Fouda Fabrice

Pep Guardiola : le séparatiste catalan à l’épreuve de l’Homme noir

L’actualité en cette fin d’année c’est évidemment l’éviction de José Mourinho. Le double champion d’Europe a beau demander une pause pour sa famille et lui, le critiquer demeure une obsession pour nombre de médias. Paul Pogba a même été salué pour lui avoir adressé un message de « remerciement ». De qui se moque-t-on ? Le français a tout fait pour qu’on chasse le portugais et aujourd’hui il joue les compatissants… Trêve de pitreries ! Parlons de choses sérieuses. Parlons de la dernière sortie de Guardiola contre le racisme : « Mes enfants vont à l’école avec des Indiens, des noirs, des gens normaux de partout dans le monde… ». Est-ce à dire que les noirs, sans oublier les indiens, ne sont pas des gens normaux ?

Guardiola par Omnium Cultural – Image Flickr CC BY-SA 2.0

Intouchable

Le 8 Décembre 2018 lors de la défaite 2-0 de City à Stamford Bridge contre Chelsea, Raheem Sterling a été victime d’insultes racistes. Au cours de la traditionnelle conférence de presse d’avant match, son entraîneur a tenu à lui apporter son soutien avant d’affronter Hoffenheim en Ligue des Champions le lendemain. Un geste qu’il fit naturellement en prononçant les mots entre guillemets ci-dessus. Une phrase que le site Besoccer a tenu à ressortir pour certainement préserver son objectivité vis-à-vis d’une situation qui a suscité beaucoup d’émois, « l’émotion nègre, la raison hellène ». Le média sportif est d’ailleurs l’une des rares plateformes à avoir mis en avant ce qu’ils vont eux-mêmes appeler une « faute de communication ». C’est écrit en gras en bas à la fin de leur article « Mes enfants vont à l’école avec des Indiens, des noirs, des gens normaux… » : « Une phrase qui a fait le tour des réseaux sociaux, chacun peut interpréter comme ils le souhaitent, mais c’est surtout une faute de communication. » Il y’a donc manifestement un souci derrière leur conclusion de « décrasser » le discours du catalan en brandissant l’erreur comme raison. Et c’est là où le bât blesse…

Skitterphoto – Image Pixabay CC0

Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois. L’impartialité de Besoccer est à encenser. Le site porte bien son nom et son épilogue dans l’article en question n’est qu’un bref aperçu de la prise de position générale des médias sur Internet. Pour ces « partisans de l’erreur », la sortie de Pep en conférence de presse se résume à ce titre de RMC Sport : « Manchester City: « Il Faut Combattre Le Racisme », Lâche Guardiola Dans Une Belle Tirade ». L’hagiographie est en marche. Le technicien est médiatiquement peint comme un bel orateur malgré que son allocution contienne des fausses notes qui mériteraient bien d’être rapportées.

Les propos de la causerie qu’ils ont choisi de mettre en exergue sont les suivants : « Le problème, c’est que le racisme est partout, et pas seulement dans le football, malheureusement. Si ce n’était que dans le football, nous serions en sécurité. Mais le racisme est partout. On le voit avec ce qu’il se passe aujourd’hui avec les migrants, les réfugiés dans le monde entier, et la manière dont nous les traitons alors que nos grands-parents et nos arrières grands-parents étaient eux-mêmes des réfugiés. (…) Le racisme est omniprésent dans la société. Et c’est pourquoi il faut le combattre au quotidien. Il ne peut y avoir aucune tolérance à ce sujet. Il faut se battre. Pour les droits de l’homme, pour construire une meilleure société, pour notre futur » C’est clair et c’est net !

Guardiola par Milos Radovanovic – Image Flickr (Domaine Public)

C’est moi qui ai fait çaaa… ?

Nationaliste catalan, Pep sait de quoi il parle. De quoi, de qui, de lui ? Lui ce fils de cette Catalogne « victime d’un État qui a mis en place une persécution politique indigne d’une démocratie dans l’Europe du XXIe siècle » et « ambassadeur d’un séparatisme catalan radicalisé » ? « Nos grands-parents », « nos arrières grands-parents » : on dirait bien… Non ? Somme toute, chaque information doit être vérifiée pour être qualifiée de vraie. La piste du monologue n’est pas à exclure. « Dans la Catalogne indépendantiste, Pep Guardiola est un symbole ». Une représentation qui est loin de faire l’unanimité chez les footballeurs africains. Trois en particulier sur les cinq qu’il a entraînés avec Wilfried Bony et Riyad Mahrez, se sont totalement lâchés à son sujet.

Yaya Toure et Peter Vagenas par Marc W – Image Flickr CC BY 2.0

Yaya Touré : « Je ne sais pas pourquoi mais j’ai l’impression qu’il (Pep Guardiola) me jalousait, qu’il me prenait pour un rival. (…) Comme si je lui faisais un peu d’ombre. Il était cruel avec moi. Vous croyez vraiment que Barcelone aurait pu faire ça avec Iniesta ? J’en suis arrivé à me demander si ce n’était pas à cause de ma couleur. » L’intéressé niera les faits et rétorquera au micro de la télévision catalane TV3 en disant : « C’est un mensonge et il le sait. On a été ensemble pendant deux ans et c’est maintenant qu’il dit ça. Il ne me l’a jamais dit en face. »

FC Barcelona – Bayer 04 Leverkusen, 1/8 Final UEFA Champions League, Season 2011/2012 par Shai Pal – Wikimedia Commons CC-BY-SA

Et Seydou Keita alors… : « J’ai entendu de nombreuses fois Guardiola dire qu’il m’appréciait beaucoup dans la presse. Comme il disait du bien de moi, je pensais que tout allait bien mais ensuite je ne jouais pas. J’aurai préféré qu’il ne fasse pas ces éloges. C’était un procédé hypocrite et je lui ai dit ce que j’en pensais en face. » Nous sommes six ans avant en 2012 et Guardiola n’a toujours pas répondu à ce « Touré » qui lui a dit ce qu’il pensait « en face ».

Samuel Eto’o par Mustapha Ennaimi – Image Flickr CC BY 2.0

Et que dire du cas Samuel Eto’o ce 23 Mars 2014 avant le Clasico. Invité du « Club du Dimanche » sur Bein Sport, devant un Jean Alain Boumsong « admiratif » et des Jean-Pierre Papin et Luis Fernandez enjoués, le lion rugit. Le camerounais performe sur un rythme ici saccadé : « Non seulement il se trompe, mais il se trompe profondément. (…) Ce qui me fait encore plus mal, c’est qu’ils inventaient des choses que la presse relayait. (…) Je lui ai dit : “Celui qui va te faire gagner c’est Eto’o. Et tu viendras me demander pardon.” Et je suis resté à ma place. (…) Et comme il n’a jamais eu le courage de me dire les choses en face, il est passé par mes coéquipiers. (…) Moi je ne parle pas à Pep parce qu’il m’a manqué de respect ouvertement à plusieurs reprises. (…) J’ai parlé deux fois à Pep. Une fois c’est parce qu’il me demandait d’aller parler à Yaya Touré qui ne voulait rien savoir de lui. Et une autre fois lorsqu’il voulait me donner des leçons sur comment un attaquant devait bouger. Je lui ai dit : “mais Pep, tu as été milieu de terrain. T’a pas été un grand attaquant“ (…) La vraie histoire c’est celle-là (…).» Cette « Interview hallucinante de Samuel Eto’o sur Guardiola » a généré plus de 4 millions de vues sur Youtube et il y’a encore de la place.

