journaliste gondwanais Mamane. On comprend donc pourquoi le Nord préfère ne pas être en contact avec le malheureux Sud. Ce qu’on ne comprend pas c’est pourquoi ? Le voisin espagnol qui a contracté sa première fièvre européenne n’est pas un pays d’Afrique subsaharienne. Le football a aussi des supporters – en milliers – en Espagne, mais leur maladie ne coule pas de la sueur d’un crampon. Le Réal Madrid du mondial des clubs est aussi susceptible de voyager avec le virus que le Réal de Bamako. Si l’équipe zaïroise de l’AS Vita club venait à remporter la ligue des champions africaine, que se passera-t-il ? Aucun Subsaharien n’avait le virus Ebola dans ses prévisions. Les temps africains sans l’Ebola étaient déjà assez critiques. Aucun gouvernement dans ce monde n’avait prévu de tels ravages. Il aurait bien pu se déclarer au Maroc en premier de façon touristique. La première fois que cette maladie faisait ses pas de géant en Afrique, en 1976, la CAN se jouait en Éthiopie et c’est le Maroc – face à la Guinée – qui la remportait. Les lions de l’Atlas gagneraient encore plus à organiser cette CAN, car en cas de vacance, ils pénaliseraient leur équipe nationale : un talent en quête de reconnaissance (surtout concernant ces équipes maghrébines pour qui le public compte fatalement).
Sur un plan purement sanitaire, jouer en juin ne changera rien. L’Ebola ne sera pas absent: bien au contraire, le virus ne sera sûrement pas très loin de son apogée. Le report aurait pu être légitime si le bien du Maroc, du football africain et mondial était son objectif. Quand on sait que les joueurs africains en Europe sont aussi précieux que la matière première africaine, on se dit que la décision peut venir d’un peu plus haut. Il faudrait annuler toutes les rencontres footballistiques – et sportives – si des vies humaines sont en danger. Après tout ce n’est qu’un jeu. Mais puisqu’il est un mot africain, il serait souhaitable que le pic de la maladie soit également africain. Jouer en Afrique du Sud – plutôt qu’en Afrique du Nord – : là-bas mourir d’Ebola n’est que suite logique.
Organiser une compétition ce n’est pas avoir les infrastructures seulement. C’est aussi être professionnel et être professionnel, c’est tenir ses engagements. Organiser une compétition c’est vraiment pouvoir prévenir, accueillir ses hôtes avec leurs maladies. Le sida peut aussi prendre une autre ampleur mais bon : « Ce n’est que le sida »… pourquoi s’inquiéter ? Avoir peur est un droit, mais être responsable de la prévision dans tous les sens de son terme est un devoir. Au commencement l’Ebola était une rivière et aujourd’hui elle est plus qu’une simple maladie. Il faudra donc faire avec cette phobie en Afrique et partout ailleurs maintenant et toujours … Nous sommes prévenus.

 

 

CAN : Coupe d’Afrique des Nations de football

CAF : Confédération africaine de football


CAN 2015 : Comme des pharaons, les éléphants après les lions ?

 

Les deux dernières coupes d’Afrique (Gabon – Guinée équatoriale et Afrique du Sud) ont eu la particularité d’avoir survécu sans deux gros morceaux du football africain : le Cameroun (4 fois vainqueur) et l’Égypte (7 fois vainqueur). En analysant de près le début des éliminatoires de la prochaine CAN, on a envie de dire : à qui le tour ? Le Nigeria piétine mais les supers eagles aiment bien conclure à la fin. Il serait donc fort probable que malgré leur début catastrophique, ils défendent leur titre au Maroc, mais … A qui donc le tour ? Et si c’était le tour de la Côte d’Ivoire ?

