Fouda Fabrice

La deuxième journée de la phase de groupes du CHAN 2022 a débuté ce mardi 17 janvier. Retour sur les moments importants des différents matchs, lors desquels deux équipes ont déjà été éliminées.

Le CHAN se poursuivant, la liste des quarts-de-finalistes s’écrit progressivement. L’Algérie et le Ghana sont les premiers qualifiés de cette compétition d’une excellente facture.

Groupe A : Mahious sauve encore l’Algérie

Dans une rencontre similaire à sa première, l’Algérie a finalement réussi à décrocher son ticket pour le tour suivant. Après avoir battu la Libye, les Guerriers du Désert ont défait une Éthiopie aussi accrocheuse que maladroite devant les buts, grâce à la seconde réalisation, en deux journées, de Mahious.

Derrière la domination des Fennecs, arrive la surprise des Mambas. Menés par les Libyens, les mozambicains ont changé la physionomie du choc, avant de s’imposer avec panache, 3-2. Dauphins, les hommes de Queriol Conde Junior comptent 4 points.

Groupe B : le Sénégal recalé par l’Ouganda

Sa victoire sur la Côte d’Ivoire, faisait de lui un vainqueur évident de l’Ouganda. Un statut de grand favori, que le Sénégal n’a malheureusement pas réussi à assumer face aux Cranes, tombeurs des Lions 1-0.

En gros, le pays de Sadio Mané a déçu. Manquant son deuxième penalty en autant de sorties par l’intermédiaire de Sidibé et terminant à 10 derrière l’exclusion de Ngom, il doit obligatoirement se réveiller.

Aussi, les ougandais prennent la tête de la poule, et les sénégalais suivent. Les poulains de Pape Thiaw conservent leur chances de passer mais restent à la merci de la RD Congo, troisième avec deux points, tenue en échec (0-0) par les Éléphants.

Groupe C : Ça passe pour le Ghana

Le forfait du Maroc a ici, tout changé. Surpris par Madagascar à ses débuts, le Ghana s’est vite ressaisi contre le Soudan. Courant après la marque, malmenées par une belle équipe soudanaise qui a péché dans la finition, les Black Galaxies sont parvenues à inverser la tendance, à gagner 3-1 et à rejoindre la sélection algérienne.

Jouant leur ultime match du premier tour, les coéquipiers d’Afriyie n’ont plus rien à craindre du dernier rendez-vous des Malgaches. Que les Baréa l’emportent, fassent nul ou perdent, ils finiront à l’une des deux positions qualificatives du groupe C.

Groupe D : l’Angola en danger

Rejoint dans les dernières minutes par le Mali (3-3), l’Angola devra attendre pour connaître son sort. Les Palancas Negras sont reparties avec un petit point d’Oran, secouées par la Mauritanie (0-0).

Pour garder leur première place et avancer, elles espèrent dorénavant que les filets ne tremblent pas quand les Aigles affronteront les Mourabitounes. Un seul ballon au fond, mauritanien ou non, éliminera les angolais…

Groupe E : le Congo est éliminé

À l’image de la Libye, le Congo n’ira plus nulle part. C’est fini pour les Diables Rouges, privés de deux points précieux par les nigériens.

0-0 est le score final de ce match qui permet au Cameroun de rester en tête du groupe E et au Niger de continuer de croire à la qualification. Un succès du Ména le 24 Janvier prochain, et les Lions Indomptables accompagneront leurs voisins Congolais à la maison…

À l’issue du match entre le Cameroun et le Congo, la première journée de la phase de groupes du Championnat d’Afrique des nations de football 2022 (la CHAN) s’est terminée. Retour sur les buts marquants et les performances à retenir.

« CHAN fi bled Chène ». « Le CHAN au pays de la gloire » en français, une traduction émissaire d’une terre d’accueil célèbre pour sa fierté et d’une compétition qui gagnera encore plus en notoriété du 13 Janvier au 4 Février prochain.

Groupe A : l’Algérie leader

Comme il est de coutume, l’Algérie, pays organisateur, a eu l’honneur de lancer son Championnat d’Afrique des Nations. Les Guerriers du Désert, dans le sublime Stade Nelson Mandela, ont donné le coup d’envoi de la CAN des locaux. Derrière un discours polémique du petit-fils de Madiba, au milieu d’une foule exaltée qui a malheureusement sifflé la minute de silence dédiée au roi Pelé : un match d’ouverture sous haute tension.