Le Camp Nou par Kieran Lynam – Image Flickr CC BY 2.0

Césaire et ces airs de César

Trois joueurs noirs pour trois plaintes, la triangulation n’a-t-elle pas fait le plein ? Trois joueurs africains parmi les plus célèbres de l’histoire du football qui s’additionnent à Zlatan Ibrahimovic pour ajouter à ce trigone un quatrième côté. Mino Raiola l’agent du suédois est même allé jusqu’à traiter Pep de « chien ». Et celui-ci de répondre : « Il doit respecter les chiens ». « Et les chiens se taisent », comme dirait Aimé Césaire…

Sasint – Image Pixabay CC0

Le terrain de jeu indépendamment du sport est le seul endroit sur Terre où on n’a pas pu écrire « Whites Men Only » ou d’autres déraisons dans ce genre. Lorsque nous nous asseyons pour regarder un match de foot, c’est pour prendre la vie du bon côté et la transmettre à nos enfants. On n’a que 90 minutes pour oublier à notre manière toutes les injustices qui divisent la société. La balle rapproche les peuples, les met sur un même pied d’égalité et chaque média devrait participer à ce succès. Cependant ce n’est toujours pas le cas. Les différences de traitement dans les informations perdurent. Et si c’était même pour les bonnes raisons…

Ouest France affirme dans son article « Manchester City. Guardiola soutient Sterling, victime d’insultes racistes » : « Sur son compte Instagram, Sterling avait accusé certains journaux britanniques, dont le Daily Mail, « d’alimenter le racisme » par leur manière de parler des footballeurs noirs. La star de la Premier League a reçu le soutien de l’Association anglaise des footballeurs professionnels (PFA) qui a souligné que Sterling est « souvent mis en avant et traité plus durement que ses collègues ». Et elle juge que « ces articles alimentent le racisme dans le football, comme le montre la hausse continue des incidents racistes ». » Que dire… ?

Freeillustrated – Image Pixabay CC0

Lorsqu’il s’agit de descendre Mourinho, les idées se bousculent sur la pointe du stylo comme encre qui coule. Sauf que jamais derrière lui, le lusophone n’a laissé de telles déclarations. Comme tout entraîneur, il a eu des dissensions vives avec des joueurs mais ce n’est aucunement allé si loin. Très souvent ce sont même des mercis qui retentissent dans son dos. Le jour où il commettra ce genre de « faute de communication » on ne le ratera pas, c’est certain. Ses victoires suscitent déjà des critiques, combien de fois ses défaites ? On a même créé cet arbitraire théorème des trois années pour mieux dézinguer sa méthode. Heureusement qu’il en fait trois dans ce monde où tu peux rester quelques mois… Ils entendent les bruits de couloirs, mais pas les cris sur la place publique. Personne ne se penche sur le cas de ces footballeurs noirs (et pas que) qui se plaignent depuis bientôt dix ans d’un nationaliste adulé pour son jeu… quand on sait que l’une des résultantes mêmes du racisme c’est l’iniquité dans le traitement. Quoiqu’à quoi bon geindre ? Le racisme est un état d’esprit, pas une maladie…


Copa Libertadores : La final del siglo

L’année 2018 touche à sa fin. Et comme toutes les années, elle sera célébrée par une grande fête. Si pour certains ce sera Noel et le Nouvel An, pour le roi des sports ce sera la Coupe du Monde des Clubs. Le spectacle s’est tenu aux Emirats Arabes Unis et nous a gratifiés d’une belle surprise. River Plate est tombé en demi-finale devant les émiriens d’Al Ain 2-2 (4-5 après t-a-b). « La Banda Roja » ne fêtera donc pas sa Copa Libertadores comme il se doit. Elle se contentera de la petite finale pour célébrer la grande qui l’a précédée.

La Bombonera par Maisedu – Image Pixabay CC0

Le Megaclásico

La « Pelota » argentine vient de vivre l’une de ses périodes les plus fastes. Boca Juniors et River Plate se sont affrontés dans le cadre de la finale de la Copa Libertadores. Une paire unique et historique d’un Superclásico considéré comme « La Final Del Siglo » (finale du siècle en français). Une distinction d’autant plus adéquate qu’elle sera la dernière finale en aller-retour de l’histoire de la « Ligue des Champions » sud-américaine. Un scénario alléchant, un dénouement épique manifesté par une victoire des hommes de Marcelo Gallardo 3-1. Le match aller chez Boca à la Bombonera s’était soldé sur un brillant nul 2-2. Le match retour tant attendu au Monumental n’aura pas lieu…

Bandera Gigante de River Plate par Ricardo Haverbeck – Image Flickr CC BY 2.0

Entre supporteurisme et opportunisme

Buenos-Aires dans la tristesse, Madrid en fête… voilà en « deux » mots la situation résumée. Le match de la « honte » d’après le président Rodolfo D’Onofrio de River Plate sera délocalisé par la CONMEBOL à Madrid. « Le match aller se jouait à la Bombonera, avec uniquement des supporteurs de Boca. Le match retour se dispute sur un autre continent, avec les supporteurs des deux équipes. Ce n’est pas normal ». Mais qui blâmer quand ce sont vos propres fans qui sont à l’origine des incidents ? Guillermo Barros Schelotto, entraîneur de Boca Juniors, a totalement raison lorsqu’il dit : « C’est lamentable. Malheureusement, nous n’apprenons pas de nos erreurs, nous les répétons sans cesse et la victime, c’est l’image du football argentin et de l’Amérique du Sud. Aujourd’hui, nous devrions être en train de parler de la manière dont River et Boca ont ramené le football argentin au sommet (…) et nous parlons de la violence. »

Supporters de Boca Juniors par Jstarj – Image Pixabay CC0

Toutefois les supporters ne sont pas les seuls responsables dans cette histoire. La CONMEBOL et les autorités désignées pour s’occuper de la sécurité dans les rues argentines savaient pertinemment que cette rencontre n’était pas comme les autres. Connaissant la « chaleur » qui caractérise les supporters argentins, elles auraient dû prévoir ce déroulement. Tous les matchs ne pourront pas être déportés en cas de violences. S’il n’y a pas une prise de conscience collective, l’Europe en profitera toujours pour gagner du terrain. Elle a saisi cette occasion en or pour affirmer encore son hégémonie footballistique. Ce coup marketing signifie simplement qu’elle veut tout…

Le Stade Santiago Bernabeu par juanmaalmazan – Image Pixabay CC0

Identi-terre

Le Superclásico est un élément indissociable de l’identité argentine. Il appartient aux cimes du football sud-américain. En le déplaçant, on le coupe de ses racines. Tel un lion dans un zoo, il abandonne sa royauté à une rentable captivité. La CONMEBOL avait rendez-vous avec l’histoire : elle lui a posé un lapin. Une pépite sud-américaine analysant une telle situation ne rêve que d’une chose : partir en Europe pour devenir le nouveau Léo. La preuve : le colombien Juan Fernando Quintero, homme du match de la finale se rapproche du Real Madrid. Un ancien du FC Porto, un exemple, un exode qui profite au football en Europe et l’abroge en Amérique du sud. Un voyage qui empêche la terre de Pelé de jouir de ses fruits comme elle le fit avec lui.

Review of Pelé : Soccer Legend par BagoGames CC-BY 2.0

Le virtuose brésilien est resté un « danger » permanent pour les équipes européennes parce qu’il n’a jamais joué chez elles. Si Messi ne gagne rien avec l’Argentine c’est aussi qu’il a tout donné au Vieux Continent. Aujourd’hui, ni argentin ni espagnol, il est prévisible. À l’image de Neymar, tout n’est que simulation. L’Albiceleste est coincé entre deux cultures, dans un monde où il faut vanter la sienne pour perdurer. Sa qualité de spectateur du sommet River-Boca à Bernabeu, est une métaphore qui image fidèlement son apport pour le football argentin.

Lionel Messi 4 par Themeplus – Image Flickr CC-BY-SA 2.0

Péremption

La Coupe du Monde russe et son dernier carré européen en sont encore la preuve. Quiconque ne développera pas son football n’ira nulle part. On lira dans son « petit » jeu comme dans un livre ouvert, vu qu’il n’a rien à cacher. Le Brésil battu par la Belgique n’est peut-être qu’un « début ». La dernière équipe européenne vaincue par le quintuple champion du monde en phase à éliminations directes d’une compétition internationale majeure, c’est l’Espagne.

C’était en 2013 lors de la finale de la Coupe des Confédérations. Neymar évoluait alors à Santos et avait littéralement marché sur la Roja, meilleure équipe du monde à l’époque. Un doublé pour un triomphe 3-0 qui ne laissait en rien présager les déculottées qui devaient arriver l’année d’après à son mondial. Au 7-1 face à l’Allemagne en demi-finale succèdera le 3-0 contre les Pays-Bas pour la troisième place. La seule blessure de Neymar ne peut expliquer de telles déconvenues. Le parisien était là face aux Diables Rouges, il n’a rien fait…

Neymar par Alex Fau – Image Flickr CC-BY 2.0

De son côté, l’Argentine ne fait pas mieux. La finale perdue en 2014 face à la Mannschaft au « Mundial » introduit une série noire. Ses trois derniers accrochages en Coupe du Monde avec des pays européens n’ont jamais abouti sur un succès. Islande, Croatie, France et le tour est joué… Un capitaine qui baisse la tête durant l’hymne, une fabrique de talents à la rue : l’Argentine peinte par le football moderne.