Un favori pas comme les autres

Une fois vainqueur de la coupe d’Afrique – en 1992 au Sénégal –, la Côte d’Ivoire est devenue au début du 21e siècle – notamment avec l’arrivée de Drogba – le meilleur favori du football africain. Avec leur génération dite dorée, elle a toujours été considérée par les médias comme la meilleure équipe africaine mais l’est-elle effectivement ? L’a-t-elle vraiment été ? Durant huit années au sommet des pronostics les plus sûrs, les ivoiriens n’ont jamais rien gagné. De 2006 à 2014, malgré deux finales jouées, les pachydermes sont restés des figurants dans le groupe de la mort.

Aujourd’hui encore après avoir été éliminée au premier tour par une Grèce nettement inférieure à elle, la côte d’Ivoire repart aux éliminatoires sur les mêmes bases : vainqueur sur le papier et perdante sur la pelouse. Avec une victoire défaitiste face à une Sierra Leone en crise et une raclée à Yaoundé, les oranges restent égaux à eux-mêmes : favoris. A ce triste sort s’ajoute la perte de leur capitaine emblématique, le winning eleven Didier Drogba, dont la seule présence faisait trembler les filets. Yaya Touré aura du mal à porter ce brassard déjà très lourd après deux rencontres et remplacer Tito sur l’herbe et dans le cœur des ivoiriens. Pour les hommes d’Hervé Renard, troisièmes avec trois points, la RDC sera très difficile à jouer dans cet aller-retour crucial. Il est temps pour eux d’être des favoris qui gagnent.


Can 2015 : Le retour des lions indomptables ?

 

Quatre ans après l’avoir quitté en quart de finale, le Cameroun est sur le point de retrouver cette coupe d’Afrique qui lui est si chère. Barrée tour à tour par le Sénégal en 2012 et le Cap-Vert en 2013, la sélection tricolore a le devoir de nous faire oublier leurs différentes débâcles internationales, aussi bien sur le continent qu’en dehors. Avec six points de pris sur six possibles, face à la RDC (0-2) et à la Côte d’Ivoire (4-1), les coéquipiers de Stéphane Mbia semblent bien partis pour le Maroc. Prendre six autres – précieux – points dans cette double confrontation avec la Sierra-Léone, le petit poucet du groupe, ne devrait leurs pas causer de problèmes.

Un contexte favorable

A la suite du mondial camerounais au Brésil les carottes semblaient cuites. Les prestations comportementales et sportives de Samuel et les autres faisaient – à juste titre – de nos lions des bonnets d’ânes. C’était sans compter sur la portée négative de cet accident prémédité du ndamba (1) en terre camerounaise. En 2010 la pilule était passée mais après Manaus, ils ont tous été chassés. Le Cameroun a été exorcisé et a pu repartir à zéro. Le drapeau est reparti dans les bras de Wolke Finke et Stéphane Mbia est nommé capitaine au nez et à la barbe de l’ancien vice-capitaine Nicolas Nkoulou. Il sera respectivement secondé dans son action par Vincent Aboubakar et Eric Maxime Choupo-Moting. Le Cameroun gagne donc une nouvelle ère et les premiers résultats sont très prometteurs : six buts marqués et un encaissé en deux matches : il y’a de quoi s’enflammer.

Une équipe jeune en forme et puissance

Beaucoup pensaient qu’après la génération Eto’o, le Cameroun aurait du mal à trouver le chemin des filets. C’est vrai, au vu de ses statistiques historiques et stratosphériques, qu’il sera dur de l’oublier mais il faut savoir déjà que personne n’est éternel, personne n’est irremplaçable (surtout quand on n’est pas irréprochable). S’il a remplacé, il sera remplacé. C’est certainement vrai que la vitesse avec laquelle ils ont été remplacés est inhabituelle pour la science du football. Mais il est plus certainement vrai encore que le football camerounais est pétri de talents. Il est odieusement vrai que la gérontocratie était plus qu’en vigueur dans les vestiaires des lions depuis au moins quatre ans. Les jeunes étaient sélectionnés et systématiquement ignorés. On voit avec ce nouvel état d’esprit qu’ils ont tort de tuer la jeunesse, qu’ils ont eu tort de nous priver du « président » Clinton Njié. Auprès d’une telle forme, le fond ne saurait être un obstacle surtout que derrière le fiasco brésilien, les crinières, les têtes fortes de la tanière (Mbia, Nkoulou, Choupo-Moting, Matip, Njié, Aboubakar) semblent avoir retrouvé le poil de la bête. Rendez-vous les 11 et 15 octobre pour la conclusion.

