Fouda Fabrice

Il fait grand bruit sur le Vieux Continent. Après son coup de poing infligé à Leroy Sané mardi dernier suite à la défaite du Bayern Munich face à Manchester City (0-3), Sadio Mané aurait écopé d’une amende de 350.000 € par son club, selon les informations de l’hebdomadaire Sport BILD. Depuis, le Mané Gate a pris une ampleur démesurée pour opposer deux vérités qui ne font pas mentir le Gaïndé…

Mané…

Être second au Ballon d’or ne suffit pas pour être un cadre du football moderne. Malheureusement, Sadio Mané est encore forcé de démontrer sa grandeur balle au pied.

Double joueur africain de l’année, le champion d’Afrique est contraint de passer par la porte de derrière pour investir une cérémonie qui l’honore… tel Jesse Owens avant lui, après avoir décroché des médailles d’or pour les USA aux Jeux Olympiques de Berlin en 1936.

Oui ! On ne frappe pas son coéquipier : c’est interdit. Mais lorsqu’on est une institution sérieuse comme le fût jadis le Bayern Munich, on mène au moins une enquête interne pour questionner les motifs d’un tel acte, afin qu’il ne se reproduise plus.

Non ! Le Hollywood FC a préféré croire Sané sur parole. « Nous sommes au courant de l’accusation portée par le journaliste sénégalais. Leroy nous a assurés très clairement qu’il n’avait jamais rien dit de tel, nous le croyons. L’affaire est maintenant réglée pour nous », confiait Hasan Salihamidzic, sur Sky Sports, après avoir infligé à Mané un match de suspension et 350.000 Euros d’amende. Une contravention bien plus lourde que celles qui étaient tombées pour les rixes entre :

• Coman et Lewandowski (2009) : 0 sanction
• Ribery et Robben (2012) : 50.000 Euros d’amende pour Ribery.

…le casse-tête sénégalais

En d’autres mots, à l’instar d’Aliou Cissé, « croyons en l’équipe du Bayern » et résumons : Sadio Mané a frappé son collègue pour rien, menti ensuite et fait appel enfin à ses proches pour leur donner des informations erronées sur Leroy, que ceux-ci ont subséquemment diffusées.

Un vrai casse-tête l’attaquant est donc devenu pour ce vestiaire des Roten qui saint, aurait décidé de lui tourner le dos. Plettigoal parle même d’un départ estival, son entraîneur Thomas Tuchel, et ses dirigeants, ne voulant plus de lui.

Bref, « noir de merde », le roi Sané ne l’a pas dit. IMPOSSIBLE ! C’est une campagne de calomnie contre l’ancien attaquant de Manchester City, comme dirait Bild.

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Cela dit, corroborée par Diomansy Kamara, la primeur de Pape Mahmoud Gueye et de Babacar Ndaw Faye, deux journalistes que leur compatriote Chérif Sadio, Directeur du Développement à Casa Sports, connaît « sincères et honnêtes dans le traitement de l’information », est fausse. Pourquoi ? L’info a été démentie. Par qui ? Le bon sens en personne. Père de la victime, Souleymane Sané est sénégalais : la raison ultime.

Sané

Avoir du sang africain dans les veines suffit-il pour être antiraciste ? La Tunisie, Cuadrado, Danilo… sans aucun doute. L’Afrique étant le Berceau de l’Humanité, cette dernière n’oserait jamais s’en prendre à sa mère. JAMAIS !

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Des Noirs s’appellent Négros pour se saluer, pourquoi Mané devrait se fâcher quand son jeune frère lui hurle dessus ? Non à la victimisation ! « What don’t break a nigga, make a nigga », rime un proverbe africain… américain.

Tout va bien dans le meilleur des mondes

La lutte contre le racisme avance. L’affaire Galtier est sous enquête. Le lynchage a fui la rue pour les réseaux sociaux, apeuré. Romelu Lukaku, Dayot Upamecano, Malcolm Bokele et autres Kylian Mbappé n’ont pas à s’en faire : les supporters argentins sont les meilleurs au monde.

Aussi, remercié par Liverpool, Mané n’aurait pas dû rejoindre le club phare du pays de Klopp. C’est une erreur de casting voulue par l’une des attaques désormais, les plus prolifiques d’Europe. S’il avait joué en Afrique, au Sénégal, cet incident n’aurait assurément pas eu lieu. Non ?