Tactiquement bien en place, la Libye, championne en 2014, a su résister aux offensives de ses hôtes. Se créant même quelques opportunités, les Chevaliers de la Méditerranée ont fait douter les Fennecs. Submergés par la pression, des hommes de Madjid Bougherra qui ont finalement réussi à l’emporter grâce à un penalty logique transformé à la 57^e minute par Aymen Mahious, attaquant de l’USM Alger.

Au terme de la première journée, l’unique réalisation de cette poule, après le résultat nul et vierge de l’opposition Éthiopie – Mozambique. 90 minutes outrageusement dominées par des Negus, maladroits devant les filets adverses…

Groupe B : le Sénégal démarre bien

Champion d’Afrique en titre, le Sénégal fait partie des équipes à suivre de ce CHAN. Même s’il s’agit uniquement des joueurs de la Ligue 1 Sénégalaise, les attentes restent les mêmes : victoire, victoire et victoire.

Un message clair, concis et saisi à la perfection par des Lions de la Terranga, tombeurs de la Côte d’Ivoire (1-0), à l’issue d’un duel aussi physique qu’équilibré, qui aurait très bien pu basculer dans l’autre sens. Une chance que n’auront pas les Congolais de la RDC, tenus en échec par une solide équipe de l’Ouganda (0-0).

Groupe C : le Maroc forfait, Madagascar quasiment qualifié

Le Maroc ne défendra pas son deuxième titre cette année. Pour des raisons politiques opposant leur État à celui des Fennecs, les Lions de l’Atlas ont déclaré forfait. Une vacance qui fait inévitablement le bonheur de la sélection Malgache, surprenante victorieuse du Ghana (2-1).

Techniques et très rapides, bien aidés par les belles parades de Rakotoasimbola, les Baréa ont contré avec classe la puissance des Black Galaxies. La tête haute, ils ont empoché trois points précieux qui les qualifient quasiment pour le second tour, dans cette poule à trois improvisée où les deux premiers continueront l’aventure. Quart-de-finaliste de sa première CAN en 2019, l’histoire de Madagascar semble se répéter…

Groupe D : le Mali et l’Angola prennent un point spectaculaire, la Mauritanie au rebond…

Finaliste de la dernière édition, le Mali a bien failli rater ses débuts. Secoués par une séduisante équipe de l’Angola, les Aigles ont dû puiser dans leur force de caractère pour remonter le score. Menés 3-1 par les Antilopes Noires, doublé de Depu et but de Gilberto, les Maliens reviendront à 3-3 et repartiront avec un précieux et spectaculaire point dans cette poule à trois où seul le premier ira au tour suivant.

Groupe E : le Cameroun gagne grâce à Ngom

À l’instar du groupe D, le E est également composé de trois sélections. Le Cameroun, le Congo et le Niger se battront pour occuper la fameuse première place, promise aux Lions Indomptables.

Dominants, les hommes de Saidou Alioum ont logiquement défait les Diables Rouges à Oran. Passeur décisif lors de la victoire historique des siens sur le Brésil au Mondial, Ngom, homme du match, fût le seul buteur de cette rencontre qui lance avec panache le tournoi camerounais. Vivement la suite…

Algérien d’origine par sa mère, Français de patrie, on peut dire ce qu’on veut de lui, Kylian Mbappé est un Lion Indomptable dans l’âme. Un gamin de 24 ans qui depuis longtemps maintenant, ne croit plus au Père Noël.

Je suis Zidane

« Zidane au Brésil ? Je n’en ai rien à secouer, il peut aller où il veut ! Il peut aller où il veut, dans un club… sélection, j’y crois à peine en ce qui le concerne. (…) Certainement pas, je ne l’aurais même pas pris au téléphone. Pour lui dire de chercher un autre club ? Faites-lui une émission spéciale pour qu’il trouve un club ou une sélection. ».

Oui, Noël Le Graet n’a pas été tendre avec la légende Zinédine Zidane. Certains croyaient rêver en le lisant, quand soudain ils se sont réveillés au milieu d’une épaisse fumée d’indignations. Le président de la Fédération Française de Football a bien mal choisi ses mots pour célébrer la légitime prolongation de Didier Deschamps à la tête de l’Équipe de France. Il a eu droit à sa fête…

À peine les sapins rangés, que le Père Noël perdait sa barbe. Enguirlandée, l’expression de sa sagesse a rapidement pris la poudre d’escampette. Passant par la cheminée, sa maturité a été consumée par ce feu qu’elle a allumé, contestée par le jeune homme qui l’a attisé : Kylian Mbappé.