Liste des joueurs convoqués:

I- GARDIENS

NDY ASSEMBE FC Nancy
ABOGO Pierre Sylvain Tonnerre de Yaoundé
ONDOUA Joseph Fabrice FC Barcelona

II- DEFENSEURS

DJEUGOU Cédric – Coton Sport de Garoua
GUIHOTA Jérôme – FC Valenciennes
NLATE EKONGOLO Brice – O. Marseille
NKOULOU Nicolas – O. Marseille
BANA MOUSSA – Coton Sport de Garoua
BAGNACK Frank – FC Barcelona
OYONGO BITOLO Ambroise – New York Red Bulls
Bedimo Henri

III- MILIEUX:

ENOW EYONG –
MBIA Stéphane –
LOE Raoul Cédric – C.A Osasuna
SALLI Edgar – A.S Monaco
ZOCK Guy Christian – Cosmo de Bafia
MANDJECK Georges – Kayseri Erciyesspor
KOM Franck – Etoile Sportive du Sahel

KIBONG à MBAMBA Marc – Konyarspor

IV- Attaquants

CHOUPO-MOTING Eric – Schalke 04
MOUKANDJO Benjamin – Stade Reims
ABOUBAKAR Vincent FC – Lorient/Porto
KWEUKE Léonard – Caykur Rizespor
N’JIE Clinton – O. Lyon
ETOUNDI Franck – FC Zurich

NB : Matip sera le grand absent

1 ballon dans le langage urbain camerounais

 


Ligue 1 : Yes They can !

Lorsque ce vendredi, 3 octobre 2014, le match Reims – Bordeaux s’est achevé, on s’est sûrement dit : c’est reparti et ce fût le cas justement. Le début de la 9è journée de la première ligue française (saison 2014/2015) a été l’exception qui a confirmé la bonne semaine tricolore, aussi bien en Europe qu’à domicile. Derrière ce week-end de petites affiches – pour la plupart – de haut niveau, le football français a prouvé qu’il mérite les chiffres de son indice UEFA. La LFP peut, sans rougir, se dire en toute modestie : yes we can !

images

Marseille : à Caen le titre ?

Les Bleus battant les Blaugrana au Parc des princes, l’hexagone du ballon rond croyait avoir tout vu de son football jusque-là footeux. C’était sans compter sur cette imposante bâtisse qu’est ce simple mot : Vamos ! Il y’a juste une saison, OM – Caen ne serait qu’une énième banale affiche de ligue 1, mais aujourd’hui, s’il y’avait un match de cette journée à rediffuser, c’était bien celui-là. Il y’avait tout dans ce match : suspens, engagement, beau jeu etc. … Sous cette pluie battante en Basse-Normandie, l’ambiance était surchauffée. Ce n’était pas le Barça en face, mais c’était les mêmes couleurs. C’était plus que du football : c’était droit au but.

Le niveau technique de la première période de ce versus aux allures de Classico, nous laissait clairement présager un avenir meilleur au tableau d’affichage du Stade Michel d’Ornano. Malgré le joli coup-franc de Thauvin et les incursions d’éclat des joueurs marseillais, le score est resté vierge mais pas nul.