Toutefois, tout le monde a vu le consensus médiatique qu’il y a eu autour de Sané. La réalisation du quart de finale retour de Ligue des Champions qui opposait les siens à City, a tout fait pour donner une bonne image de LS. En vain…

Guardiola lui a parlé, il s’est fait interviewer, mais tout le monde a bien vu qu’il a été mauvais, ratant notamment une occasion nette qui aurait pu faire basculer ce choc. Le football ne ment pas. L’unique but munichois de cette double confrontation remportée par les Cityzens, est venue d’une action du Onze d’or 2019 : Sadio Mané…

Battu 3-0 par Manchester City à l’aller, le Bayern Munich ne jouera certainement pas les demi-finales de la Ligue des Champions cette année. L’occasion pour nous d’évoquer l’épineux cas de Sadio Mané, mésestimé par le football européen…

Dans les faits, mais pas dans les actes

En signant au Bayern, Sadio Mané pensait avoir retrouvé le respect qu’il mérite. Après l’épisode de la CAN à Liverpool, le refus du club anglais de célébrer sa victoire au Cameroun pour ne pas contrarier Mo Salah, l’attaquant de 31 ans semblait sur la bonne voie. Que non !

Le plus gros salaire de Bundesliga n’est toujours pas traité à sa juste valeur. Palpable, sa frustration s’est encore traduite par les altercation qu’il a eues avec son coéquipier Leroy Sané, sur et en dehors du terrain. N’ayant pas digéré les mots que le fils de Souleymane Sané, ancien international sénégalais, a proférés à son endroit, le Lion lui aurait asséné un coup de griffe au visage. Ambiance !

Lire aussi : Bayern Munich : Sadio Mané a frappé Leroy Sané après la défaite à City (footmercato.net)

Remplaçant depuis un bon bout de temps maintenant, le champion d’Afrique a de nouveau perdu le sourire. Poursuivant l’œuvre de Julian Nagelsmann, Thomas Tuchel ne lui fait pas confiance.

Au pays de Jürgen Klopp, une colère germaine continue de s’abattre sur l’enfant de Bambali. De l’anglais à l’allemand, des Reds il est passé aux Roten, sans quitter la zone rouge. Comme si on refusait de faire mentir son ancien manager, potentiel futur entraîneur du Rekordmeister.

« Sadio a excellé comme ailier, mais… »

Revenu de blessure, Sadio a manqué la Coupe du Monde mais retrouvé depuis de l’allant… en vain. Désigné suppléant, il n’a pas eu l’occasion de se défendre sur la pelouse, des critiques qu’il a subies, malgré sa promesse de revenir à son meilleur niveau.

Lorsqu’il s’agit de Lionel Messi ou de Jack Grealish, on parle d’adaptation pour justifier les mauvaises performances de la première saison, quand Mané est directement envoyé sur la touche. Double Ballon d’or africain, son statut de superstar mondiale n’a visiblement pas d’effet sur les médias, ses dirigeants, son coach, ses collègues et ses supporters, l’erreur lui étant proscrite. Oliver Kahn, président du FC Bayern Munich AG :

« À Liverpool, Sadio a excellé comme ailier, mais il n’avait pas véritablement de concurrence, il était assuré d’être titulaire à chaque rencontre », confie le natif de Karlsruhe en Allemagne, ajoutant : « Chez nous, la concurrence à son poste est énorme. C’est une situation qu’il ne connaissait pas et à laquelle, il doit s‘adapter ».

Injuste is !

Sané, Gnabry et Coman seraient donc du même niveau que Mané ? C’est aussi faux qu’incroyable de penser cela. C’est à croire que quoiqu’un footballeur africain fasse, il reste inférieur aux sud-américains et aux européens dans l’inconscient du roi des sports sur le Vieux Continent. À la moindre bourde, son talent est remis en question et sa compétence en concurrence avec des joueurs qui ne lui arrivent même pas à la cheville. C’est injuste !

Sadio Mané devrait être aussi indiscutable au Bayern, que Mbappé au PSG, De Bruyne à Man City ou Benzema au Real Madrid. Se passer de lui d’entrée lors des grands rendez-vous, alors qu’il est fit, reviendrait à imiter Ten Hag, tacticien de Manchester United, qui a écarté Ronaldo et refusé Aboubakar Vincent, pour signer son compatriote Weghorst. Antisportive, une logique inadmissible…

La météo annonçait un tourbillon, une gelée on a vu. En Ligue des Champions, Manchester City a humilié le Bayern Munich à l’Etihad (3-0), et signé la fin de l’ère Tuchel ?

Mauvaise tactique

Deux victoires, deux défaites. Une élimination à domicile en Coupe d’Allemagne, une humiliation en Champions League, pour son quatrième match à la tête du FCB, Thomas Tuchel n’a toujours pas convaincu. Le technicien allemand a donné le ballon pour se faire battre par une piètre prestation tactique de Manchester City, qui a encore eu besoin d’Erling Haaland pour s’imposer.