T’es pas content ? Triplé…

Comme s’il l’attendait au tournant, Kicks a savamment repris son président de volée. « Zidane c’est la France, on manque pas de respect à la légende comme ça », publiait alors le Parisien. Historique, un tweet digne de la mythique Volée de Glasgow, qui a littéralement lancé les hostilités sur l’ensemble de la toile. « Pas touche à Zizou », le mot d’ordre…

La fronde, Franck Ribery, Youri Djorkaef, L’Équipe, le Real Madrid et bien d’autres acteurs majeurs la grande scène médiatique, ont suivi le meilleur buteur de la dernière Coupe du Monde dans sa dénonciation. Après l’histoire du racisme qui les opposant, a failli poussé Kyky à prendre sa retraite internationale à la fin de l’Euro 2021, le conflit ouvert lié à la convention sur les droits à l’image en sélection, c’est au tour de ZZ de creuser un fossé entre NLG et son numéro 10. Un triplé, une troisième victoire pour la flèche francilienne et des excuses…

Lire aussi : Équipe de France: Mbappé-Le Graët, une relation sous très haute tension (bfmtv.com)

Excuses acceptées ?

Tout est bien qui finit donc bien, ou presque. M. Le Graet ayant présenté ses excuses, l’histoire est-elle terminée pour autant ? Certainement non. Zidane n’a toujours pas réagi à ce tacle appuyé et quand bien même ce serait positivement le cas, le torchon continuera de brûler dans la Maison Bleue…

Muet face à cette polémique, Didier Deschamps, qui n’est assurément pas du genre à manquer de respect à sa hiérarchie, n’a probablement pas apprécié la sortie de son attaquant phare. Bien qu’il soit l’un de ses plus grands défenseurs, le sélectionneur des Bleus sera forcé de prendre une décision pour protéger son groupe de l’insubordination. Sa hantise, la promesse d’une crise dans les locaux de Clairefontaine, une autre. Le Pogba Gate, le cas Benzema et maintenant l’affaire Mbappé ? Il y a de l’électricité dans l’air à l’EDF…

L’espagnol et l’arabe n’ont plus seulement l’histoire comme lien de parenté. Le roi des sports trinque aussi à la santé de cette rotondité qui les unit désormais. De la péninsule ibérique à l’arabique, Messi et Ronaldo sont passés. Le football européen sous tutelle du Qatar et de l’Arabie Saoudite, un match amical entre le PSG et Al-Nassr est même prévu pour immortaliser ce rapprochement…

Le roi est mort, vive le désarroi…

Rejeté par le Vieux Continent, Cristiano Ronaldo a finalement dit oui aux Jaunes et Bleus. Traité de tous les noms par des médias qui en chœur, semblent suivre une feuille de route, le meilleur buteur de l’histoire de l’Euro a accepté les Euros saoudiens. 200 millions par an, pour être plus précis, histoire de rappeler à tous que « le football, il a changé ».

Lire aussi : Cristiano Ronaldo à Al Nassr, les dessous d’un transfert historique – SportBuzzBusiness.fr

Verte, la pelouse a cédé aux billets. Le plaisir sort progressivement du Ballon Rond pour trouver refuge dans les banques. La présentation du Portugais, aurait même généré une audience supérieure à celle de la finale de la Coupe du Monde : 3 milliards pour le quintuple Ballon d’or contre 2 pour le sextuple. Forts, des chiffres révélés par le journaliste portugais, Pedro Sepúlveda, que certains réfutent encore, quand l’Asie reste le continent le plus peuplé du monde et le Mondial au Qatar, un évènement boycotté…

En gros, c’est possible de voir un individu prendre le dessus sur le collectif : c’est le football moderne. Perdant ses valeurs, le soccer a placé le joueur au-dessus des institutions. Pelé mort, la rivalité Ronaldo – Messi a tué le football…

« J’aime l’Argentine avec son bon et son mauvais côté »

Le racisme a pris le dessus. Le plus offrant marche sur le plus faible et l’histoire se répète. On a beau porter des t-shirts « Say No To Racism », un cercueil de Kylian Mbappé a été brûlé en Argentine en pleines festivités, et aucune réaction de la FIFA après cet acte odieux qui rappelle ceux du Ku Klux Klan, n’a été notée. Juste une arrivée de Kyks aux États-Unis, accompagné de son pote Achraf Hakimi…

Photographié le visage masqué devant un gratte-ciel chapeauté du logo de la marque H&M, récemment impliquée dans un raciste de scandale, le bondynois a choisi d’éviter de faire une haie d’honneur au capitaine de ce vestiaire qui n’a pas arrêté de le vomir après la finale de la CDM.