En seconde mi-temps, le score n’a pas vite évolué, mais à la 75e minute, Romao inscrit ce premier but ; la Canebière est délivrée mais pas pour longtemps. Le SMC presse et en dépit du but à la 77e minute de Da Silva refusé logiquement pour hors jeu, les caennais égalisent d’un autre très beau coup de tête de Musavu King à 83e. Mandada, battu mais pas vaincu, est convaincu de la réelle possibilité pour ses coéquipiers de prendre trois points. L’OM est poussé, pousse vers l’avant et en fin de rencontre est délivré par l’ancien futur bleu D.D Gignac, meilleur buteur du championnat. Score final : 1-2 pour l’OM.

Quand on voit ce qu’est devenu Marseille avec la seule venue de Bielsa – en France – on comprend ce que c’est que jouer au haut niveau. On comprend pourquoi le PSG aura du mal à fredonner la marseillaise même sous l’aire qatarie. On sait avec certitude, en regardant les blancs et bleus-ciels jouer que bâtir une équipe ce n’est pas la « zlataner » de stars. Avec les mêmes joueurs que l’an passé, « El loco » nous propose un professionnalisme haut de gamme. Vivement dimanche le 9 novembre!

martial

Paris : la loi Martial

Avant ce choc du dimanche soir, les faits entretenaient une victoire logique parisienne. Neymar-Messi-Pedro (ou Munir) au tapis, Carrasco–Germain–Occampos ne devrait qu’être une suite logique. Le feu Cashico n’avait comme issue probable le drapeau blanc de Monaco. Il aurait pu être rouge intégralement pour les internationaux de Paris, mais il ne le fût – malheureusement pour le PSG, heureusement pour l’ASM – qu’à moitié, comme les couleurs de la principauté. 92è minute sur un ballon de cafouillage revenant des cuisses de Zoumana Camara, Martial répond à Lucas. Un but partout, les deux équipes repartent dos à dos.

Pour revenir à la qualité, l’affiche de la semaine dernière nous a étalé un football alléchant. Comme à Caen, Monaco comme Caen, a développé un football bien léché. Cependant le PSG, lui et pas comme l’OM, est resté égal à lui-même. On pourra, de mauvaise foi, pleurer les oubliés du mardi 30 : Zlatan Ibrahimovic et Thiago Silva. Mais on ajoutera que l’ASM déjà boiteuse du fait des départs simultanés de Falcao et James Rodriguez, était privé des illustres Berbatov et Toulalan. Les Hommes de Laurent Blanc ne font donc pas mieux qu’à l’ère plus qu’éphémère du Cashico. Ils n’ont pu faire qu’un nul chanceux dans un match qui pourrait s’avérer décisif dans la course avec l’ennemi Marseille, pour la quête du trône de France. L’escouade de Jardim, quant à elle n’est qu’à quatre points du podium de Paris : affaire à suivre!

Njie

La part du Lyon

L’OL serait-il de retour ? Décidés à faire oublier leur mort prématurée en Europa League, il semblerait que les lyonnais schtroumpfent la forme. Sur une bonne lancée, notamment un bon nul face aux champions en titre, les coéquipiers du président Clinton – passeur décisif – ont réellement retrouvé le goût de la victoire. Dimanche pendant que la volte-face stéphanoise perdait des points précieux à domicile dans la course – plus que jamais acharnée – à l’Europe, face à Toulouse (0-1), les gones laminaient – avec la manière – des lillois 3è avant le crash en Rhône-Alpes 3 buts à 0. Il y’a de quoi rougir, derrière ce résultat de classe se cache une génération responsable et douée. La meilleure équipe française de ces 15 dernières années cachent une ambition à la hauteur de ses mérites. Il faudra compter sur ces lions aujourd’hui et toujours.