Un but, une passe décisive, le Cyborg a caché les grosses lacunes d’un système aussi ubuesque que guardiolesque qui a débusqué l’irrespect d’un entraîneur, doublé d’une véritable incompétence. Dans quel monde on joue la coupe aux longues oreilles avec deux milieux offensifs en pistons ?

Mauvais choix

Ils crieront au génie du catalan, quand Grealish à gauche, Mahrez ou Bernardo Silva à droite, ne sont tombés que sur trois collectifs en difficulté, depuis la mise en place de ce schéma. Un trio qui n’a pas su profiter des gros espaces que l’anglais, l’algérien ou le portugais, ont laissé dans leurs dos : Liverpool (4-1), Southampton (1-4) et surtout le Bayern Munich (3-0).

Plus que la victoire de City, c’est la défaite du Bayern. Thomas Tuchel est entrain de reconduire l’erreur qu’il a commise à Chelsea. Se prenant pour Pep, il réinvente l’insensé et ternit son image. Après avoir pris Lukaku pour un footballeur lambda, l’envoyant sur le banc au profit de Kai Havertz, il s’attaque à Sadio Mané qu’il dit apprécier. Ambiance !

Choupo Moting absent, l’ancien parisien a réussi à se passer de la superstar sénégalaise face à une équipe qu’il martyrisait lorsqu’il était à Liverpool, pour abandonner le frêle Musiala dans ce magma bleu ciel de géants qui l’a langoureusement consumé. Un aveu d’échec…

Faisant jouer le défenseur central John Stones en milieu défensif, Pep copie Mourinho, ne mise plus sur les petits gabarits, et Tuchel se trompe de jeu. Il s’est privé de trois éléments incontournables qui auraient permis aux bavarois de ne pas être éliminés dès le match aller : Cancelo, ancien de Man City, Thomas Muller, légende, et Mané, second du dernier Ballon d’or. Une attitude loin d’être munichoise.

Mauvaise foi

Le Bayern n’est plus à sa première humiliation. Depuis l’arrivée de Guardiola en 2014, 4-0, 3-0, 5-0, il s’est habitué à la fessée. Détruisant le football allemand en même temps que son futur, Mario Gotze, l’espagnol a réduit à néant l’identité des Roten pour la changer en mauvaise danseuse de Tiki Taka.

Pas une saison ne passe désormais, sans que le Rekordmeister ne veuille relancer proprement… avant de se prendre une correction. Et comme par hasard, le seul à avoir réussi dans ce brasier, est un digne fils de l’école germano-bavaroise : Hans-Dieter Flick.

En plaçant juste les joueurs à leurs postes, en faisant jouer les cadres, l’actuel sélectionneur des Adlers a réalisé un sextuplé en 2020, et décroché la sixième étoile du club. Simple, un succès retentissant que Julian Nagelsmann est revenu dégager en drainant avec lui un style qui l’a mené tout droit sur une piste de ski.

En effet, le Bayern du “ministre des affaires étrangères” gagnait sans être à l’abri de LA déculottée. Mönchengladbach, sa bête noire, est le principal ambassadeur de ce Hollywood FC fragile, capable du pire lorsque le meilleur n’est plus à sa portée. Son départ logique, celui de son successeur devrait l’être aussi.

Faute professionnelle

TT n’est plus un VTT, rongé par le Blues. À l’instar de Juup Heynckes, Munich a besoin d’un tacticien rompu à l’ADN du foot allemand, pour redorer le blason de ce champion d’Europe en mal d’identité, et de l’Allemagne par la même occasion. Pas d’un méditatif, qui pour faire plaisir aux médias, va refuser à ses défenseurs le droit d’allonger.

Upamecano a encore fait une erreur oui, mais Tuchel n’a pas été à la hauteur. Face à une équipe qui presse comme City, les risques sont interdits. La première consigne…

Franco-camerounais, la récente sortie de Sacha Boey, latéral droit de Galatasaray, a remis au goût du jour le débat sur le rapport entre les sélections africaines et leurs binationaux. Celles-ci comptent désormais, au moins cinq raisons de donner une chance aux locaux.

Lire aussi : Jean Crépin Nyamsi : « Sacha Boey n’entrera plus dans les effectifs futurs des lions indomptables » (actucameroun.com)

Le Cameroun à la Coupe du Monde de 1990

Pour sa seconde participation à une Coupe du Monde, le Cameroun a fait entrer l’Afrique du football dans le gotha du ballon rond. Après avoir été sorti au premier tour 8 ans auparavant derrière trois nuls encourageants, dont un face aux futurs champions du monde italiens (1-1), les Lions Indomptables ont atteint les quarts de finale pour la première fois de l’histoire de leur continent.