La Republica de la Boca par Janeannecraigie – Image Pixabay CC0

Sans identité, dans le football tu n’as aucune chance d’exister. La souffrance devient une solution quand on sait la mettre à contribution. Il y’a eu un attentat à Dortmund en 2017 avant le quart de finale de Ligue des Champions entre Monaco et le Borussia Dortmund. L’Europe a connu le hooliganisme et des morts liés à ce mouvement d’ultras violents… A-t-elle déporté ses rencontres sur un autre continent ?


Manchester United : « L’échec » de Mourinho…

La chasse à l’homme est terminée… Mourinho viré de Manchester United, c’est donc désormais officiel. « Un nouveau manager intérimaire sera nommé jusqu’à la fin de la saison, pendant que le club procédera à un processus de recrutement approfondi pour un nouveau manager à temps plein ». « Maigrichon », « catastrophique », « bancal », « pas mal de dégâts », les éloges n’ont pas tardé à tomber pour qualifier le legs du « Happy One » à United. Les médias sur la toile rivalisent d’ingéniosité pour adouber la troisième virée britannique de cet entraîneur qui a gagné partout où il est passé. Difficile de trouver un article qui dit du mal du double champion d’Europe. C’est à peine s’ils ne le qualifient pas de « plus mauvais entraîneur de l’histoire de Manchester et de tous les temps ». Comment ne pas les suivre…

José Mourinho par Aleksandr Osipov – Image Flickr CC-BY-SA 2.0

Un bilan « négatif »

Arrivé en mai 2016, José Mourinho vient donc de perdre son poste de manager chez les Red Devils. C’est si dramatique pour lui qu’il va retrouver sa famille avec près de 25 millions d’euros d’indemnités dans les poches. Deux saisons et demi d’échecs,avec seulement trois trophées, dont un européen. Le portugais est donc le dernier à avoir remporté un tournoi européen avec une équipe anglaise depuis 2013 (face à l’Ajax après les attentats de Manchester en 2017, une victoire 2-0 qu’il avait dédiée aux habitants mancuniens). Mais comme le dit si gentiment Christophe Dugarry : « Old Trafford c’était le “Théâtre des Rêves”, là c’est le “Théâtre des Cauchemars” avec ce type. C’est un truc de fou. Ce qu’il n’a pas compris, c’est qu’on n’en a rien à foutre de ses titres, on veut juste des émotions et voir du beau football, ce qu’il est incapable de nous procurer. » Le ton est aussi clair que donné. Mou a de nouveaux patrons. Qu’il gagne ou qu’il perde, aucun d’eux ne l’aimera…

José Mourinho par Ronnie MacDonnald – Image Flickr CC-BY 2.0

Pelé a dit une fois : « celui qui pense que la victoire ne compte pas, ne gagnera jamais rien. » Mais ça ne veut rien dire, surtout venant du meilleur joueur de tous les temps. En cette saison 2016/2017, Mourinho a donc détruit Man U en remportant le Community Shield, la Coupe de la Ligue, l’Europa League et en terminant 6e du championnat. Un bilan décevant qui a permis à son équipe de revenir en Ligue des Champions et de jouer la Supercoupe d’Europe. Quels dommages !

Manchester United v Zorya Luhansk (1-0), Europa League, Old Trafford, Manchester, Greater Manchester, England, September 2016 par Ardfern – Wikimedia Commons CC-BY-SA

Ainsi la saison 2017/2018 débutera sur une mauvaise note. Un jeu ultra défensif « sans style » qui leur permettra de remporter trois de leurs huit premiers matchs 4-0 pour finir à la deuxième place à la fin du championnat avec 81 points, 25 victoires, 6 nuls et 7 défaites. Cette position sur le podium est la première depuis le départ de Ferguson. Quelle catastrophe !

José Mourinho par Ronnie MacDonald – Image Flickr CC-BY 2.0

Il faut le virer à tout prix. United court à sa perte… Il est passé de la 6e à la 2e place : la régression est palpable. Comment le nier ? Il a joué la finale de la FA Cup et il est sorti en Huitièmes de finale de la Ligue des Champions par le FC Séville triple vainqueur de l’Europa League. Ce n’est pas normal ! Les sévillans vainqueurs du Liverpool de Klopp 3-1 en finale de ladite compétition en 2016, n’auraient pas dû l’éliminer. C’est une honte !

José Mourinho par Jaguar Mena – Image Flickr CC-BY 2.0

Ils font une erreur en le prolongeant. Cette saison 2018/2019 s’annonçait très difficile : elle le sera. Mourinho est viré dès la moitié de la saison. Son équipe est au fond du gouffre. 6e en championnat, elle est qualifiée pour les Huitièmes de finale derrière la Juve. La faible Juventus de Cristiano Ronaldo qu’elle a battue à Turin 1-2. Eliminé une seule fois lors de ses six dernières doubles confrontations contre des clubs français : c’était le moment idéal pour le virer. Manchester recevra Paris en Ligue des Champions dans le calme et la sérénité. Le timing est parfait.

José Mourinho par Ronnie MacDonald – Image Flickr CC-BY 2.0

Iznogood

Sous la coupole de José Mourinho, United a perdu toute sa superbe. « Trois » saisons moroses qui n’ont rien à voir avec les beaux débuts de Sir Alex. Les trois premières années de l’écossais furent inoubliables. 11e dès la première, 2e dès la seconde et 11e à la troisième, le tout sans trophées : la messe est dite. Le plus grand entraîneur de l’histoire de Manchester terminera 13e et 6e les saisons suivantes et restera 27 ans à son poste.

Surnommé « The Hair Dryer », son management fût simplement le meilleur. L’ancien buteur des Glasgow Rangers était même capable de blesser une de ses stars, David Beckham, à l’arcade sourcilière en lui lançant une godasse. Ou d’envoyer Wayne Rooney « jouer » dans les tribunes. Mettre Pogba sur le banc semble ainsi assez difficile à défendre comme méthode quand on voit tout ça. C’est grave ! Mourinho est allé vraiment trop loin dans la gestion de son vestiaire… Le technicien lusophone n’aurait pas dû retirer à « Saint » Paul ce brassard qu’il lui a donné. Un joueur qui tient tête à son coach devant ses coéquipiers et critique sa tactique est un capitaine de rêve pour tout manager… : un exemple à suivre et à encourager pour les jeunes joueurs.

José Mourinho par Joshjdss – Image Flickr CC-BY 2.0

Tapis rouge

Guardiola et City ont fini troisièmes de Premier League en 2017. Ils ont été éliminés en Huitièmes de finale de la Ligue des Champions par le géant Monaco cette même année, mais ce n’est pas grave. Klopp et Pocchetino n’ont toujours rien gagné avec Liverpool et Tottenham, mais qu’ils jouent bien ! Arsène Wenger a fait plus de dix ans sans être champion avec Arsenal, environ neuf sans le moindre titre, mais là n’est pas le problème. Le français est un gentleman et cette saison était la pire de l’histoire de Manchester United. Soutenir Mourinho serait considéré comme un crime contre l’humanité moderne. Quoiqu’on va néanmoins souhaiter bonne continuation au premier et unique entraîneur à avoir remporté trois titres dès sa première saison à Manchester…


Mohamed Salah : Meilleur joueur africain ?