Le malaise, une situation épineuse que Lionel Messi a préférée calmer en se taisant, publiant un message de soutien à ses frères sur son compte Instagram : « No traten de entenderlo. ARGENTINA Con lo bueno y con lo malo, TE AMO ». En français : « N’essayez pas de comprendre. ARGENTINE Avec le bon et le mauvais, JE T’AIME ».

Qatar Airways

Autrement dit, le discours de la très respectueuse Pulga est clair et limpide. « Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende », comme disait le Messie. Inutile de nier la réalité…

L’Association Européenne des Clubs est dirigée par Nasser Al-Khelaifi, président de Paris, propriété de l’Émir du Qatar et employeur de Pascal Ferré, ancien rédacteur en chef de France Football et responsable du Ballon d’or, et de Lionel Messi, récent champion du monde, habillé d’un bisht, en terre qatarie.

Cristiano Ronaldo joue en Arabie Saoudite, chez les propriétaires de Newcastle United, désireux de signer José Mourinho. Pep Guardiola, le technicien le plus aimé d’Europe, est couvert par l’or émirati de Manchester City. Le Paris FC, ancêtre du PSG, est sponsorisé par les bahreïnis, et les clubs les plus titrés de la Ligue des Champions de l’UEFA, le Real Madrid et le Milan AC, jouent avec Fly Emirates flocké sur leurs maillots : le sponsor officiel de la FA Cup, la doyenne des compétitions du Sport des Anglais. Et cetera…

Ceci étant, « à malheur quelque chose est bon », dit le proverbe. En voulant l’acheter, l’argent a rendu au football son caractère universel. Il est nouvellement venu démontrer, que tout le monde peut avoir un Messi ou un Ronaldo dans son championnat. Il suffit de rêver grand…

L’unicité est un caractère qui s’applique à tous les êtres humains. À ceux que la royauté a choisis encore plus, pour rentrer dans l’éternité. Pelé, le meilleur footballeur de tous les temps, nous a quittés…

Longue vie au roi

Sur une déchirante note, l’année 2022 s’efface. Edson Arantes do Nascimento a achevé son grand et magnifique voyage à l’hôpital Albert Einstein de Sao Paulo. Venant à bout d’un long combat contre le cancer du colon, le roi du sport roi s’en est allé. Une nouvelle triste qui plonge le football, son monde, le monde, le Brésil, Santos et le Cosmos dans le désarroi. 3 jours de deuil national ont été décrétés au pays des Auriverde…

Sa majesté Pelé 1^er

Désormais indétrônable, Pelé laissera un immense vide au football. Inutile de parler de modernité, de le comparer à qui-que ce soit : il n’a pas d’égal. « Tout ce que vous voyez les joueurs faire, il l’a fait en premier », publiait Erling Haaland sur son compte Twitter, un buteur, un fan de 22 ans, qui peut être son petit-fils. Une admiration qui en dit long sur la longévité de ce talent intemporel comme une chanson de Bob Marley.

La mort n’aura pas d’effet sur ce numéro 10 d’un mètre 70 techniquement complet qui, ambidextre, avait un excellent jeu de tête, et frappait les coups francs de son mauvais pied : le gauche. 1281 buts en carrière, 3 Coupes du Monde remportées sur 4 jouées avant l’âge de 30 ans, pour 12 réalisations et aucun penalty, O’rei est et restera le meilleur footballeur de tous les temps. Toute déclaration contraire à cette vérité immuable sera assimilée par le roi des sports à un crime de lèse majesté.

L’homme noir dans toute sa splendeur

Acteur, producteur, scénariste, ministre, ambassadeur, en plus d’être le patron incontesté du cuir, Pelé était un homme noir : un vrai. Dans un monde gris, à une époque où la nuance de son épiderme subissait un racisme quasiment systémique, il était LA star. La Black Star habillée du maillot blanc des Santistes qui lui a permis d’exploser tous ces codes qui avilissaient sa race.