Battus par l’Angleterre (3-2), une « victoire » signée par un groupe de 21 internationaux, composé de 11 locaux. Un total bien inférieur aux 16 qui ont fait le voyage pour l’Espagne en 1982 : 5 pour le Canon de Yaoundé, 2 pour le Tonnerre de Yaoundé, 2 pour l’Union de Douala et un pour Prévoyance de Yaoundé. Le Canonnier Louis Paul Mfede sera notamment l’homme de ce fameux match d’ouverture, qui a vu les siens défaire l’Argentine de Maradona (1-0).

Le Maroc à la Coupe du Monde 2022

32, 20, 12 ans après le Cameroun, le Sénégal et le Ghana, le Maroc est revenue dans la légende du sport roi. La première nation africaine à jouer les huitièmes de finale d’une Coupe du Monde, est devenue au Qatar, la première à jouer les demi-finales. Un exploit qui a vu le jour dans une compétition au cours de laquelle tous les représentants de la CAF étaient dirigés par des africains. Le Royaume Chérifien par un champion d’Afrique, vainqueur de la C1 avec le Wydad : Walid Regragui.

Le Maroc et le CHAN

Avant d’écrire l’histoire de la Coupe du Monde, le Maroc a écrit celle du Championnat d’Afrique des Nations. Victorieux des CHAN 2018 et 2020, un nouveau départ qui permettra aux Lions de l’Atlas de renouer avec les titres après la CAN 76, d’asseoir leur domination sur leur confédération, pour son exportation ensuite. Meilleur joueur et buteur du CHAN 2018, Ayoub El Kaabi fera d’ailleurs partie des marocains qui ramèneront vingt ans après France 98, le drapeau de Mustapha Hadji à un Mondial.

L’Égypte

Membre fondateur de la CAF, recordman du nombre 7 de victoires à la CAN, on ne présente plus les Pharaons. La place de l’Égypte tout en haut de sa hiérarchie est la preuve par neuf de l’efficacité du Made in Africa.

Aux pieds des pyramides, le débat des binationaux n’existe pas. Édifiée par une ossature locale, formée principalement d’éléments du Al Ahly, le pays de Mohamed Aboutrika marche encore sur ses homologues…

La Tanzanie

Petite nation de Soka, la Tanzanie est une leçon pour le soccer africain. Professionnelle, la Ligi Kuu Bara attire les meilleurs d’Afrique et facilite la progression des locaux. Simba SC et autres Young Africans, constituent un véritable grenier pour les Étoiles du Kilimandjaro. Présentes à la CAN 2019, elles devraient revenir en 2024 sur le sol ivoirien.

Conclusion

Fort, le football local est un ascendant du succès international. Brésil, Argentine, Uruguay, Allemagne, Italie, France, Espagne, Angleterre, États-Unis, Mexique, Japon, Arabie Saoudite, Égypte… les grandes nations de ce métier passionnant s’adossent sur de grandes ligues : de vrais greniers. Primordial, c’est la base…

Arrivé de Braga cet hiver, Vitinha n’a toujours pas justifié la somme que l’Olympique de Marseille a déboursée pour le signer. L’attaquant portugais reste encore une énigme fantomatique pour ceux qui regardent la Ligue 1.

Un seul être vous manque

32 millions d’Euros et le transfert est bouclé. Vítor Manuel Carvalho Oliveira est le nouvel avant-centre parisien. Le Portugais quitte son pays natal pour s’installer sur la Canebière. Pablo Longoria, le génial président marseillais, a encore frappé, mais à côté cette fois ci.

Judicieux dans ses choix, PL ne nous avait pas habitué à de telles bourdes. Les signatures d’Alexis Sanchez, Veretout, Clauss, Nuno Tavares ou encore Gigot ne faisaient que confirmer tout le bien que le monde du football pense de lui. Jeune et intelligent, le dirigeant espagnol continuait d’utiliser l’étoile marseillaise à bon escient, jusqu’à ce qu’il décide de signer le natif de Cabeceiras de Basto.

International espoir, Vitinha, 23 ans, n’a pas de saison référence pour mériter une aussi belle monnaie. Évoluant en pointe, son apport dans le jeu est quasiment inoffensif, même si son entraîneur, Igor Tudor, impatient de le voir déployer ses ailes, veut croire à un changement :

« C’est un joueur dont je suis content, il fait un bon travail. Il faut qu’il s’adapte au championnat, c’est un championnat très physique, donc ce n’est pas simple, a indiqué le coach olympien. Ça prend un peu de temps et il en faut encore un peu. Mais on pourra compter sur lui d’ici la fin du championnat sachant qu’il reste encore beaucoup de matchs. »

Avant d’arriver en France, le total de buts de la recrue la plus chère de l’histoire de l’OM, s’élevait seulement à 13 réalisations en 27 matches, toutes compétitions confondues. Un beau ratio, mais pas de quoi pavoiser pour autant, au point de se priver du potentiel de Bamba Dieng.