La nouvelle est tombée le 14 décembre. Mohamed Salah a été sacré pour la deuxième fois d’affilée, Joueur Africain de l’année. Les 44 buts qu’il a inscrits la saison passée ont largement joué en sa faveur. Toutefois, le Pharaon n’a rien gagné cette année. Rien en Europe, rien en Afrique… Il est un joueur remarquable certes mais sans trophées. Le meilleur des joueurs est supposé être celui qui tire son équipe vers la victoire finale. Ce stade-là, le buteur de la Mersey n’arrive pas encore à le franchir…

Mohamed Salah par Анна Нэсси – Wikimedia Commons CC-BY-SA

Effet papillon

Mais l’égyptien n’a rien demandé à personne, on le sait même capable de refuser une récompense individuelle. Il l’a prouvé en déclinant, au profit de James Milner, le titre d’ « homme du match » après la victoire 0-4 de Liverpool à Bournemouth en Premier League : « Je ne vais pas prendre ce prix aujourd’hui. Je veux le féliciter pour son incroyable carrière. » Un prix qu’il méritait puisqu’il a largement contribué à ce succès en faisant un triplé. Une prestation fabuleuse couronnée par ce troisième but épique où il élimine deux fois le gardien avant de finir l’action de l’extérieur du pied gauche.

Mohamed Salah par FootballCoin – Wikimedia Commons CC-BY-SA

Si Jurgen Klopp et ses hommes avaient perdu 5-4, Salah aurait-il été élu homme du match ? Non. C’est la victoire de Liverpool qui couronne Salah. Mo Salah est donc tout autant victime de la mode que ceux qu’il a dépassés. On pense à ce titre de meilleur joueur de Premier League. On en revient à Kevin De Bruyne, David Silva ou Sergio Aguero qui ont été bouffés crus par les statistiques du Red. Des performances stratosphériques qui ont éclipsé la prestation collective de Manchester City l’an passé. Salah a été plébiscité par ses collègues du championnat sans que son palmarès ne soit pris en compte. C’est la « coutume » ! Ce titre de « Men’s PFA Players’ Player of the Year » est dans la continuité de ce qui se fait depuis bientôt 10 ans.

Didier Drogba par Ben Sutherland – Image Flickr CC-BY 2.0

Les critères semblent uniquement individuels dans ce sport d’équipe où on joue pour gagner. On omet que les partitions personnelles existent pour servir le collectif. C’est au meilleur servant que devrait revenir la palme du meilleur joueur. L’égyptien est clairement le meilleur joueur de Liverpool. Mais à l’échelle supérieure, il est aussi « Ballon d’or » que Luka Modric, Lionel Messi en 2010 et Cristiano Ronaldo en 2014. Pour ne citer qu’eux…

Yaya Touré par Alejandro Ràzuri – Image Flickr CC-BY 2.0

L’Afrique encore sur la touche

On pourrait en effet citer d’autres « meilleurs » sans mérite, notamment sur le continent en question. Et comment ne pas revenir sur ces mots de Yaya Touré en janvier 2016 après le choix de P.E Aubameyang comme meilleur joueur africain 2015 : « Je suis beaucoup déçu. C’est triste de voir l’Afrique réagir de la sorte, qu’elle ne donne pas d’importance aux choses africaines ! (…) Je crois que c’est ce qui fait la honte de l’Afrique. Car se comporter de la sorte, c’est indécent ! Mais qu’est-ce qu’on peut faire ? Nous, les Africains, nous ne montrons pas que l’Afrique est importante à nos yeux. Nous privilégions plus l’extérieur que notre propre continent. C’est ce qui est lamentable ».

Yaya Touré victorieux de la CAN avec la Côte d’Ivoire en 2015 par Ben Sutherland – Image Flickr CC-BY 2.0

L’ivoirien champion d’Afrique cette année, s’était senti esseulé devant un titre qu’il a longtemps chassé avec les Eléphants. Sa déclaration est si vraie qu’elle nous rappelle que l’ancien cityzen a lui aussi « fait honte à l’Afrique » en remportant quatre titres de meilleur joueur africain sans aucun titre africain. Il est l’héritier d’une longue lignée qui prend racines en 2001 avec le sénégalais El-Hadji Diouf.

Cependant la CAN n’est pas la seule compétition africaine à être ignorée depuis 2001 lors des récompenses individuelles suprêmes de la CAF. La Ligue des Champions en prend aussi pour son grade. Si Patrick Mboma en 2000 est le dernier à avoir été élu meilleur joueur africain grâce à une victoire à la CAN, le dernier meilleur joueur africain vainqueur de la compétition reine des clubs africains c’est le guinéen Cherif Souleymane du Hafia Conakry. C’était en 1972 et il succédait à Ibrahim Sunday. Le ghanéen venait de perdre la finale de la C1 en 1971 avec l’Asante Kotoko contre le Canon de Yaoundé. À cette époque on parlait de Ballon d’or Africain…

Match de Football en Ligue des Champions entre le CA tunisien et le MAS marocain de Fès par Citizen59 – Wikimedia Commons CC-SA

Entre 1971 et 1986, tous les lauréats du Ballon d’or africain étaient des locaux. L’exception qui confirme cette règle est le camerounais Théophile Abega, toulousain et champion d’Afrique en 1984 au moment de sa nomination. Le football africain vivait alors son âge d’or. Il y avait vraiment de quoi rêver plus grand. Les mondiaux de 1982 et 1986 en sont l’illustration même, avant d’être la fin d’une époque… Depuis personne n’a succédé à Badou Zaki. L’immense gardien marocain est le dernier Ballon d’or africain à avoir été couronné sur son continent. Ce ne sont pas les talents qui manquaient pourtant.

Mohamed Aboutrika en duel avec Fabio Cannavaro par Muhammad Ghafari – Image Flickr CC-BY 2.0

L’Afrique toujours sur la touche

L’Afrique a hérité de nombreux joueurs locaux qui méritaient le statut du meilleur joueur africain. Parmi eux, Mohamed Aboutrika. Le meneur de jeu égyptien fût le chef d’orchestre de la plus grande sélection de l’histoire du football africain. Avec elle, il a été trois fois de suite champion d’Afrique entre 2006 et 2010. Un succès réédité en club sous les couleurs d’Al Ahly où il remporte 5 Ligues des Champions de la CAF. Idem pour le congolais Trésor Mputu qui fût finaliste du mondial des clubs en 2009 au TP Mazembe, le tunisien Youssef Msakni et le sud-africain Percy Tau. Ces derniers furent respectivement champions d’Afrique en 2011 avec l’Espérance de Tunis et en 2016 avec les Mamelodi Sundowns.

Cape Town en Afrique du Sud par Falco – Image Pixabay CC0

A l’inverse des deux premiers, l’Aigle de Carthage et le Bafana Bafana ne resteront pas toute leur carrière en Afrique. Le premier s’en ira au Qatar en 2013 et le second en Angleterre cette année. Un choix probablement financier pour le joueur d’Al-Duhail Sports Club, un autre dit « de carrière » pour le Brésilien (surnom des Mamelodi Sundowns). Le natif de Witbank quitte la ligue professionnelle sud-africaine pour Brighton en Premier League. Mais le joueur de 24 ans sera directement prêté en D2 Belge au RU Saint-Gilloise. Il n’a pas reçu de permis de travail au Royaume-Uni.

Entrance to the The Mamelodi Sundown football club in Ekurhuleni, Gauteng, South Africa par NRJ ZA Wikimedia Communs CC-BY SA

Une démarche qui ne valorise en rien le football africain. Quitter un champion d’Afrique pour jouer les premiers rôles en Asie c’est bien mieux que de signer en bas de tableau européen. Evoluer c’est avancer et non reculer ! Il s’agit surement de sa touche à lui mais aussi d’une pensée africaine généralisée. Il faut jouer en Europe pour être pris au sérieux en Afrique : être « européen » pour être meilleur joueur africain. C’était le cas en 2017, c’est le cas en 2018. Les compétitions majeures africaines demeurent mésestimées. Mohamed Salah est plus l’un des meilleurs joueurs européens que le meilleur joueur africain. Rappelons qu’il n’a encore rien gagné avec son équipe nationale…


Ballon d’or : De Qui se moque-t-on ?

« Les victoires restent sur les palmarès, les victoires avec style restent dans les esprits », parole d’Arrigo Sacchi. Pensée d’un tacticien de génie devenue maxime de BEAUTYFOOTBALL. Le blog de Thomas Dimitri « s’adresse aux passionnés exigeants » et ce n’est pas son article « L’idée clé : Le football sans style n’est rien ! » qui dira le contraire. Le blogueur partage ainsi avec nombre de chroniqueurs sportifs cette notion arrêtée du beau jeu. À le lire on croit encore rêver. Rêver d’un monde meilleur ? Hélas non ! L’Espagne entre 2008 et 2012 n’a eu aucun Ballon d’or. L’Allemagne au Brésil et la France en Russie n’ont fait que succéder à la « Furie Rouge ».