La force noire

L’impérialisme grandissant, le football arrive sur les terres africaines avec la colonisation. Fusils au dos, bibles en main, les colons foulent le sol africain balle au pied. Le cuir blanc se tâche de noir et le football devient logiquement une religion. Les africains apprennent vite et ne tardent pas à introniser le sport roi. Dès 1934, le berceau de l’Humanité fait ses premiers pas loin de ses terres. L’Afrique rime désormais avec Jules Rimet. L’Égypte, doyen des États africains indépendants, devient la première équipe africaine à participer à une coupe du monde de football. En 1957 La C.A.F (Confédération Africaine de Football) est créée. La première organisation panafricaine aura pour rôle de réunir les fils de sa terre en leur vantant les mérites du ballon rond à travers des compétitions continentales. Mais depuis 1974, le mondial s’est assombri. La primaire prestation lugubre de l’Afrique noire a laissé un goût amer au monde du football. A l’avenir, les épopées légendaires de 1982 et 1990, 2002 et 2010 appartiennent au passé. Les lions passent dorénavant pour des singeries. Maintenant, il faut payer avant d’être servi.

bresil-cameroun-ca-sent-le-match-truque-se-dit-la-fifa-moukandjo-a-ekotto,85707

L’important c’est de participer

À la fin du mondial 2014 au Brésil, l’Afrique a encore brillé par sa stupide cupidité. Les noirs africains sont apparus aux yeux du monde comme des bêtes sauvages avides d’argent. De Boye – défenseur ghanéen – embrassant son enveloppe d’argent à Assou Ekotto – défenseur camerounais – donnant un coup de tête à son propre coéquipier, on aura tout vu. On aura surtout remarqué qu’à chaque fois qu’une équipe africaine parlait de prime, elle se faisait battre au match qui suivait.

Parler de racisme autour du ballon rond c’est bien mais lorsqu’on voit des singeries pareilles on se dit c’est ridicule. Ce n’est pas de leur faute si on est noir. Comme les chefs de village qui vendaient leurs jeunes bras à l’esclavage pour un verre de scotch et un miroir, les stars black ont piétiné l’espoir de tout un continent pour une poignée de dollars.

Même si l’Afrique a pour la première fois présentée deux équipes au deuxième tour de la coupe du monde, les prestations africaines au mundial sont restées noires. On pense évoluer pourtant la régression est aussi palpable que considérable. Quand on regarde les prestations américaines, asiatiques et océaniennes on a honte d’être africain. La plus grande de nos fournitures sur la scène mondiale est un quart de finale quand en Asie, Europe et Amérique c’est au moins les demi-finales. De 1934 à 2014, l’important n’est que de participer.

Les noirs sont les meilleurs joueurs du monde, des stars du football planétaire, mais leurs étoiles brillent dans l’obscurité. Yaya Touré, Eto’o et compagnie – adulés et bien payés dans leurs clubs – n’ont jamais su donné que des coudes dans le dos à leurs frères africains. Oui c’est peut-être la faute de l’environnement autour – si les zaïrois ont pris 18 buts sans rien marquer en 1974 – si le mythe de l’Homme Blanc est si bien préservé mais à qui la faute si la mentalité noire est si cupide? À qui la faute si les noirs ne font et n’ont jamais rien fait ? Quand on pense pour son pays on ne pense plus à sa panse. On pense à ces supporters qui se meurent – et meurent – pour leurs idoles. Quand on joue on ne devrait penser qu’à ça. On ne peut pas suivre deux lièvres à la fois. Ou vous jouez pour votre nation ou vous jouez pour votre argent. Roger Milla est le joueur africain du siècle, non pas parce qu’il a « ignoré » Jeanvion, mais parce qu’il jouait pour son pays même en club. La Zambie a prouvé – après l’Egypte – qu’un match – qu’une compétition – ne se gagne pas sur le papier mais sur la pelouse. Didier Drogba, meilleur joueur de tous les temps à Chelsea c’est bien, mais la Côte d’Ivoire championne du monde de football c’est encore mieux. Si le Nigéria et le Cameroun ont été médaillés d’or aux jeux olympiques en 1996 et 2000 c’est que l’important n’est plus de participer.

index