Karim Benzema : le Ballon d’or qui met tout le monde d’accord

Merci Benzema d’avoir réconcilié la grande famille du football. Depuis 2008 et Kaka, on n’avait plus vu une victoire aussi éclatante au Ballon d’or. Par son jeu, son histoire et sa personnalité, Karim est devenu le lauréat qui a mis tout le monde d’accord…

« Il ne faut rien lâcher… »

Après le très clivant septième sacre de Lionel Messi, le Ballon d’or avait besoin d’apaisement. France Football a vite fait de changer les règles et Karim Benzema en a profité pour valider la meilleure saison de sa carrière. Le fruit d’un travail acharné, qui a bien failli être détruit par une Sextape.

Accusation, justice, exclusion de l’équipe de France pendant 6 ans environ, invectives… les problèmes s’enchaînent mais Benzema refuse d’abdiquer. Sa retraite internationale attendue, voire souhaitée, il renaîtra de ses cendres tel un phénix, porté par des performances en club qui frisent la perfection. La consécration :

« De voir ça devant moi (le Ballon d’Or), c’est une fierté. Je repense à quand j’étais petit, tout le travail où je n’ai jamais lâché. C’est un rêve de gamin, j’ai grandi avec ça dans ma tête. J’ai eu deux motivations : Zizou et Ronaldo. C’est beaucoup de travail. Il ne faut rien lâcher, s’entraîner encore plus et surtout toujours garder ce rêve dans la tête », conseille le Nueve :

« Tout est possible. Il y a eu des moments difficiles pour moi, ces périodes où je n’étais pas en sélection, par exemple. Je travaillais beaucoup à l’entraînement et je savais qu’un jour je pourrais gagner ce trophée. Je suis fier de mon parcours, c’était difficile mais ça n’a fait que me renforcer mentalement. Je suis vraiment content et satisfait de mon travail. J’aimerais remercier tous mes coéquipiers, que ce soit au Real Madrid ou en sélection, mon président qui est pour moi comme quelqu’un de ma famille. Ce Ballon d’Or est individuel mais il reste collectif. C’est pour ça qu’il est le Ballon d’Or du peuple. »

« Footballeur phénoménal au maximum de son potentiel… »

Aussi, derrière ce succès, on a découvert un Benzema leader, buteur, passeur et Winner. Un bonheur de compétiteur qui a su vaincre ses malheurs et bonifier ses équipes autant que ses coéquipiers. C’est le footballeur modèle…

« Karim a une super personnalité. C’est un type obsédé par l’équipe, pas par lui-même ni le fait de vouloir marquer plus qu’A, B ou C. Son Ballon d’Or, c’est la conséquence naturelle de sa formidable évolution, plus que je le résultat d’une obsession personnelle. Quand j’étais son entraîneur, il était un footballeur très talentueux, à la recherche de son identité en tant que joueur de très haut niveau, avec les bonnes ambitions et la bonne condition physique », confie José Mourinho, l’entraîneur qui lui a permis de passer du « chat » qu’il faisait au lion qu’il est :

« Je voulais qu’il grandisse le plus vite possible et j’étais dur avec lui, je le reprenais sur tous les petits détails, le moindre kilo en trop et la moindre minute de retard à l’entraînement. Je ne sais pas si j’ai eu une influence dans son développement, lui seul le sait, mais son très fort caractère lui a permis de progresser. Notre relation a toujours été bonne et je suis très heureux pour lui », assure le Special One :

« Depuis quatre ou cinq ans, il est un homme, le patron de l’équipe qui répond présent dans les moments clés qui font l’histoire. Il est un footballeur phénoménal au maximum de son potentiel, physique, mental et tactique. Karim, c’est un joueur multifonction. S’il y avait trois Karim dans une grande équipe, ils joueraient tous : l’un serait buteur, l’autre meneur, le dernier jouerait côté gauche… Je suis vraiment heureux parce que parfois, le Ballon d’Or ne consacre que le talent pur. Là, il sacre à la fois un talent individuel et un homme qui a toujours incarné l’essence du foot : le collectif ».

« Nous pensons que c’est un peu le nôtre… »

Ceci dit, Mourinho n’est évidemment pas le seul homme à se réjouir du triomphe de Benzema. Son collègue Carlo Ancelotti, applaudit également sa superstar, ne quittant pas son rôle de manager. Le Mister pense à l’équilibre de son vestiaire…

« Nous sommes très heureux. Nous pensons que c’est un peu le nôtre. Il s’est dit très fier de cette récompense, il a également remercié tous ses coéquipiers car c’est bien de cela qu’il s’agit, une récompense individuelle grâce à l’aide d’une équipe. Nous l’avons tous félicité. C’est fait, nous devons penser à la prochaine, et nous pouvons commencer demain, en posant quelques pièces », avertit le successeur d’un Zinédine Zidane depuis averti. Peu surpris par les prouesses de celui pour qui il est un aîné avant d’être un supérieur :

« Quand j’étais son coach, je disais à Karim qu’il allait un jour remporter le Ballon d’Or. Je suis vraiment heureux pour lui. Oui, c’est vrai que 24 ans après, je ne pouvais pas rêver meilleur héritier. On a été très peu en France à remporter ce trophée : Raymond Kopa, Michel Platini, Jean-Pierre Papin et maintenant Karim. Il a une place à part dans l’histoire du foot français », reconnaît « le grand-frère » du natif de Lyon :

« Je suis presque un grand frère pour Karim. C’est comme ça que l’on aime bien s’appeler tous les deux : petit frère et grand frère. On a à peu près le même parcours : lui est Lyonnais, moi je suis Marseillais mais à part ça… On a vraiment plein de choses en commun, jusqu’à nos origines : nos familles viennent de villages tout proches en Algérie, dans la petite Kabylie, on en a parlé plusieurs fois ».

Benzema, un exemple pour la jeunesse actuelle

Lorsque l’Olympique Lyonnais cédait Karim Benzema en 2009 au Real Madrid, son président, Jean Michel Aulas, a eu l’ingénieuse idée d’insérer dans le contrat, une clause, valable pour le premier bail de 6 ans uniquement, qui devait rapporter un million d’Euros aux Gones, si leur pépite devenait Ballon d’or à la Casa Blanca. Une somme insignifiante aujourd’hui, le symbole de la vision de JMA, convaincu que son protégé serait un jour : un grand joueur.

Karim Mostafa Benzema est un exemple à suivre pour cette jeunesse footballeuse, paresseuse, qui se plaît dans les complaintes, à accuser les autres d’avoir mal fait son travail. Bercée par des médias qui glorifient leurs erreurs, elle se retrouve, justificatifs surannés en mains, face au plus vieux Ballon d’or du monde, depuis Sir Stanley Matthews en 1956. Un garçon qui a su changer les critiques en forces pour devenir un homme : un vrai…