Ignazio Abate and Andrés Iniesta Euro 2012 final – Станислав Ведмидь CC-BY-SA (Wikimedia Commons)

Quel esprit !

Double championne d’Europe et championne du monde, la « Roja » est une preuve tangible de la duplicité récente de la désignation du Ballon d’or. Vous ne rêvez pas, leur incontestable domination est restée dans les esprits… Les esprits du football moderne en charge de la prestigieuse médaille ont décidé qu’au pays d’Iniesta il n’y avait guère d’artistes. Pourquoi ? Simplement parce que le Ballon d’or autant que le football n’est plus ce qu’il était. La victoire au tapis, ça va même de mal en pis. Cette enjolivure qui longtemps a brillé par ses choix pour la plupart judicieux, semble avoir perdu toute sa verve sous le règne du roi Léo. La « démocratie » a fait irruption dans ce monde justement totalitaire pour faire d’un champion du monde un citoyen lambda.

Ben Sutherland – Image Flikr CC-BY 2.0

Votez le premier de la classe !

Luka Modric est donc l’heureux élu de ce scrutin qui désigne le meilleur joueur de la planète. Une nomination qui n’étonne pas forcément, le talent du natif de Zadar énorme. Toutefois lorsqu’on se demande pourquoi il a été meilleur que les autres, on prend froid. Le croate ne mérite clairement pas le Ballon d’or, aussi bien que le titre « The Best » qu’il a reçu de la FIFA. Didier Deschamps mériterait-il sinon le trophée d’entraîneur de l’année qu’il a justement reçu ? Même l’argument du Ballon d’or de la Coupe du Monde n’est pas assez pesant pour défendre cette décision. Le « cadeau » remis au capitaine des « Valtreni » n’est qu’un lot de consolation pour les vaincus. Si la Croatie avait gagné à Loujniki, le meilleur joueur aurait été un français. Et c’est déplorable car ces derniers temps, les instances du football mondial ont tendance à récompenser les perdants… Une orientation totalement contraire à l’essence même du football. Le meilleur joueur d’une compétition devrait être de l’équipe victorieuse de la compétition.

Robot275 – Image Flikr CC-BY-SA 2.0

Finie l’époque où la FIFA était accusée de dénaturer le Ballon d’or France Football. La concordance du média et de l’institution est désormais avérée et le tort partagé… Modric est un joueur exceptionnel certes mais cette saison il y a eu mieux. S’il fallait choisir sur le plan émotionnel ; choisir instinctivement un joueur qui a fait vibrer la planète football en 2018, Mbappé serait tout indiqué. Sauf qu’étant donné qu’il s’agisse d’un débat scientifique, Raphael Varane devient l’option idéale. Le défenseur central Merengue est champion du monde et vainqueur de la Ligue des Champions. Un parcours plus que prodigieux qui lui a valu une belle septième place. « BECKENBAUER oublié », il remplace « BECKENNEUER » et rejoint le Panthéon des incompris. Les experts ont statué…

Katabasis – Image Flikr CC-BY-SA 2.0

Lecture aléatoire

La position du vice-capitaine de la sélection française dans cette liste, est également un hasard qui en dit long sur une certaine mitoyenneté. Le dossard de KM7 le parisien est aussi le chiffre préféré du rappeur Booba. Le but, le beau jeu : on connaît la chanson. La proximité entre le rap et le football n’est plus à établir. Dans l’hexagone notamment, le couple est une double issue de sortie à la « France d’en bas » pour reprendre Brasco. Booba proche de Benzema c’est aussi cartésien que Booba en featuring avec Médine. Ironie du sort ou logique du sport, l’actualité c’est pareillement cette fusion lunatique. L’ours hurlant devant un croissant lunaire, ceux qui ne l’ont pas suivi en ont sûrement entendu parler. KYLL : « le son qui met la pression » ou « le jour et la nuit sur chanson ». Très loin du Vegedream dansant qui « ramène la coupe à la maison » les deux rappeurs sont. « Du nègre et de l’algérien font du Kylian Mbappé », le refrain parle de lui-même. Le « Duc de Boulogne » et l’« Alger-Roi » s’attaquent à l’unisson aux derniers vestiges de la discrimination.

Marco Verch – Image Flikr CC-BY 2.0

Une piste, le diminutif de Kylian condense le récit d’un malaise. «Dans l’histoire, les meilleurs c’étaient des noirs et des arabes» suggérait la pépite de Bondy à l’âge de 12 ans en évoquant les Bleus. Une actualité coincée entre les crocs de l’affaire du fichage ethnique à Paris et le cérémonial du Ballon d’or. À son insu, le classement France Football participe du discrédit des footballeurs noirs et africains dans le monde de la balle blanche tachée de noir. Kylian a raison… « Ce ne sont pas des chèvres devant ». Cependant derrière aussi c’est le cas. Un joueur est jugé sur toute sa saison. C’est la qualité de la victoire qui différencie les meilleurs de la masse.

Bekhap – Image Flikr CC-BY 2.0

Il faut remonter à 2006 pour revoir le triomphe être gratifié d’un Ballon d’or au cours d’une saison de Coupe du Monde. Le dernier lauréat de ce type c’était Fabio Cannavaro. Sa nomination a fait une pléthore de déçus, mais le stoppeur italien le méritait vraiment. Champion du monde en titre, il était au sommet. 12 ans après c’était donc l’occasion parfaite pour France Football de renouer avec le vrai football. Un passé « juste » où les récompenses saluaient les performances. « Squadra Azzura » signifiant mêmement « l’équipe des Bleus », comment ne pas faire le lien ? L’ancien capitaine des « Azzuri » a été sacré par la revue devant Gigi Buffon son compatriote et Thierry Henry finaliste du mondial comme Modric aujourd’hui. Varane lui, n’est même pas sur le podium. Le « Sang et Or » se morfond loin de « Kyky ». Le digne héritier de Titi occupe le quatrième rang derrière Griezmann… Comment ne pas se poser des questions sur la réelle valeur de l’égalité des chances dans le football européen ? « Courir comme un noir pour vivre comme un blanc » est-il de Samuel Eto’o un simple adage ?

Cliff – Image Flikr CC-BY 2.0

Génialité

Pelé devait certainement être un « monstre » pire que ce qu’il était pour le noir qu’il est : le meilleur joueur de tous les temps. CR7 et ses proches origines capverdiennes doivent bénéficier d’un sponsor de poids pour terminer seconds sans le mériter. Zidane meilleur joueur français de tous les temps, le Brésil maillot jaune de l’histoire du sport roi : ils n’ont pas vraiment eu le choix. Ici malheureusement, certains doivent transpirer plus que d’autres pour voir les projecteurs. Dans ce football où on tire à bout portant sur Cavani et trouve des raisons à Giroud, d’aucuns doivent vivre d’exploits pour exister. Éjecter Messi du podium n’a rien changé. Sa cinquième place n’est même pas une diversion. Le mal est trop profond. L’image crayonnée par le Ballon d’or cette dernière décennie est à la limite de l’acceptable. Le courroux d’Habib Beye  en faveur des africains Mohamed Salah et Sadio Mané dans le Late Football Club sur Canal + a toute sa place dans ce sport-là et possiblement dans son futur : « (…) Si demain, ils s’appelaient Salahinho ou Manéinho… Il y a souvent eu un manque de reconnaissance. Rappelez-vous de Samuel Eto’o et Didier Drogba. (…) Je pense que ce classement du Ballon d’Or ne veut plus rien dire. »

Spartak Moscow VS. Liverpool – Дмитрий Садовников CC-BY-SA (Wikimedia Commons)

Podium

Eden Hazard 8e, Harry Kane 10e, Ngolo Kanté 11e… Ce qui est fait est fait. Indépendamment de la colère de certains et de la joie d’autres, l’histoire ne reviendra plus sur ses pas. Modric remporte la mise, Mbappé le premier titre du Trophée Kopa du meilleur jeune et Ana Hegerberg le premier Ballon d’or féminin. Le cri de l’ancien international sénégalais comme la redistribution des places qui sera énoncée ici, n’aura donc plus aucune importance. Ils pourront peut-être servir pour la suite des évènements… ou non. Notre podium :

1- Raphael Varane

2- Kyllian Mbappé 

3- Antoine Griezmann …

Frederic Humbert – Image Flikr CC-BY-SA


CAN 2019 : Les lions blessés, comme indomptables

Le 2 décembre dernier, le Lion blessé de Fotouni perdait la finale de la Coupe du Cameroun face à Eding Sport 1-0. Un stade omnisports de Yaoundé comble, une belle fête, la fugace occasion pour les Camerounais, grands fans de football, d’oublier leur réelle déception de perdre l’organisation de la CAN 2019.

