Jeux olympiques : et si l’Uruguay avait 4 Coupes du Monde ?

Article : Jeux olympiques : et si l’Uruguay avait 4 Coupes du Monde ?
Crédit: Uruguay JO 1928 - Wikimédia Commons (Domaine Public)
13 juillet 2024

Jeux olympiques : et si l’Uruguay avait 4 Coupes du Monde ?

Le débat a furtivement battu de l’aile sur le plateau de l’émission Canal Copa America, avant de rapidement s’éteindre. La chaîne cryptée n’a certainement pas voulu être le premier média au monde à annoncer que l’Uruguay a gagné 4 Coupes du Monde…

1950, le Brésil grand favori

Pelé a plus de 1200 buts, ça suffit largement. Juste assez pour faire un tour sur cette terre qui a longtemps compliqué la vie du Brésil. Notamment en 1950 lorsqu’au Maracana, devant 200.000 spectateurs elle provoquait le plus grand séisme de l’histoire du sport.

À la maison, la Seleçao se voit déjà soulever le trophée. Une joie que la Suisse va rapidement interrompre avec un nul prémonitoire. Logés dans le groupe 1, les Auriverde humilient le Mexique 4-0 mais reçoivent un carton jaune contre la Nati.

À la 3e et à la 32e minute, Alfredo II et Baltazar, dit Cabecinho de Ouro, la tête d’or, pensent avoir fait le plus dur, mais Jacques Fatton (Suisse), meilleur buteur de l’histoire de la Super League, les rappelle à l’ordre. Égalisant juste après le quart d’heure, Jacky va s’offrir un doublé à deux minutes de la fin et semer le doute dans la tête du peuple Brésilien. Score final : 2-2.

La surprise uruguayenne

Les hommes de Flávio Costa ont perdu un point mais pas la qualification. Pour valider leur billet, ils doivent battre la Yougoslavie et ils le font en l’emportant 2-0. Ils soufflent, virent en tête et rejoignent la Suède, l’Espagne et l’Uruguay dans le groupe final pour un championnat à quatre dont le vainqueur, sera désigné champion du monde.

Le rêve se rapproche pour Ademir et ses coéquipiers. L’homme aux 32 buts en 39 capes, vainqueur de la Copa America un an avant, est en état de grâce. Son adresse fait des siennes et lui permet de finir meilleur buteur du Mondial avec 9 réalisations. Les Canarinho ont triomphé des Suédois et des Espagnols, 7-1 et 6-1, et il a marqué quatre et une fois.

Toutefois, le sport roi n’aime pas les scénarios parfaits. Il lui faut inconditionnellement sa dose de tragédie et Moacir Barbosa en sera l’acteur désigné. Un but partout, la Verde-Amarela tient son oscar et lui ne ferme pas assez son poteau quand Alcides Ghiggia frappe à la 79e. 2-1, une erreur fatale qui coûtera au portier sa vie jusqu’à sa mort le 7 Avril 2000 et plongera le pays de Pelé dans le désarroi : c’est le Maracanaço. Le roi a à peine 10 ans et ne se doute pas que la « Suisse d’Amérique du Sud » vient de gagner sa quatrième Coupe du Monde.

La quatrième étoile ?

Parler du football Uruguayen, c’est tout un exercice. Le caractère bien trempé de ses protagonistes, constitue une explication plausible à cette nouvelle qui peut sembler irréaliste. Oui, les quatre étoiles du maillot de la Céleste équivalent à quatre victoires en Coupe du Monde. Pour elle, les médailles d’or des Jeux olympiques 1924 et 1928 sont des titres mondiaux. Un coup du chapeau qui fait donc de la Selección la première nation à remporter une compétition trois fois de suite, dès sa première édition.

Maillot uruguayen, avec quatre étoiles / Crédit : Wikimedia Commons

Au fond, l’Uruguay n’a pas tort. Elle a réellement porté une couronne qui n’existait pas. Officieusement, les JO 2024 et 2028 sont considérés comme les premiers vrais championnats du monde. Non seulement parce qu’ils sont reconnus par la FIFA, mais aussi du fait de la présence de trois continents sur cinq à leurs organisations.

Autrement dit, en 1908 et 1912, l’Europe joue seule. Elle sera rejointe par l’Égypte en 1920, après la Première Guerre Mondiale, et les Amériques quatre et huit ans plus tard à Paris et Amsterdam. Hôte Hollandaise du congrès de la FIFA qui le 26 Mai 1928, aboutira à la création de la Coupe du Monde. Laquelle débutera deux années plus tard en Uruguay et effacera les anneaux du calendrier de la faîtière du ballon rond.

Pourquoi pas cinq ?

À ce quatuor, l’Uruguay aurait même pu ajouter la Coupe d’or des Champions du Monde. Pour ses 50 ans, la FIFA va créer un tournoi officiel qu’elle va nommer Mundialito. Son unique version aura lieu du 30 Décembre 1980 au 10 Janvier 1981 à Montevideo, capitale Uruguayenne, et regroupera tous les vainqueurs de la Coupe du Monde de 1930 à 1978, à l’exception de l’Angleterre, qui a décliné l’invitation. 6 équipes nationales au total, réparties en deux poules de trois.

Victorieuse de l’Italie et des Pays-Bas 2-0, l’Uruguay finira en tête du premier tirage, et le Brésil du deuxième. La sélection jaune et verte arrachera le 1-1 contre l’Argentine de Maradona, buteur, écrasera l’Allemagne 4-1 mais tombera en finale face à son pire ennemi, 2-1. Barrios va ouvrir la marque à la 50e, Socrates remettre les pendules à l’heure à la 62e et Victorino inscrire à la 80e, son troisième gol de la Copa de Oro, synonyme de Soulier d’or.

Le gardien uruguayen, Rodolfo Rodriguez, soulève le trophée du Mundialito / Wikicommons

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