À l’image de Bill Russell dans le basketball, également décédé en 2022, de Mohamed Ali dans la boxe et de Jesse Owens dans l’athlétisme, Pelé a donné aux siens la place qu’ils méritaient. Refusant de s’asseoir au fond du bus tel Rosa Parks, il a rejoint balle au pied, Martin Luther King, Malcolm X et autres Nelson Mandela, dans leur lutte, en marquant des buts. Le but étant bien évidemment, de rappeler à tous, que l’Afrique est une reine.

Des retours dans le Berceau de l’humanité, Pelé en a fait de nombreux. Sur une pelouse où on le voyait à la radio, il remplissait les stades autant que Michael Jackson. Au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Nigeria, au Gabon, au Congo-Brazzaville, en Égypte, en Algérie, au Maroc, partout sur le continent, il suscitait une immense admiration, stoppant des guerres à l’occasion, admiratif de ses frères, les footballeurs de la terre de ses ancêtres :

« Ce ne serait pas une surprise si la Coupe du Monde 2006 était remportée par une équipe africaine », déclarait-il déjà il y a 16 ans, avant-gardiste laudatif, au moment d’évoquer le marocain Larbi Benbarek : «  Si je suis le roi du football, Benbarek en est le dieu ».

Lire aussi : Pelé et le football africain, un mélange de respect et d’admiration (rfi.fr)

Mission accomplie…

Trésor national, icône d’un peuple, « première personnalité sportive représentée dans un jeu vidéo », Pele’s Soccer en 1981, vainqueur du premier Mondial retransmis en couleur (1970), l’universalité de Pelé restera à jamais dans les mémoires collectives. Dans ce domaine où il a excellé, cette sphère qui a décidé, sans aucune raison objective, qu’il fallait briller en Europe pour être associé au plus fort, il a été le plus fort de l’histoire sans jouer en Europe.

En Amérique du Sud et du Nord, au Brésil et aux États-Unis, il a démontré, dribblant, faisant ses classes, que le soccer est universel. Champion du monde en Suède, au Chili et au Mexique, il a fait le tour du monde pour prêcher la bonne nouvelle. Mission accomplie…

La rumeur dit qu’il y avait des français qui supportaient Messi quand leur pays jouait contre l’Argentine. Comment ne pas, lorsqu’on a donné 7 Ballons d’or France Football à un joueur qui n’a jamais gagné la Coupe du Monde ?

La Croatie troisième

Croatie – Maroc : 2-1

Elle aurait fait une belle lauréate. Fair-play, courage, combativité, talent, la Croatie avait tout pour remporter ce Mondial. Dommage pour elle qu’elle soit tombée, pour la seconde fois de suite, sur le futur champion du Monde.

La France en 2018 et l’Argentine en 2022, ont brisé le rêve de Luka Modric et compagnie. Mozart se contentera du bronze pour entrer un peu plus dans les mémoires. S’installer aux côtés d’un Maroc royal qui bien que battu par ses soins, aura fait une excellente compétition.

L’Argentine pour la troisième fois

Argentine – France : 3-3 (4-2 aux t-a-b)

Messi ! Messi ! Messi ! Voilà en trois mots le résumé du sacre argentin. Le FIFA l’avait prédit, la FIFA l’a confirmé. Des mains de Gianni Infantino, patron du football mondial, Léo, habillé d’un bisht noir sur mesure, a reçu ce trophée qu’il convoitait tant. Le roi du football moderne est désormais content. Il a décroché face au pays qui a taillé son buste sur du marbre, un titre qui déteindra à jamais sur lui et sur son tailleur.

Une fois de plus, la victoire argentine ne s’est pas faite sans injustices. S’effondrant dans la surface après une faute inexistante d’Ousmane Dembélé, Angel Di Maria a bénéficié du cinquième penalty en 7 matches de l’Argentine. Messi ne s’est pas fait prier et a transformé son quatrième cadeau en ouverture du score. Il mène, les adversaires prennent un coup sur le moral et le deuxième but arrive logiquement. Di Maria, encore lui, double la mise et les siens font le break (2-0).

