BABIFOOT : le Ballon d’or africain, une victoire et des questions

Ballon d’or africain en 2022, Sadio Mané connaît désormais son successeur. Victor Osimhen, une belle victoire qui pose beaucoup de questions.

Le Maroc en tête, le Nigeria ensuite

Ce lundi 11 Décembre 2023 à Marrakech au Maroc, les CAF Awards ont rendu leur verdict. Demi-finaliste de la Coupe du Monde 2022, le Royaume Chérifien a naturellement dominé les débats. De l’année, la sélection masculine, la Jeune Joueuse, la Joueuse Interclubs, l’entraîneur et le gardien sont tous de sa cour : les Lions de l’Atlas, Nesryne El Chad, Fatima Tagnaout, Walid Regragui et Yassine Bounou.

Derrière ce quintuplé se positionne le quadruplé d’un Nigeria visiblement revanchard. De retour au faîte du football africain, le nid des Falcons a reçu le prix de l’équipe nationale féminine de l’année, Chiamaka Nnadozie a été élue meilleure gardienne, Asisat Oshoala meilleure joueuse pour la sixième fois et Victor Osimhen, meilleur joueur…

A comme Afrique ?

Après les Nigérians, on retrouve le hat-trick Sud-africain : club féminin, Joueur Interclubs et Entraîneure de l’année. Les Mamelodi Sundowns, Percy Tau et Desiree Ellis devancent ainsi les Égyptiens du Al Ahly, club de l’année et de Kahraba, auteur du but de l’année, et le Sénégalais Lamine Camara, Jeune Joueur de l’année. L’une des rares distinctions ayant fait l’unanimité à l’issue de cette soirée où le championnat Italien a été préféré à l’Afrique.

En effet, bien qu’il soit le bienvenu, le sacre du phénomène Osimhen ne se justifie pas. Champion d’Italie, meilleur joueur et buteur de Série A, 8e au Ballon d’or France Football, le Napolitain avait déjà reçu ce qu’il méritait avant Marrakech. Consécutivement à un Mondial historique pour son continent, le vainqueur du Ballon d’or africain aurait dû venir de la tanière Marocaine. Celle-là même qui permit au football africain de franchir un pallier.

En outre, ceux qui étaient le mieux placés pour repartir avec ce Golden Ball, sont Yassine Bounou dans un premier temps et Youssef En-Nesyri dans un second. En plus d’avoir été décisifs au Qatar, chacun dans sa surface, les sociétaires du FC Séville ont gagné un trophée international : la Ligue Europa.

FAF, la rage…

Toutefois, on notera aussi la colère Algérienne. En soutien à Riyad Mahrez, qui auteur d’un triplé Premier League – FA Cup – Champions League avec Manchester City, ne figure même pas dans l’équipe-type, la FAF a refusé de participer à la cérémonie. Jetant un peu plus d’huile sur un feu qui historiquement, ne s’éteindra jamais.

À vie, l’Afrique regrettera de ne pas avoir donné ce Ballon d’or africain à un Marocain. Comme Roger Milla sous les couleurs du Cameroun en 1990, meilleur élément du premier pays africain à atteindre les quarts de finale d’un Mondial, Bono devait succéder à Thomas Nkono et Badou Zaki.

Les portiers ont encore été les dindons de la farce d’un sport qui ne peut pas se passer d’eux. Malgré son très bon jeu aux pieds, André Onana n’était même pas parmi les nominés du footballeur africain de l’année. Sauté, le goalkeeper Camerounais s’est curieusement incrusté sur la ligne de l’équipe-type, à la place de Yassine Bounou, élu meilleur gardien devant lui pourtant. Le signe d’un mal profond qu’on a voulu corriger, en vain…

L’Afrique en retrait

La CAF a encore manqué l’occasion de valoriser le travail de ceux qui font progresser le football africain. Se référant à la hiérarchie de France Football, laquelle a remis son Ballon d’or 2023 à un joueur qui a brillé en Coupe du Monde, elle a de nouveau démontré qu’elle accorde plus de crédits aux africains qui illuminent le football européen.

Dans son onze annuel, on ne retrouve même pas un joueur local. Autant Mahrez aurait dû remplacer Mané dans ce 3-4-3 décrié, autant Thomas Partey aurait dû être remplacé par Percy Muzi Tau.