Déjà vu

Sur le Vieux Continent du sport roi, lorsqu’un africain fait bien son travail, on a toujours l’impression qu’on peut le remplacer par n’importe qui. À quelques mois d’intervalle, le board phocéen a commis la même erreur que celui de Liverpool.

Les champions d’Europe 93 sont allés chercher au Portugal, un joueur qui n’a ni le niveau, ni la polyvalence du sénégalais qu’ils avaient. Sadio Mané par Luiz Diaz, Dieng a rejoint Lorient pour faire de la place au supposé digne héritier de Bafetimbi Gomis, son « grand-frère ».

Depuis son départ de l’OM, Bafé n’a jamais été remplacé. Il y a eu Mitroglu, Balotelli mais jamais de vrais Lions. Auteur de 20 buts en 31 journées de L1, l’ancien Stéphanois avait été éconduit pour des raisons que le sport ne justifie pas. Jusqu’aujourd’hui, le projet McCourt galope derrière ce numéro neuf qui devrait l’aider à définitivement retrouver les sommets et les trophées.

Regarder aussi : Le Vestiaire – « Garcia voulait me garder, pas Zubizarreta », Gomis raconte son départ de l’OM – YouTube

Destiné uniquement aux locaux, le Championnat d’Afrique des Nations est désormais une inspiration pour les autres. Le basketball spécialement, qui a décidé de créer l’AfroCAN pour lui ressembler…

Des buts aux paniers

Les 24 et 25 Mars 2023 ont été des jours douloureux pour le foot camerounais. Les Lions Indomptables A ont été tenus en échec par la Namibie de Shalulile (1-1), buteur, joueur des Mamelodi Sundowns et bourreau du Coton Sport de Garoua en Ligue des Champions, et les U23 battus au Gabon (1-0).

Double revers, une déception sévère que les fans du Triangle National ont calmé avec une victoire écrasante des siens sur la Guinée Équatoriale : 102-38. 64 Points d’écart dans une rencontre sous l’arceau, comptant pour les éliminatoires d’une jeune compétition à laquelle le Cameroun participera : l’AfroCan.

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La CAN avec une coupe Afro

En se référant à la Confédération Africaine de Football, la FIBA Afrique, la faîtière du basket africain, a imité Issa Hayatou et donné naissance à l’AfroCAN. À l’image du CHAN et différente de l’AfroBasket, le basket avec une coupe Afro, un tournoi quadriennal conçu pour les basketteurs africains évoluant en Afrique.

Sur le banc des locaux camerounais, on a notamment noté la présence du technicien qui l’année dernière, avait mené Cédric Tsangue, Cyrille Liale et FAP de Yaoundé en demi-finales de la Basket Africa League : François Enyegue. Un gage de qualité pour le spectacle qui se tiendra en Angola du 07 au 16 Juillet prochains lors de la seconde édition de cette fête qui a débuté en 2019 au Mali, avec une victoire de la RD Congo.

Lire aussi : Basket-ball: Kenya-RD Congo en finale du premier AfroCAN (rfi.fr)

La RD Congo, à jamais la première

Il n’y a pas que le sous-sol de la RDC qui soit riche. Le sur-sol aussi est un scandale écologique. Les hommes qui naissent sur ces terres noires de fertilité ont un talent fou que seule la musique est capable d’expliquer.

Lorsqu’on parle de locaux dans le sport africain, la RD Congo n’est jamais loin, voire toujours au-dessus. Première lauréate du CHAN en 2009, elle l’est aussi à l’AfroCAN, victorieuse du Kenya (82-61) à Bamako.

Un mal pour un bien

Symboliquement, le CHAN et l’AfroCAN ne doivent pas exister. Signes de régression, ils placent clairement les pratiquants afro-africains en-dessous de ceux qui évoluent hors du continent, quand tous les internationaux devraient bénéficier du même statut. On a l’impression d’assister, au bal des indigènes d’un côté et à celui des évolués de l’autre. Ce qui n’est pas normal…

Dans un monde idéal, sportivement parlant, la CAN et l’Afrobasket facilitent déjà la cohabitation entre les nationaux et les « binationaux ». Tous professionnels, un joueur de la MTN Elite One y bénéficie des mêmes égards qu’un pensionnaire de la NBA. Paradoxalement, une utopie que les CAN avec une coupe Afro, matérialisent peu à peu en permettant aux territoriaux d’évoluer dans un cadre international.