La triste nouvelle est tombée le vendredi qui a précédé ce match qui clôture la saison sportive de leur chère patrie. De nombreux observateurs, à l’instar du site d’information Camfoot, se sont interrogés sur la « franchise de la CAF » comme sur « la partition » jouée par le pays hôte. Quoiqu’aux yeux de ceux qui connaissent réellement le football camerounais, les lions indomptables n’ont jamais si bien porté leur nom.

MustangJoe – Image Pixabay CC0

Indomptables

Pour tout dire, le football camerounais n’a jamais vraiment brillé par son organisation. Ses écarts en dehors des terrains sont aussi indomptables que ses joueurs. Les problèmes de primes, les factures impayées d’hôtel et autres manquements ont continûment rythmé les courses dévorantes de la sélection nationale, sans jamais toutefois altérer son efficacité continentale.

Le Cameroun est champion d’Afrique en titre. Il l’est par le biais d’une équipe que personne n’attendait à ce niveau en 2017. Une victoire retentissante qui s’est achevée sur un chef d’œuvre d’Aboubakar Vincent. Le buteur du FC Porto concluait ainsi un parcours exceptionnel où son équipe envoyait successivement au tapis le Sénégal de Sadio Mané et Kalidou Coulibaly, le Ghana d’André Ayew quadruple champion d’Afrique et l’Égypte de Mohamed Salah, septuple champion d’Afrique. Un sacre au caractère inédit qui s’ajoute au beau palmarès d’un pays coutumier des rendez-vous où on ne l’attend pas.

Ben Sutherland – Image Flikr CC-BY 2.0

L’équipe nationale camerounaise occupe la seconde place de son groupe, ce qui l’assure d’être probablement qualifiée pour la CAN 2019. Une poule qu’elle partage avec le Maroc, leader et probable futur organisateur, le Malawi et les Comores. Les « Cœlacanthes » (le petit nom des comoriens) seront d’ailleurs les derniers invités à « Mfandena », le stade de l’équipe nationale camerounaise. Troisièmes à trois points des Lions indomptables, les coéquipiers d’Ali Ahamada tenteront de jouer les trouble-fêtes devant des favoris naturels. N’en déplaise à leurs détracteurs, les camerounais quintuples champions d’Afrique seront bien à prendre au sérieux à la prochaine Coupe d’Afrique des Nations. Galvanisés par leur récente défaite 2-0 au Maroc lors des qualifications, ils seront motivés pour aller chercher leur sixième couronne. Au cours de cette rencontre, ils s’étaient sentis lésés par l’arbitrage.

Hiroo Yamagata – Image Flikr CC-BY-SA 2.0

Les triomphes du football camerounais en Coupes d’Afrique se manifestent « toujours » de façon consécutive. Enclenchée, sa domination s’étend naturellement sur au moins deux ans, voire quatre. Des victoires en 1984 à Abidjan, 1988 au Maroc, après une finale perdue face à l’Égypte en 1986. Des victoires en 2000 au Nigeria, 2002 au Mali. Une victoire 2017 au Gabon, donc en 2019 au Maroc ? L’hypothèse est aussi plausible que lorsque le défenseur Lucien Mettomo était « comme chez lui » dans le nid du rival historique nigérian. Nous sommes le 13 février 2000 au Surulere Stadium de Lagos et le Stéphanois s’apprête à soulever ce trophée orné de ses couleurs vertes et blanches du drapeau des « Green Eagles ». Nigeria – Cameroun, deux buts partout, 120 minutes de grand jeu et de tirs aux buts de folie pour mettre en évidence l’incorrigible paradoxe camerounais. Un contraste entre l’organisation et les résultats sur le terrain, qui n’empêche pas le Cameroun de rester le second plus grand pays de football en Afrique et une référence dans le monde matière cuir.

AnnRos – Image Pixabay CC0

Un mal pour un bien ?

Le Cameroun pays organisateur de la CAN, c’est déjà arrivé une fois. C’était en 1972 et sa sélection se faisait prématurément sortir en demi-finales par le « petit » Congo, futur vainqueur. La victoire des « Diables Rouges » allait permettre au football camerounais de connaître une réforme nationale qui devait changer les fauves blessés en lions indomptables. Une déconvenue oui, mais la CAN perdue a tout pour redevenir un facteur de progression. Les supporters de Samuel Eto’o, Parick Mboma, Rigobert Song, Roger Milla, « Docteur » Abega, Mbida « Arantes », Samuel Mbappé Leppé… le méritent. C’est l’occasion de frapper un grand coup sur ce mode de gestion délicat, réanimer le football local et enfin franchir ce palier.

Gagner ou non la prochaine CAN ne doit rien changer. Le Cameroun a suffisamment fait ses preuves sur son continent : il est temps d’aller conquérir le monde. Et la seule façon d’y parvenir, c’est de s’organiser en dehors du rectangle vert comme un modèle footballistique. La « philosophie du cœur » fonctionne encore dans l’univers de la confédération africaine, mais perd toute son aura au moment de participer au Mondial et à la Coupe des Confédérations. Dans une Afrique qui progresse, il est temps que les lions indomptables deviennent définitivement une icône.

Duncan Hull – Image Flikr CC-BY 2.0


CHAN : Pour une Afrique qui stagne

Il y’a un peu plus de 10 ans, en Janvier 2008, quelques jours avant le début de la 6e Coupe d’Afrique des Nations remportée par l’Égypte, l’idée d’un Championnat d’Afrique des Nations, uniquement destiné aux joueurs évoluant dans des clubs appartenant à leurs pays, est officiellement adoptée. Chaque championnat du continent, réunira ainsi ses meilleurs éléments pour un tournoi international, dont le but ultime, est de servir d’étal à une Afrique sédentaire, qui tarde à prendre son envol balle au pied. Une observation intègre, manifestée par une criante négation de l’évolution.

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Autodérision

L’Afrique a longtemps pleuré, et à juste titre, la discrimination qu’elle a subie au cours de l’histoire. De l’esclavage à la colonisation, en passant par la ségrégation raciale et l’apartheid, ses fils et filles ont versé des rivières de larmes teintées de rouge, sans jamais pouvoir réellement les sécher. Les noirs s’appellent « négro » pour se bomber le torse. Les séquelles de leur conte tragique, s’avèrent si fortes, qu’elle semble en « rire ». Cette infériorité, elle l’a tant acceptée, qu’imaginer une vie où elle serait autonome et éminente, dirait-on, ne lui traverse plus l’esprit. Avant ils venaient nous chercher de force, maintenant nous y allons de notre gré. Pourquoi la Confédération Africaine de Football est-elle la seule confédération au monde, à avoir deux compétitions continentales majeures destinées aux sélections nationales ? L’UEFA, l’AFC, la CONMEBOL, la CONCACAF et l’OFC en organisent une seule, respectivement : le Championnat d’Europe des Nations, la Coupe d’Asie des Nations, la Copa America, la Gold Cup et la Coupe d’Océanie des Nations. Comment condamner le racisme, le fichage ethnique, quand les victimes elles-mêmes se divisent en Noirs, le CHAN, et Blancs, la CAN ?

