Le football peut développer l’Afrique : réponse à Foumi
Dite sous-développée, l’Afrique cherche encore à sortir de sa caverne. Elle n’a toujours pas trouvé sa voie et pourtant elle est spécialisée dans le sport roi…
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Le football construit
Le football n’est pas un jeu. Le jeu le plus simple est un métier qui paye très bien son homme et attire les foules comme la gloire. Il élève les individus avant les immeubles, l’objectif ultime. « Men are building buildings. We are building Men », dixit le sport des anglais.
Lorsqu’un pays organise une compétition internationale, il ne construit pas que des stades. À côté de ces enceintes luxueuses, des hôpitaux se lèvent, des hôtels poussent, des routes se faufilent et des écoles se profilent. Les retombées financières sont telles que toutes les cases économiques sont cochées. Le football est un axe de développement ultra fiable…
L’Occident s’est construit autour des loisirs, voire des plaisirs. Regardez l’Espagne ! Elle n’a rien de plus que de nombreux pays africains : elle a le sport. Formule 1, handball, basketball, tennis, football, les Espagnols ont misé sur la sueur pour trouver l’or. Si vous avez un Sadio Mané dans chaque village, un homme capable de construire un hôpital, un stade et une école, l’Afrique serait développée depuis des lustres.
Le football accélère le processus de développement. Dix stades de football, c’est dix obligations de construire des hôpitaux, des routes, des écoles etc. En un mois le Cameroun est passé de pays du tiers monde à pays capable d’organiser la Coupe du Monde. Un pays sous-développé peut-il organiser le mondial ? Les contours de la notion de développement sont maintenant redéfinis. Un pays développé est-il un pays avec de belles infrastructures ? Certainement non. Le développement est un tout que le football est capable de donner.
Le football crée l’emploi
Le football c’est tout un écosystème. Dans son environnement, il n’y a pas que les footballeurs. Il y a les arbitres, les entraîneurs, les stadiers, les agents chargés de la sécurité, les médecins, les infirmiers, les avocats, les huissiers, les présidents, les directeurs, les formateurs, les journalistes, les réalisateurs, les producteurs, les cinéastes, les acteurs, les chanteurs, les DJ, les commerçants, les hommes d’affaire, les techniciens de surface, les nounous, les jardiniers, les maçons, les menuisiers, les cuisiniers, les plombiers, les cordonniers, les stylistes, les informaticiens, les graphistes, les community managers, les webmasters, les rédacteurs web, les youtubeurs, les blogueurs… Quand le football va bien, tout le monde va bien…
Le football édifie
Collectif, le football est un facteur de cohésion sociale. À mon poste, je joue pour mon coéquipier, mon voisin, mon compatriote, pour voir mon équipe gagner, mon pays se développer. Rassembleur, il développe en vous un sentiment d’appartenance, l’empathie, la confiance en soi. Luttant contre la délinquance juvénile, il suscite le sens de la responsabilité, le leadership, l’abnégation et la discipline par dessus tout.
Les footballeurs sont des adultes déguisés en enfants maturés par une activité qui les oblige à penser plus vite que leur ombre. Ils scolarisent des enfants, financent des projets. Ils résolvent des problèmes de physique en une seconde, quand les intellectuels ont souvent besoin de deux heures… : le match est fini.
Sur la pelouse ils font face à tous les maux de la société : violences verbale et physique, racisme, injustice etc. Dans un monde idéal, les matchs de football remplaceraient les guerres. Real Madrid – Barcelone…
Le football entretient la méritocratie
Pour jouer au football, un pied et une sphère suffisent. Papier froissé, emballage rembourré, bouteille en plastique, tous les moyens sont bons pour taper dans un « ballon rond ». Le rêve est permis, pas besoin de payer une pension pour ça. Pauvres, riches, l’important c’est d’être bon balle aux pieds. Sur la cour du roi des sports, tout le monde est sur le même « foot » d’égalité…
ABDO-MEN
Quand le monde s’est arrêté, le sport a continué de le garder en vie. Esclavage, colonisation, l’histoire nous a appris que les premiers noirs libres étaient des sportifs. Ils couraient pour gagner la liberté, ils courent pour gagner leur vie. George Weah président du Liberia était par exemple un ancien footballeur international. Le football a tellement donné à l’Afrique qu’il serait quasiment ingrat de dire le contraire. En termes de capitaux, d’élites, aucune discipline, toutes catégories confondues, n’a fait mieux que cette activité qui n’a pas besoin d’argent pour se développer.
Si on sort de notre intellectualisme pour rentrer dans le pragmatisme du développement, on se rendra compte que le football est un minerai précieux que l’Afrique n’a pas su exploiter à bon escient, contrairement à certains. Une fois de plus, ce sont les autres qui profitent de ses richesses. Égoïstes, les Africains ne se projettent pas au-delà de leurs abdomens. Les footballeurs ont des plaquettes de chocolat…
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