Le jeu, maître du jeu…

En effet, le CHAN, à l’instar de l’Afro Coupe d’Afrique des Nations, a semé une nouvelle élite du sport africain : les glocaux. Si les éliminatoires de la CAN sont maintenant si difficiles, c’est en grande partie à cause de ces derniers, qui les pratiquent deux fois plutôt qu’une : pour se qualifier à la CAN et pour s’inviter à l’AfroCAN… de football.

Ce n’est pas un hasard aujourd’hui, si le vainqueur de la CAN et celui du CHAN se retrouvent dans un seul et même « corps ». Le Sénégal est allé gagner en Algérie tel le Cameroun à Blida avant lui, et pourtant le championnat algérien est supposé être supérieur à la Ligue 1.

Il y a comme une émulation qui tend à niveler les chances, en changeant le bien en mal nécessaire. Le Maroc a remporté 2 CHAN, 2018 et 2020, avant de jouer les demi-finales de la Coupe du Monde. Il n’y a pas de loterie dans le football. C’est en jouant, qu’on progresse…

Ceux qui suivent la BAL vous le diront : la balade est finie. Depuis qu’il se frotte à la rigueur du haut niveau, côtoie ces basketteurs américains venus pour défendre les couleurs de leurs clubs, leurs nations, le basket africain a considérablement évolué. L’US Monastir, champion en titre, qui était parti pour marcher sur la conférence du Sahara cette saison, est sorti au premier tour. C’est dire…

En pleine révolution depuis l’arrivée de Samuel Eto’o à la tête de sa fédération, le football camerounais pourrait bien re-goûter aux joies d’un trophée international. Le Canon de Yaoundé est de retour…

Renaissance

Attendu depuis de nombreuses années, Coton Sport n’a toujours pas réussi, hors de son fief, à redonner au Cameroun sa grandeur. Sa très mauvaise campagne en Ligue des Champions, 5 matches, 5 défaites, 14 buts encaissés pour 2 inscrits, est venue décourager une tanière qui recommence paradoxalement à rêver. Le Kpa Kum tonne et l’espoir renaît chez les Lions Indomptables.

Sur une série de 6 matches sans revers en championnat, les Canonniers ont réussi à prendre les rênes de la poule A. 27 points à leur actif, ils se rapprochent chaque journée des Playoffs de la MTN Elite One… : de la C1 africaine. Un retour triomphant qui remettrait le Cameroun des clubs, sur la carte du foot africain, les Mekok Megonda triple champion d’Afrique.

Royal récit

En effet, si Union de Douala est la dernière équipe camerounaise à avoir remporté un titre continental, la Coupe des Coupes en 1981, le Canon est la dernière à être repartie avec le plus prestigieux d’entre eux.

C’était en 1980, et les rois d’Afrique comme on les surnommait, avaient dompté les zaïrois de l’AS Dragons, en les écrasant chez eux à Kinshasa (3-0), après le nul concédé à Garoua, à l’aller (2-2). Une histoire maintenant révolue qui ne demande qu’à être actualisée pour le bien de ces jeunes K-mer, qui n’ont jamais vu un club de leur planète décrocher une coupe d’Afrique.

Verts, rouges et jaune…

Cela étant, le CSY est sur une bonne lancée. À tous les niveaux, l’écurie reine d’Ongola retrouve les projecteurs. Son envie de bien faire, jumelée à sa grande histoire, pourrait permettre à ses socios de revivre des moments inoubliables.

En utilisant son nom pour recruter les meilleurs, l’ancienne escouade de Théophile Abega, Jean Manga Onguene et Thomas Nkono, quatre Ballons d’or africains à eux trois, peut aller titiller les sommets de sa confédération.

La convocation d’Emmanuel Mahop en sélection pour la double confrontation contre la Namibie, comptant pour les éliminatoires de la CAN 2024, est un signe. L’avant-centre des Verts et Rouges, meilleur buteur de sa ligue avec 10 buts en 17 matches, ne vient pas seulement numériquement remplacer Éric Maxim Choupo Moting, blessé au dos. Il vient également rappeler à tous que le Canon est là…

Lionel Messi vainqueur du récent Prix FIFA The Best, le monde a assisté à la naissance d’une autre polémique. Aliou Cissé, sélectionneur du Sénégal, n’a pas voté pour Sadio Mané à ce scrutin.