Tout le monde voit alors la France perdre : sauf Didier Deschamps, évidemment. Le sélectionneur des Bleus sort Giroud, Dembélé, Théo Hernandez et Griezmann pour faire entrer les Bleus qui vont aider Kylian Mbappé à modifier le cours de la rencontre : Marcus Thuram, Randall Kolo Muani, Eduardo Camavinga et Kingsley Coman. Le deuxième causera le penalty de la réduction du score de Kyks, quand le premier sera passeur décisif sur sa magnifique égalisation, après la superbe récupération de balle du troisième sur Messi.

Avec beaucoup de courage, les hommes de DD reviennent donc dans le match et doivent même l’emporter. Thuram et Coman auraient notamment dû bénéficier de deux penaltys en fin de match, mais M. Szymon Marciniak, noté 2/10 par L’Équipe, va fermer les yeux.

S’en suivront par conséquent, des prolongations éprouvantes durant lesquelles l‘Argentine reprendra l’avantage par le biais d’un autre but de Messi, avant de se faire rattraper à nouveau par le troisième pion de Mbappé, sur penalty. Un triplé magistral qui fera du bondynois le meilleur buteur de la compétition avec 8 réalisations, mais qui n’empêchera pas son équipe nationale de perdre aux tirs aux buts.

Accusé de réception

En outre la France du football a eu ce qu’elle mérite. Ses médias devraient être contents : leur footballeur préféré a gagné, celui que personne n’a le droit de critiquer. C’est l’histoire de Frankenstein, le syndrome… : l’invention qui se retourne contre son inventeur.

Cela étant, le retour de Messi à Paris s’annonce chaud. Moderne, un soccer incarné dans toute sa splendeur, par des supporters habitués des propos racistes et haineux, des joueurs violents qui auraient mérité un petit contrôle anti dopage, un capitaine irrespectueux qui danse avec ses compatriotes dans le vestiaire, à la gloire de la « mort » de son coéquipier et une équipe totalement avantagée par les arbitres.

Lire aussi : Finale France-Argentine : Et si on se préparait à l’arbitrage douteux qui va favoriser les Argentins ? (20minutes.fr)

L’Argentine a terminé la compétition sans carton rouge, remportant au passage toutes les récompenses individuelles que la pelouse n’était pas en mesure de contester : homme de la finale (Messi), meilleur joueur de la compétition (Messi), meilleur gardien (Emiliano Martinez) et meilleur jeune joueur (Enzo Fernandez).

C’est ce qu’on appelle boire le verre jusqu’à la lie. Le football est tombé très bas et a emporté la prestigieuse Coupe du Monde avec lui, remportée par une escouade qui incarne l’opposition parfaite des valeurs du sport roi. Kun Aguero est même allé jusqu’à traiter Camavinga de : « tête de b*te ». Un scandale… Didier Deschamps à propos de l’arbitrage de la finale :

« Il a été comme il a été là, il aurait pu être pire, il aurait pu être meilleur, il y a des décisions qui peuvent amener à discussion, comme c’est le cas dans tous les matchs. Avant la finale, je me suis permis de dire que l’Argentine n’avait pas été malheureuse, je ne vais pas dire l’inverse après le match. »

Pour Walid Regragui, il est le meilleur sélectionneur au monde. Pour le football aussi, ce que Didier Deschamps réalise est tout simplement génial…

Demi-finales

• Argentine – Croatie : 3-0
• France – Maroc : 2-0

Maroc – Croatie, la petite finale

Il n’y aura pas de troisième prolongation pour la Croatie dans cette Coupe du Monde. Les Valtreni dominaient tranquillement la rencontre, jusqu’à ce que le central, l’italien Daniele Orsato, décide d’accorder un généreux pénalty à l’Argentine : un autre. Le quatrième du nom en six matches, sous le regard stupéfait d’une équipe croate médusée.

Pleine lucarne sera le prénom de cette frappe de Messi qui va se loger sous la barre de Livakovic. Un à zéro et bientôt deux après la réalisation de Julian Alvarez. Un rush et des contres favorables pour celui qui sera l’auteur d’un superbe doublé, les reins de l’excellent Gvardiol cassés par Léo, qui ne s’est pas fait prier pour servir son jeune frère.

