José Mourinho : le grand méchant loup
La première finale européenne de la saison s’est achevée. Le FC Séville a remporté sa septième Ligue Europa à l’issue d’un combat épique contre les Gladiateurs de la Roma qui restera dans les annales, aussi bien sur le plan du spectacle que de l’arbitrage. Une prestation calamiteuse de l’officiel Anthony Taylor qui a provoqué la colère noire du grand méchant loup du bon Vieux Continent : José Mourinho.
Comme à la Coupe du Monde
Sous les yeux du président de l’UEFA, Aleksander Ceferin, aidé par la VAR, Anthony Taylor a réussi à pondre l’une des pires performances arbitrales de tous les temps. Bien aidé par les décisions de ce dernier, les Sevillistas ont célébré un succès injuste qui aura eu le mérite de démontrer que M. Taylor n’a plus rien à faire sur une pelouse.
À un tel niveau de la compétition, il est inadmissible de faire autant d’erreurs contre une seule et même équipe. En plus de distribuer des cartons jaunes à tout va aux romains, le natif de Manchester a refusé à la 81e minute, un penalty clair, un autre, qui aurait certainement donné la victoire aux Loups.
Le monde entier a vu cette main de Fernando qui va naturellement vers le ballon et le touche, sauf lui, l’anglais précisant même qu’elle était collée au corps. Cristante a mis les mains sur la tête : le mensonge était trop gros.
Le match s’est poursuivi. La Roma a joué 130 minutes et perdu enfin aux tirs aux buts sur un penalty du champion du monde argentin Gonzalo Montiel, raté au préalable et retiré sous la demande de Monsieur vous savez qui.
Special Com
Bref, il n’y a rien. Mourinho a perdu, c’est tout ce qui compte. Le portugais prend à peine sa médaille, refuse de saluer les dirigeants présents sur le podium monté pour la remise du trophée et s’en va vers les gradins.
Parmi ses tifosis, il choisit un enfant et lui donne sa breloque avant d’aller attendre M. Taylor dans le parking du stade pour lui cracher ses quatre vérités. Un récital de gros mots bien placés à l’endroit du britannique pour l’envoyer définitivement balader, devant les caméras, histoire que tout le monde sache bien ce qu’il pense de son tourmenteur. À défaut d’être défendu, Mourinho se défend lui-même : l’histoire de sa carrière.
Il a beau être le meilleur de tous les temps, José Mourinho n’est pas respecté à sa juste valeur. La vidéo qui voit le portugais s’en prendre à Taylor a fait le tour du monde, pour annihiler celle où il félicite son homologue, vainqueur, José Mendilibar. Pourquoi ? Parce que le but n’est pas d’encenser le Special One.
F*cking Disgrace
Le Mourinho bashing dans les médias est une pitoyable réalité. À chaque fois qu’un débat est organisé sur lui, peu voire absents, sont ceux qui osent penser du bien de son œuvre. À l’image de Didier Roustan ou de Phillipe Doucet, on l’assimile soit à un homme tellement détestable, soit à une caricature de lui-même.
Une mélodie des briques reprise à la perfection par le journaliste ivoirien, chroniqueur de l’émission la Grande Team de la chaîne La 3, Roger Stéphane, qui va qualifier l’homme aux 26 titres glanés de dangereux. D’après lui, qui n’a vu que le résumé du match, le double champion d’Europe n’a pas le droit de se plaindre parce que son équipe a été dominée dans le jeu.
Il a regardé les statistiques sur la possession de balle et conclu que ce technicien qui a joué deux finales continentales en deux ans, pour une victoire, ne méritait pas de gagner. En gros seuls les tacticiens des équipes qui pratiquent le Tiki Taka ont le droit de se plaindre de l’arbitrage ? Une mentalité bien répandue derrière les micros, quand on sait que certains l’accusent même de pratiquer un jeu dépassé… toujours d’actualité.
Quand on sait ce que Mourinho a fait pour le football africain en général et ivoirien en particulier, ce genre de sorties révolte. Si protester contre l’injustice fait de vous un homme dangereux, Didier Drogba est un homme dangereux.