« J’ai voulu être objectif »

En marge de l’annonce de la liste des Lions qu’il a convoqués pour défendre les couleurs sénégalaises lors de la fenêtre FIFA de mars, El Tactico devait s’exprimer sur son choix de ne pas avoir voté Mané pour le Prix FIFA The Best. Chose qu’il a faite sans vraiment convaincre son auditoire :

« Du moment où on part en disant que la Coupe du Monde est la compétition la plus élevée, en tout cas pour moi, et je crois que je ne suis pas le seul à le penser, moi je pense qu’aujourd’hui il n’y a pas une autre compétition au-dessus de cette compétition là. Malheureusement, Sadio Mané n’a pas pu jouer ne serait ce qu’une minute dans cette compétition. En réalité mon choix a été fait, ma décision a été prise par rapport à cette compétition là », confiait alors aux journalistes, celui qui a placé Kylian Mbappé et Achraf Hakimi avant Sadio Mané, ajoutant qu’il accepte d’être critiqué dans son objectivité..

Ceci étant, parlant justement d’objectivité, il est impossible de soutenir Aliou Cissé dans son action. Sadio Mané a fini second au Ballon d’or devant Messi, Mbappé et évidemment Hakimi. Il a donné à son entraîneur, son pays, son premier trophée. Il a qualifié les siens pour leur seconde Coupe du Monde d’affilée, avant de se blesser ensuite. Une énorme perte pour des Félidés, qui auraient probablement sorti l’Angleterre si l’attaquant du Bayern Munich avait fait le voyage pour le Qatar.

L’Afrique d’abord…

Bref, pour l’Afrique, la symbolique, Aliou devait voter pour Mané en premier, et placer les autres ensuite. Il s’agit de réduire un écart considérable injustement creusé par des décisions aussi historiques que subjectives, qui ont longtemps avantagé le football européen lors des compétitions internationales, individuelles et collectives.

Sans aucune raison sportive, donc objective, l’UEFA a plus de participants que ses consœurs à la Coupe du Monde, ses écuries débutent en demi-finales lors du Mondial des Clubs et aucun lauréat du Ballon d’or et du Prix FIFA The Best n’évolue hors du Vieux Continent. Le football africain a besoin d’être solidaire pour avancer. Tant que ses acteurs privilégieront les autres, leur évolution se fera à reculons.

En d’autres mots, l’Afrique du soccer devra elle-même se mettre en avant si elle veut exister. Ses fans et ses joueurs doivent pouvoir compter sur leurs représentants pour porter leurs voix au sommet. Didier Deschamps a voté Mbappé et Lionel Scaloni, sélectionneur de l’équipe nationale d’Argentine, ne votera jamais Mané devant Messi, de peur de créer des problèmes dans son vestiaire et sur l’ensemble de son territoire.

Cissé après Klopp ?

Est-ce à dire que le Sénégal connaîtra des petits remous au sein de sa sélection ? Pourquoi pas. Le cas Jürgen Klopp à Liverpool, nous a prouvé que Mané est très porté sur l’affect.

Lire aussi : Malaise à Liverpool ? Ces signes inquiétants montrés par Sadio Mané (senenews.com)

Derrière le refus des Reds de célébrer sa victoire à la CAN pour ne pas blesser Salah, le natif de Bambali a décidé de partir, laissant les Scousers dans une situation compliquée. Qu’on le veuille ou non, le plébiscite de l’ancien capitaine des champions d’Afrique en titre au Prix FIFA The Best 2023, aura une répercussion sur le collectif qu’il dirige. Le technicien de 46 ans a peut-être mis fin, de façon malencontreuse, à l’hégémonie de son pays. Son meilleur élément pourrait très bien se sentir trahi…

Roi du football africain, le Sénégal reste néanmoins perfectible. Ce qu’il manque à nos voraces Lions…

Un club champion d’Afrique

Derrière le grand chelem, se cache un arbre qui attend toujours de cacher une forêt de trophées. Un baobab sous lequel les clubs de la Terranga règlent leurs palabres sans pour autant être capables d’appliquer les résolutions de leur conclave loin de la tanière. Il faut gagner, mais toujours rien…

Plus que des centres de formation qui vendent d’excellents joueurs à l’extérieur, les tribunes sénégalaises rêvent aussi de voir leurs représentants imiter leurs sélections. Leur unique exploit sur la scène continentale, remonte à l’année du premier titre mondial de la France, avec la Jeanne d’Arc, terrassée par le CS Sfaxien en finale de la Coupe de la CAF.

Les tunisiens avaient alors défait leurs adversaires à Dakar (0-1) et à Sfax (3-0). Un mauvais souvenir que le Diambars FC en 2014 et Teungueth en 2021 n’ont pas réussi à raviver, malgré une élimination historique du Raja Casablanca par ces derniers lors des barrages de la Ligue des Champions.