3-0, l’Argentine plane, gagne et se qualifie au bout d’une demi-finale décriée pour la qualité de son sifflet. Notamment celui qui sera à l’origine de ce coup de pied de surface qui changera la physionomie de ce choc de Ballons d’or. Luka Modric :

« Le penalty a été un moment clé. On était bien, on contrôlait le match. L’arbitre ne nous a pas donné un corner et ça a abouti au penalty. D’après moi, il n’y a pas penalty. Il (Julian Alvarez) tire, notre gardien sort devant lui et je n’arrive pas à croire que l’arbitre ait accordé ce penalty. C’est comme ça, on ne peut pas changer les choses », confiera le capitaine des Ardents à l’issue des 90 minutes, conforté par Iker Casillas et Felipe Ramos Rizo, un ancien arbitre international mexicain :

« Données importantes pour lesquelles une sanction pénale n’aurait pas dû être prononcée : Le pied droit du gardien est toujours au sol, le contact est inévitable du fait de l’inertie du jeu, du ballon. »

Finaliste de la dernière édition, les Damiers se contenteront donc de la petite finale pour retrouver le sourire. La médaille de bronze sera l’objectif de ces hommes qui devront marcher sur des valeureux Lions de l’Atlas pour finir sur le podium. Le Maroc est malheureusement tombé dans le dernier carré, sur des champions du monde en titre aussi versatiles qu’impressionnants.

Argentine – France, la grande finale

Ce n’est plus un rêve, mais désormais une réalité. La France, comme le Brésil en 1998, jouera la finale de la Coupe du Monde pour la deuxième fois de suite. Didier Deschamps a piégé son collègue marocain, en le forçant à modifier son style de jeu.

Le technicien français a refusé le ballon pour l’offrir à des Marocains, contraints de le garder pour exploser. Une tactique qu’ils n’avaient pas prévue et qui sera à l’origine de leur chute. Le Maroc va se heurter à une France solide, puissante et renversante.

Refusant de regarder le royaume chérifien de haut comme l’Espagne et le Portugal, les Français ont respecté leur adversaire. Les Tricolores se sont quasiment humiliés pour permettre à leur flanc gauche de briller.

Théo Hernandez et Kolo Muani, lancé par Deschamps, profitant d’un magnifique travail de Mbappé, frappe dans le premier cas, slalom et frappe dans le second, vont donner la victoire à des Bleus royaux. Ils affronteront l’Argentine en finale, pour tenter de succéder à l’Italie (1934-38) et à l’inévitable Brésil (1958-62) en devenant la troisième sélection à conserver ce prestigieux trophée.

Historique ! C’est le mot qui résume le mieux ces quarts de finale. Fantastique ! Le Maroc est devenu le premier pays africain à être certain de jouer une finale de Coupe du Monde. La petite ou la grande…

Argentine – Croatie

• Brésil – Croatie : 1-1 (2-4 aux t-a-b)
• Argentine – Croatie : 2-2 (4-3 aux t-a-b)

Tout avait pourtant bien commencé. Une magnifique passe de Lionel Messi pour Molina et l’Argentine ouvrait logiquement le score face aux Pays-Bas, breakant même les hollandais par la suite grâce à un généreux pénalty offert au roi Léo, avant de changer la pelouse en tatami. De l’agressivité négative, des fautes violentes et inutiles dont le seul mérite sera d’avoir transformé ce classique en rixe…

Bref, les hommes de Louis Van Gaal vont revenir. Le tacticien neerlandais opérera un coaching gagnant, en faisant rentrer Werghost, l’homme qui va marquer les deux buts des Oranje, malheureusement battus aux tirs aux buts comme les brésiliens.

Les Albiceleste affronteront donc la valeureuse Croatie en demi-finale. Ce collectif soudé qui malgré un superbe but de Neymar dans les prolongations, réussira à égaliser et à l’emporter.

Les Valtreni peuvent dire merci à l’inusable Luka Modric et à l’excellent Dominik Livakovic, leur portier, auteur d’une performance incroyable lors de ces 120 minutes et de cette fatidique séance que ses coéquipiers et lui ont travaillé à l’entraînement. Résultats : les deux premières frappes au centre et les deux autres à droite pour un sans-fautes… loin d’être hasardeux.

Maroc – France

• Maroc – Portugal : 1-0
• Angleterre – France : 1-2

Ronaldo sur le banc, c’est une bonne idée seulement en cas de victoire. Inversement, il vous faudra un justificatif plus que solide pour expliquer ce choix qui visiblement a plombé le Portugal.

Oui, le Maroc a créé LA surprise de ce Mondial. Reconduisant la même énergie qui lui a permis d’éliminer l’Espagne, les Lions de l’Atlas ont battu les Quinas (1-0) comme en 1986 (3-1). Une détente « Ronaldesque » de Youssef En-Nesyri et Walid Regragui devient le premier entraîneur africain à mener une sélection en demi-finale de la Coupe du Monde : la première de son continent à atteindre ce stade de la compétition.