Tito n’aurait jamais dû être invité par Canal Plus pour évoquer les fameux mots qu’il avaient tenus, similaires en tout point à ceux de Mourinho, après la demi-finale retour de C1 qui a opposé son club Chelsea à Barcelone en 2009. « Fucking Disgrace », l’ivoirien avait alors lâché, sans le regretter 14 ans plus tard…
Si Mourinho avait été ivoirien, M. Roger Stéphane n’aurait jamais eu de telles paroles à son endroit. Si c’est la Côte d’Ivoire, en finale de Coupe d’Afrique qui subit ces abus, il aurait crié au scandale comme il l’a fait pendant quasiment un an, lorsqu’il accusait la FIFA d’avoir un problème avec la FIF. Respect, respect, respect…
Romance
C’est facile de se placer sur un plateau et de dire : « il aurait dû ». Mourinho n’a que ses résultats et ses Mourinhistas comme défense. Lorsqu’il perd il est mauvais, lorsqu’il gagne il est encore plus mauvais. Personne ne prend en considération ses nombreux exploits, ses déboires sont des triomphes.
Le boss c’est Pep. En 2018, Guardiola a agressé verbalement et presque physiquement Anthony Taylor dans les couloirs du DW Stadium de Wigan sans que ça ne crée un cortège de tollés. Son passage chez les Giallorossi s’est soldé sur une affaire de dopage et c’est Mourinho qui donne une mauvaise image du football…
Lire aussi : FOOTBALL Italie: Guardiola et Stam suspendus pour dopage (lemonde.fr)
Lire aussi (Guardiola à propos d’Anthony Taylor) : Foot – ANG – City : Guardiola : « L’arbitre n’a jamais sifflé sauf sur notre but » – L’Équipe (lequipe.fr)
D’aucuns ont même comparé la réaction du Quinas à celle de Djamel Belmadi après le dernier Algérie – Cameroun. Aberration !
Lire aussi : Algérie-Cameroun: vives réactions suite aux propos de Belmadi sur l’arbitrage (rfi.fr)
Mourinho n’a pas attendu des semaines après Séville – Roma pour dénoncer un sifflet que l’unanimité sait calamiteux. Taylor nul, Gassama juste, à froid, dans une interview, sans subir aucune sanction, il n’a jamais dit : « Je ne dis pas qu’il faut le tuer ». À chaud, il a réagi et donné à la faîtière du foot européen une vraie raison de le sanctionner, laquelle ne s’est pas faite prier.
On a même imputé au lusophone les réactions insultantes que les supporters de la Louve, abattus par ce favoritisme écœurant, ont eues lorsque le membre du Groupe Elite UEFA se rendait à l’aéroport avec sa fille pour quitter Budapest. La totale… Un autre boniment cousu de fil blanc, qui à Rome n’a pas trouvé preneurs, évidemment :
« Tu n’es que ma Rome. Escroqué, attaqué, abandonné. Après une soirée au cours de laquelle tout le football italien a été giflé lors d’une finale européenne, il n’y a plus de place pour la critique des supporters et de Mourinho dans le silence total des institutions sur ce qui s’est passé à Budapest en direct dans le monde entier. Personne n’est d’accord avec ce que l’arbitre Taylor a vécu à l’aéroport, mais le récit des faits a connu une escalade exagérée d’exaltation collective. Rome est ainsi passée de victime à bourreau. Mais de quoi ? Mourinho n’est certainement pas le premier entraîneur à avoir un contact verbal avec un arbitre, mais il n’a certainement aucune responsabilité pour ce qui peut arriver dans d’autres contextes », rappelait Mme Rosella Sensi, ancienne présidente de l’ASR, ajoutant :
« La Roma a été victime d’erreurs cette année et l’entraîneur les a souvent signalées. Le mien à Rome s’est également retrouvé dans une situation similaire et mon père a dû se battre de toutes ses forces, comme le fera le président Friedkin, j’en suis sûr. Le temps est venu de s’unir, de faire front commun pour ne pas perdre le bien que cette entreprise, cette équipe et ces fans ont construit ces dernières années ».
Entraîneur du FC Barcelone, englué dans l’immonde Negreira Gate, Xavi, qui jadis traita un arbitre de « fils de pute », des hommes des médias et les arbitres d’Angleterre ont apporté leur soutien à M. Taylor, « oubliant » de poser le véritable problème de l’arbitrage, sur la table depuis le dernier Mondial. Accompagnés par la technologie, les hommes en noir sont de plus en plus mauvais, mais le problème c’est Mourinho. Comme dirait MC Solaar :
« les gens les plus lâches, jettent la pierre et ensuite ils se cachent ».
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