Image was captured by a camera suspended by a kite line. Kite Aerial Photography (KAP) – Flikr

Un aveu d’impuissance

Le Professeur Anta Diop disait : « Souvent, le colonisé ressemble un peu, ou l’ex colonisé même, ressemble un peu, à cet esclave du 19e siècle qui libéré, va au pas de la porte puis revient à la maison, parce qu’il ne sait plus quoi faire, il ne sait plus où aller ; depuis le temps où il a perdu la liberté, depuis le temps où il a acquis des réflexes de subordination, depuis le temps où il a appris à penser à travers son maître […] ». Maintenant qu’on le sait, peut-on passer à autre chose, s’il vous plaît ? Cet illustre savant et bien des footballeurs et autres leaders, se sont battus pour que l’Homme noir libre, se transcende à jamais. Rendons leur hommage, il est temps ! On ne peut pas réclamer la parenté de pyramides qui donnaient l’heure juste en se montrant incapables d’organiser un jeu ; le jeu le plus simple. Cheikh et compagnie ont brillé pour que leurs pousses sombres conçoivent enfin qu’ils ne sont « pas condamnés à l’échec ». Ils ont donné leur vie afin que les africains comprennent que les Pharaons, sont bien africains. Les coéquipiers d’Aboutrika et d’El Haddary ont royalement dominé le continent noir, porté par un collectif puissant, dont l’ossature descend directement du club le plus titré au monde : le National du Caire, Al Ahly. Réduire donc ce règne à une division, en pensant croître, c’est perdre dignité et temps précieux.

Le football africain a besoin d’être un et indivisible tel qu’il le fût à ses débuts. Il doit faire mieux que siéger dans la Ville du 6 Octobre et s’inspirer de l’équipe nationale de son pays, l’Égypte, et de sa fédération : les meilleures du continent. Tous les citoyens sont égaux sous leur drapeau. C’est clivant de faire une différence entre un joueur évoluant en dehors de l’Afrique et un joueur évoluant en Afrique. Ça se fait surement ailleurs, mais ce n’est pas officiel tel que c’est le cas dans l’institution du ballon rond africain. C’est évident qu’un joueur européen, membre d’une équipe hors de l’Europe, aura moins de chance d’être retenu par son équipe nationale, qu’un autre, casanier ; mais ça ne se dit pas. Les préceptes de la méritocratie doivent être absolument préservés. Les diamants se cachent souvent dans la boue. Le talent ne dépend pas du lieu où il joue. Sélectionnez les meilleurs : trois points c’est tout…

dav – Image Iwaria

La CAF devrait songer plutôt à poser ses valises sur des bases solides, en orientant sa régulation dans le sens du développement des championnats locaux et le professionnalisme. La CAN est largement suffisante pour vanter le niveau international du football africain. Lui additionner le CHAN de façon conceptuelle, et non comme une compétition, est la seule façon de lui permettre de progresser. Pour que les équipes africaines avancent, elles ont besoin d’avoir des ligues locales compétitives. Ça passe par des statuts à scrupuleusement faire respecter et des infrastructures professionnelles, adaptées aux réalités socio-économiques du continent ; sans oublier que le football et le sport sont des facteurs anti-chômage. Est-ce si difficile d’avoir une pelouse bien verte et tondue entourée de tribunes bien faites ? Qu’est-ce qu’un asiatique, européen, américain ou océanien, fait, qu’un africain ne peut pas faire ? Rien.


Ligue des Nations : Un format plus foot

L’un des synonymes du football, est le jeu le plus simple. S’il est le plus populaire, c’est que le roi des sports brille par sa proximité avec l’homme. Ses concepts ont besoin d’être facilement assimilables pour marcher dans son sens. La Ligue des Nations, son nouveau bébé, le fils d’un génie qui préférait briller à travers les autres, Michel Platini, est bien trop compliquée pour lui faire honneur ; exister dans ce monde où « le dribble est inutile quand la passe est possible ». Fofoot propose donc ici à l’UEFA, une façon de faire de cet excellent ballon, un caviar.

Cristiano Ronaldo – Image Pixapay

Simplement Foot

Le format proposé par Fofoot est simple comme le foot. Les 55 pays membres de l’UEFA seront redistribués dans 11 groupes ; ce qui fera 5 par groupe. À la suite de rencontres aller-retour, les 11 premiers et les 5 meilleurs deuxièmes, seront qualifiés pour les huitièmes, les quarts et les demi-finales, tous en aller-retour également, pour déboucher sur une finale en un match, dans un stade désigné par l’UEFA. Road to Lisbonne… par exemple, ou tout simplement encore, un Final Eight (8). Après la phase de poules, on passe directement à une phase à éliminations directes à matchs uniques, organisée dans un pays désigné par l’UEFA au préalable.

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Joker de luxe

Toutefois, dans cette formule, les matchs amicaux perdurent. Étant donné que le nombre d’équipes par groupe est impair, lorsque 4 équipes joueront, une sera obligée de jouer un match amical. Sauf qu’ « amical » n’est qu’un mot, et pour le remplacer, il faudra juste changer les règles en les rendant officielles. Dans chaque groupe on ajoutera une équipe dite « Joker ». Il s’agit d’une équipe appartenant aux onze dernières équipes non-européennes du classement FIFA. Pourquoi ? Pour permettre à ces « petites » nations, d’améliorer leur niveau en se frottant aux grandes nations de la pointe du football, en matchs aller-retour sur le sol européen. L’UEFA indiquera alors, des stades européens qui serviront d’enceintes à domicile aux pays désignés comme « Jokers ».

Aussi, en tant qu’équipes « Jokers », ces sélections ne pourront passe qualifier pour la suite et ne figureront pas dans le classement final du groupe. Mais les points pris par les équipes européennes qu’elles joueront, compteront dans le décompte final. Les matchs qu’elles joueront, seront pareillement organisés comme des matchs officiels afin de maintenir l’esprit de compétition. Ce type d’organisation, permet de préserver l’esprit de préparation et de test des matchs amicaux tout en conservant l’aspect compétitif des matchs à enjeux.

Simulation d’un groupe :

Groupe A
France – Suède – Serbie – Grèce – Gibraltar : Joker – Seychelles
Journée 1 :
France – Suède : 2-0
Serbie – Gibraltar : 5-0
Grèce – Seychelles : 4-0
Classement après la Journée 1 :
1 – Serbie 2 – Grèce 3 – France 4 – Suède 5 – Gibraltar


Ligue des Nations : Un roi est né…

Lorsque l’idée repue d’un Graal empli du meilleur vin européen a fleuri, bien qu’elle réjouisse la plupart des disciples du ballon rond sur le Vieux Continent, à l’image de la révolutionnaire qu’elle était, elle n’a pas été accueillie « rameaux en évidence » par tous. L’UEFA, jeune institution, se déclare incapable d’assumer cet ambitieux « projet de coupe d’Europe interclubs », avant d’être finalement contraint par la FIFA, de prendre les choses en main. Elle ne viendra de ce fait, que mettre un cachet sur l’initiative du journal L’Équipe, qui pari tenu, réussit à convaincre 16 fédérations à adhérer à leur dessein.

Supporters – Image Pixabay

16 parmi lesquelles, leur Fédération Française, jadis préoccupée par l’idée d’un calendrier surchargé, et à l’exception de la Fédération Anglaise, qui refusera catégoriquement, d’y envoyer un représentant. C’est ainsi que Chelsea, probablement un pincement dans le cœur, verra à la télévision, le Real Madrid remporter la première Coupe Européenne des Clubs Champions face au Stade de Reims.En géant espagnol qu’il était, le club madrilène très vite, a compris l’importance de ce trophée devenu depuis incontournable, et dont il s’en fait de loin le recordman, avec 13 victoires. Visionnaires comme les « Merengues », possiblement sera le qualificatif qui suivra les premiers à réellement prendre la Ligue des Nations au sérieux. Car, l’idée de remplacer les matchs amicaux, est mêmement à l’origine de cette compétition biennale qui commence déjà elle aussi, à faire du mal aux perdants et un grand bien aux vainqueurs…

Supporter – Image Pixabay

Final Four

Une nouvelle étoile dans le ciel, les 5 et 6 Juin prochains, à la suite de la phase des poules à 3, se tiendront les demi-finales de la Ligue des Nations au Portugal, champion d’Europe en titre,pour une finale sans aucun doute inédite. Comme un symbole, la terre du premier match de l’histoire de la « coupe aux longues oreilles », Sporting de Lisbonne – Partizan Belgrade, et du premier buteur João Baptista Martins, est mère du premier pays qualifié pour le Final Four.Derrière elle, s’invitent l’Angleterre, la Suisse et les Pays-Bas pour compléter le répertoire et déclencher les dernières hostilités.Premiers des 4 groupes de la Ligue A, toutes s’affronteront après tirage au sort, pour définitivement rentrer dans les annales du football européen et mondial. Les « Quinas », sans Ronaldo, les « Three Lions », la « Nati » et les « Oranje », ont respectivement devancé l’Italie, l’Espagne, la Belgique et la France ; et relégué dans le même temps en Ligue B, la Pologne, la Croatie, l’Islande et l’Allemagne.