Dans le carré d’as, les Marocains joueront les Français. Tchouameni, Giroud et les Bleus, à l’issue de 90 minutes de folie, ont défait l’Angleterre (2-1), devenant par la même occasion, les premiers tenants du titre à rejoindre les demies depuis le Brésil, finaliste en 1998. En France, les champions du monde 1994 tombaient alors au Stade de France contre la France (3-0).

Le meilleur pour la fin. La 22^e édition de la Coupe du Monde, a choisi les derniers huitièmes de finale pour gagner davantage en royauté…

Brésil – Croatie

• Japon – Croatie : 1-1 (3-1 aux t-a-b)
• Brésil – Corée du Sud : 4-1

Il n’y a plus de sélections asiatiques au Qatar. La Croatie et le Brésil ont brisé les rêves des ultimes représentants de l’AFC. Les Croates ont profité d’un Japon faible dans le domaine aérien, pour égaliser par l’intermédiaire de Perisic, avant d’aller l’emporter aux penaltys, quand les Auriverde n’ont fait qu’une bouchée des Sud-coréens (4-1).

Maroc – Portugal

• Maroc – Espagne : 0-0 (3-0 aux t-a-b)
• Portugal – Suisse : 5-1

Contrairement à l’Asie, l’Afrique elle, est encore présente en terre qatarie. Grâce à un Maroc royal, les africains ont réussi à se frayer un passage parmi les huit meilleures nations de football au monde. Les Lions de l’Atlas ont merveilleusement tenu tête et éliminé, au mental, une Espagne qui visiblement n’avait pas travaillé ses tirs aux buts.

Après un Amrabat des grands jours, la Roja s’est heurtée à un Yassine Bounou impérial sur sa ligne. Durant la fatidique séance des t-a-b, le gardien du FC Séville a stoppé les trois tentatives espagnoles et ainsi permis à son drapeau, de devenir le quatrième africain à atteindre les quarts de finale d’un Mondial : le premier avec un sélectionneur africain. Walid Regragui…

Aussi, l’histoire est en marche. Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Si les Marocains remettent face au Portugal, la même énergie qui a terrassé la Furia, la balance pourrait pencher de leur côté et les envoyer en demies. Quoique les Quinas de Ronaldo, remplaçant contre la Suisse, demeurent les grands favoris de cette opposition après leur éclatant succès sur la Suisse (6-1). Gonçalo Ramos a inscrit un triplé…

Affiches complètes des quarts de finale

Vendredi 09 Décembre

• Croatie – Brésil
• Pays-Bas – Argentine

Samedi 10 Décembre

• Maroc – Portugal
• Angleterre – France

Le premier tour achevé, place aux huitièmes de finale. La Coupe du Monde entre à peine dans son étape la plus critique, que des classiques se dessinent déjà à l’horizon…

Pays-Bas – Argentine

• Pays – Bas – États-Unis : 3-1
• Argentine – Australie : 2-1

Leaders du groupe A, les Pays-Bas n’ont pas tremblé face aux États-Unis. Louis Van Gaal a tactiquement fait le job, et les Oranges, par l’intermédiaire de Depay, Blind et Dumfries, double passeur, sont logiquement repartis avec une probante victoire sur les Yanks (3-1).

Aussi, les coéquipiers de Cody Gakpo affronteront l’Argentine en quart de finale. Victorieux dans la douleur de l’Australie (2-1), graĉe notamment au premier but de Lionel Messi lors de la phase à élimination directe d’un Mondial, les Albiceleste tenteront de venger leurs aînés, battus par les hollandais en France il y a 24 ans, à ce même niveau de la compétition (2-1). Un succès marqué par le sublime but salvateur de Dennis Bergkamp…

France – Angleterre

• France – Pologne : 3-1
• Angleterre – Sénégal : 3-0

Pour leurs débuts respectifs au second tour, la France et l’Angleterre ont été sans pitié avec leurs adversaires. Les Bleus de Kylian Mbappé, deux buts et un caviar, ont marché sur la Pologne (3-1), pendant que les Three Lions de Harry Kane dévoraient les Lions du Sénégal (3-0). Les deux géants se retrouveront aux portes des demies pour un quart qui s’annonce explosif…