Racisme : Exclu des stades, accueilli par la rue

Article : Racisme : Exclu des stades, accueilli par la rue
Crédit: Pixabay
19 septembre 2022

Racisme : Exclu des stades, accueilli par la rue

« La rue c’est pas ta mère, car si tu crèves, elle aura d’autres enfants ». Lacrim, éprouvé aux côtés de Kayna Samet, sort les crocs pour rapper ce monde de requins. El Tigre peint le côté carnivore de cette société contenue par des prédateurs qui ne font pas que participer à l’équilibre de l’écosystème. Le détruisent même…

Au stade ou devant sa télé…

Aujourd’hui un supporter peut se faire exclure d’un stade à vie pour racisme. Une action louable qui cependant ne fait que déplacer le problème, sans le résoudre. L’expulsé passe ainsi de l’arène à la rue pour devenir un frustré.

Privé de sa passion, il arrive sur le bitume la haine décuplée, hors d’atteinte de cette répression qui finalement a échoué. S’il ne fait pas son xénophobe en direct, il le fera devant sa télévision c’est sûr, en regardant des collègues l’imiter en direct.

Si vous voulez danser…

Il y a comme une prolifération des saluts fascistes au sein de l’environnement du football européen. Dans la rue, des milliers de supporters du Dinamo Zagreb ont notamment imité ceux de Francfort et de la Juventus au Vélodrome et au Parc des Princes.

Une fois identifiés et exclus, ils retrouveront dans la street des collègues espagnols de l’Atletico Madrid qui, subtiles, ont choisi de sortir une marionnette simienne vêtue de blanc pour soutenir leur club, battu par le Real Madrid, avant de chanter en chœur : « Tu es un singe, Vinicius tu es un singe ». Toute une poésie, les piaillements, les projectiles, histoire d’applaudir le maître de cérémonie de ce concert déconcertant, Pedro Bravo.

« Vinicius doit respecter l’opposition. Si vous voulez danser la Samba, vous allez au Brésil. Ici, vous devez respecter vos collègues et arrêter de faire le singe », lâchait le président de l’Association des agents espagnols, avant de s’excuser :

« Je tiens à préciser que l’expression « singe » pour décrire la danse de célébration de Vinicius a été faite métaphoriquement (« faire des choses stupides »). Comme mon intention n’était pas d’offenser qui que ce soit, je m’excuse sincèrement. Je suis désolé ! Je m’excuse sincèrement ».

Face à cette vilenie, le monde a immédiatement réagi. Pelé, Neymar et autres Ronaldo ont logiquement apporté leurs soutiens à Vini, bien avant les excuses de son offenseur. Le hashtag #BailaViniJr est né pour poursuivre la lutte contre ce fléau qui continue de faire les cent pas sur les trottoirs du Vieux Continent. Est-ce à dire qu’il faut cesser de se battre contre le racisme ? Essayons pour voir… N’ignore-t-on pas celui qu’on dépasse ?

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