« Tombeur du Raja en Ligue des champions, le jeune club sénégalais met fin à dix sept ans d’absence d’une formation de son pays en phase de poules dans la compétition », écrit Frank Simon de France Football, pour immortaliser l’évènement aujourd’hui historique.

En outre, dans la longue liste des pays qui ont déjà soulevé des coupes africaines, il y a des Égyptiens, des Marocains, des Tunisiens, des Algériens, des Congolais de Kinshasa et de Brazzaville, des Camerounais, des Ghanéens, des Nigérians, des Sud-africains, des Ivoiriens, des Maliens, des Kényans, des Zambiens et toujours pas de Sénégalais.

Le CHAN pour espérer

Toutefois, le Sénégal n’a pas à s’alarmer. Le récent Championnat d’Afrique des Nations que ses locaux ont remporté, est la preuve que leur football domestique est d’un très bon niveau. Devenant la seconde sélection subsaharienne après la RDC, à décrocher cette médaille en or, la nation des Blancs et Verts a encore démontré tout son professionnalisme en Algérie.

La pépite Lamine Camara est l’un des nombreux produits de ce grenier incommensurable qui n’a certainement pas fini d’approvisionner l’Afrique et le monde. Bien organisée, la Ligue 1 devrait, si les meilleurs partent beaucoup moins vite, remporter des titres continentaux dans les prochaines années. Espérons…

Beach Soccer, CAN, CHAN, CAN U20, le Sénégal maintient son hégémonie sur le football africain. Les juniors, après les seniors et les locaux, ont remporté leur premier titre continental…

Premier tour : Balade sur les braises

Tombé dans le groupe de la mort, le pays de la Terranga ne partait pas vraiment favori. Devant l’Égypte, nation hôte, et le Nigeria, recordman du nombre de titres 7 dans la compétition, le Mozambique était la seule équipe véritablement à la portée des Lionceaux. Un retard sur le papier, qu’ils devaient rapidement combler sur les terrains, avec des prestations hors du commun. Résultats des courses :

• Sénégal – Nigeria : 1-0
• Sénégal – Mozambique : 3-0
• Sénégal – Égypte : 4-0

Classement :

1. Sénégal : 9 Points | Nigeria : 6 Points
2. Mozambique : 1 Point | Égypte : 1 Point

Quart de finale : le Bénin, difficilement

Brillamment qualifié, le Sénégal commence donc logiquement à faire peur. Son futur adversaire, le Bénin, troisième de la poule C devant la Zambie et derrière la Tunisie et la Gambie, s’apprête à affronter une meute de jeunes Lions déterminés. Ouest-africain, un duel de félins que les Guépards perdront difficilement, mais finalement, sur un but de Samba Diallo, « Petit Mané », à la 51^e minute.

Demi-finale : Fast and Furious

Lancé, les hommes de Malick Daf ne comptent plus s’arrêter. Le Grand Chelem devient envisageable et la Tunisie prenable. Les Aigles de Carthage, difficiles vainqueurs du Congo aux penaltys (3-3, 5-4 aux t-a-b), vont bonnement finir dans la sauce des félidés. 3-0 sera le score final de cette victoire sans appel qui offrait quasiment déjà le trophée aux sénégalais, les gambiens victorieux des nigérians dans l’autre demi-finale (1-0).

Finale : Validé

Pour une finale, difficile de faire mieux. Sans aucune contestation possible, les meilleures sélections du tournoi allaient croiser le fer dans un derby fratricide qui tiendra toutes ses promesses.

La Gambie, 5 victoires, 10 buts inscrits, 0 concédé, jouera un Sénégal aguerri, 5 victoires, 12 buts marqués et 0 concédé, qui finira par atteindre son seul et unique objectif : le succès. Les finalistes malheureux des éditions 2015, 2017 et 2019, vont infliger aux Young Scorpions, à l’issue d’une belle opposition tactique, leur unique défaite en l’emportant 2-0. Pour la troisième fois de suite, dans trois catégories différentes, le Sénégal est champion d’Afrique…

Joueurs à suivre

Les tribunes vides, le monde a néanmoins assisté, euphorique, à l’éclosion de nombreux talents durant cette Coupe d’Afrique.

Les attaquants congolais, gambien et nigérian, Déogracias Bassinga, Adama Bojang et Ibrahim Beji Muhammad, ailier, se sont illustrés aussi bien que les sénégalais Landing Badji, meilleur gardien de la CAN, Pape Diop, meilleur buteur, Amine Diop, meilleur passeur et Lamine Gueye, meilleur joueur, vainqueur du dernier CHAN et désormais qualifié pour la prochaine Coupe du Monde U20 en Indonésie.

Découvrez les résultats complets de la CAN U20