Ivan Rakitic – Image Pixabay

Du très lourd, donc… On a eu droit dans ce tournoi, à des matchs de très haut niveau. Du moins, dans la Ligue A, où allemands et français, les 2 derniers champions du monde,sont tristement tombés devant une équipe hollandaise,en flamboyante reconstruction, absente de l’Euro 2016, de la Coupe des Confédérations 2017 (évidemment) et du Mondial 2018. Cette configuration qui les réunit, est la seule qui mérite une véritable attention. Après,pour le reste, il faudra vraiment aimer le football, pour substituer« Portugal – Italie », « Espagne – Angleterre » et autres affiches au sommet de la première Ligue des Nations, en multipliant les « Chypre – Luxembourg », « Serbie – Monténégro ».« Liguer » les nations les unes contre les autres, scinder les équipes en grandes et en petites en dehors de la pelouse pour penser le sport roi, c’est refuser de conjuguer le verbe qui nourrit son essence : rassembler.

Espagne – Portugal – Image Pixabay

En cette année qui commémore les 100 ans de la fin de la Première Guerre Mondiale, le roides sports a besoin d’incarner l’union européenne. Les divisions inférieures et la relégation sont une mauvaise notion dans le cadre des nations. Une voix, une fédération, une élimination suffira. Toutes les sélections ont le droit de prétendre sur le même pied d’égalité, à une place dans le Final Four. La distribution actuelle de cette conception est arbitraire, et limite l’aura de sa crédibilité. Une idée qui se fonde sur l’injustice, a le devoir de s’améliorer.

Revenant sur la C1 dans ses débuts, il ne fallait pas forcément être champion pour la jouer. Chaque fédération, en dépit de l’existence d’un champion en titre, désignait partialement son champion pour la représenter… Ensuite l’idée a mûri et la Coupe des Clubs Champions a bien porté son nom, avant de le reperdre à nouveau, de régresser, et de devenir la Ligue des Champions. Dans ce contexte, celui où le n°1 au classement FIFA n’est pas champion du monde et n’a jamais rien gagné, est ainsi née la Ligue des Nations. Vous comprenez en conséquence, qu’une évolution ne serait que suite logique. L’UEFA doit repenser ici sa compétitivité, difficile à cerner.La grandeur d’une compétition, dépend aussi de sa facilité à se faire comprendre. Les héritiers de Michel Platini, pourront utiliser s’ils veulent, le format que Fofoot leur propose. L’objectif reste, d’améliorer ensemble et pour cette inclination que nous partageons tous pour le football, l’image d’une coupe qui a tout pour briller de mille feu…

Supporter – Image Pixabay

Un exemple à suivre

Une fois encore, l’Union Européenne peut se vanter d’être à l’origine d’un modèle d’organisation. Après la Ligue des Champions et autres, la Ligue des Nations a tout pour être reprise par les autres confédérations. De plus, elle règle les problèmes entre les clubs et les équipes nationales, dans ce sens que les joueurs auront une bonne raison de revenir blessés de leurs escales « punitives ». C’est toujours mieux de s’affliger sur un sort à enjeux, que lors d’un match qui compte pour du beurre. Peu importe son prestige, au football, une rencontre amicale restera un « conflit » inutile. Les joueurs ne s’y donneront jamais à fond. Qu’importe ce qu’ils disent, il n’y a aucune raison valable de jouer pour rien.Un match de préparation avant une compétition à laquelle on est qualifié, afin de régler les derniers automatismes d’une liste définitive : certainement.

La LDN conforme pareillement le cas des binationaux douteusement baladés entre l’officieux et l’officiel. Une partie touristique, une cape qui ne compte pas, miroiter un convivial avenir idéal pour donner au « perturbé » l’envie de rêver sa vie, d’attendre une sélection qui peut ne plus arriver, est une attitude peu louable. La LDN en tant qu’antidote aux matchs amicaux, viendra mettre un point d’entente entre l’entraîneur et l’entraîné : le pays et son citoyen. Elle force ce dernier, obligé de choisir, à se décider une bonne fois pour toute sa carrière et à emprunter un chemin droit. Et le sélectionneur dans le même-temps, à prendre ceux dont il a réellement besoin pour consolider son collectif ; un effectif auquel pourra se greffer des remplaçants, en cas de désistements.Plus simplement… : que la fête continue !

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Racisme : le football français encore cité… Surprise ?

« Au football on peut toujours douter », comme dirait Hervé Matthoux, journaliste français du groupe Canal +. Une assertion parfaitement vérifiable dans le sport roi mais peu fiable lorsqu’il s’agit d’évoquer les fameux papiers des Football Leaks. Pas de doute, ici il n’y a aucun doute… Toute information découlant de ces studieuses chemises, n’a aucune chance d’être fausse et c’est là tout le drame de l’histoire. Le fichage ethnique opéré et manifesté sur les fiches de recrutement à Paris pendant près de 5 ans, est bien une nouvelle preuve que le racisme existe, persiste et signe dans le football français.

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Ethnie Cité

«Français», «Maghrébin», «Antillais», «Africain», après l’affaire des « Grands Blacks » et du « Joueur Type Africain », voici celle du fichage ethnique. En moins de 10 ans, le football français vient de connaître sa troisième « affaire de quotas ». Ça fait déjà beaucoup pour une seule ligue, qui plus est, celle du pays champion du monde de football en titre. Peut-on encore parler de maladresse, thèse étayée pour les cas Blanc et Sagnol ? Un véritable séisme pour le PSG et sa terre mère, une petite secousse néanmoins, sur cet espace vert où chaque équipe joue sous ses couleurs. On pense juste à ce groupe de mot, « joueur d’origine », régulièrement utilisé dans les médias français pour accompagner ces joueurs qui ne seraient pas de français complets, qui n’a rien à envier aux cases cochées par Marc Westerloppe et qui n’a jamais offusqué personne. Sauf évidemment, après la victoire du 15 Juillet passé en Russie, où l’expression « l’Afrique championne du monde » est venue diviser l’hexagone jusqu’aux États-Unis.

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Life goes on…

Bref, le Ballon d’or, la répartition des places à la Coupe du Monde, la Coupe du Monde des Clubs… habitués, habitués, habitués, on est comme le rappeur français Dosseh, habitués aux inégalités raciales dans le jeu le plus simple. Guardiola, probablement le technicien le plus aimé en France, nationaliste catalan, a fondé sa discipline tactique sur son amour pour les « joueurs de petits gabarits ». À l’image d’autres avant lui, Yaya Touré a beau parler : « J’ai l’impression que Pep, sans reconnaissance ni respect, a tout fait pour me gâcher ma dernière saison. J’en suis même arrivé à me demander si ce n’était pas à cause de ma couleur. Je ne suis pas le premier à parler de ces différences de traitement. Au Barça, je sais que certains se sont aussi posé des questions. Peut-être que nous, les Africains, ne sommes pas toujours traités par certains de la même manière que les autres. […] Quand on s’aperçoit qu’il a souvent des problèmes avec des Africains, partout où il est passé, je me pose des questions.» Personne ne l’entend.

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L’entraîneur de Man City « a confisqué l’idée du beau », pour paraphraser Gregory Schneider de Libération, dans son article « Pep Guardiola, meneur de dogme » du 22 Février 2016… Certains ont même parlé de la « revanche des petits »… N’est-ce pas là de la classification raciale ? Choisit-on un joueur pour son talent ou pour son gabarit ? Bonne ou mauvaise réponse, peu importe. Ce qui est sûr, c’est qu’après tout ce tohu-bohu, nous resterons Blancs, Noirs, Jaunes, Rouges etc. C’est écrit sur notre peau. Si malgré tous les crimes contre l’humanité commis par cette façon divisionniste de penser, rien n’a toujours changé dans nombre d’esprits : rien ne changera. Le football n’est pas extérieur aux vérités sociales et naturelles du monde dans lequel il se vautre. La vraie question c’est : à quand la prochaine « affaire des quotas » ? Les cases sont cochées depuis que nous sommes nés…

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