CAN 2022 : l’Algérie ne connait pas l’humilité

Article : CAN 2022 : l’Algérie ne connait pas l’humilité
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22 novembre 2020

CAN 2022 : l’Algérie ne connait pas l’humilité

La course vers la CAN 2022 tire à sa fin. En mars prochain se joueront les ultimes journées de ses éliminatoires. Les derniers qualifiés se joindront au Cameroun, au Sénégal, au Mali, à la Tunisie et à l’Algérie. Les Fennecs ont validé leur ticket en prenant 4 points sur 6 lors de la double confrontation contre le Zimbabwe. Un aller-retour qui démontre encore toute la force des champions d’Afrique en titre, sans justifier l’arrogance de leur sélectionneur vis-à-vis du football africain.

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Au sommet de la montagne…

En effet, Djamel Belmadi, sur RMC Sport, n’a pas du tout été tendre avec le football africain : « le football africain est particulier. (…) Parce que les terrains, la distance, tout l’environnement est difficile (…) J’aurais du mal à imaginer une bonne équipe européenne avoir le même rendement en Afrique. »

En évoquant son dernier match, il va même ajouter : « il y a moins de 48 heures, à 15 h de l’après-midi, sur un terrain pourri, 30 degrés et c’est tout de suite très difficile  »

Tout le monde sait que le football africain n’est pas parfait. On peut lui reprocher son manque d’organisation, ses pelouses, mais pas son climat. Le temps qu’il fait en Afrique n’est pas voulu. Comme sur tous les continents, il s’impose. Ce sont ses réalités. C’est ça ou l’Algérie traverse la Méditerranée pour aller jouer dans la zone Euro.

Du Nord au Sud

Sinon, que l’Algérie s’adapte. D’autant plus que le climat du Continent noir appartient certainement au groupe des plus cléments du monde. L’hiver, l’été, le soleil brûlant et désertique du Moyen-Orient qui nous force à jouer le Mondial en novembre, ne sont pas plus doux que le ciel africain. Au contraire…

Aussi, dire qu’aucune équipe européenne ne peut s’en sortir en Afrique, c’est se contredire. L’Algérie aussi, c’est l’Afrique. Ses joueurs évoluent en Europe et sont champions d’Afrique. Ils arrivent à s’y imposer comme avant eux les Rabah Madjer, Salif Keita, Laurent Pokou, George Weah, Didier Drogba, Yaya Touré, Seydou Keita, El Hadji Diouf, Samuel Éto’o etc. Conclusion : tu peux être européen et jouer en Afrique.

Prestation surcotée

Ce que les Algériens font n’a rien d’exceptionnel. Belmadi n’est pas le premier sélectionneur africain à gagner avec l’équipe nationale de son pays. Les Ghanéens Charles Kumi Gyamfi et Fred Osam-Duodu, Stephen Keshi le Nigerian, et Hassan Shehata l’Égyptien l’ont fait avant lui.

On en fait un peu trop dans les médias. Ils ne sont que deux fois champions d’Afrique. Ils viennent de dépasser le Soudan et l’Éthiopie pour égaler la RDC et la Côte d’Ivoire. Ils ont battu la Colombie 3-0 et fait nul contre le Mexique 2-2 en amical : rien d’extraordinaire.

En matches officiels, le Cameroun a battu l’Argentine de Maradona, la Colombie d’Higuita et Valdérama et le Brésil de Ronaldinho. Le Nigrria a plié l’Espagne de Raul et Fernando Hierro. L’Égypte a terrassé l’Italie de Buffon et Pirlo et le Sénégal a recalé la France, championne du monde en titre.

Et que dire du but de Mahrez à Hararé ?

Magnifique, mais moins impactant que ce que Mboma a pu faire au même endroit le 17 Août 1997. Ce n’était pas les Warriors de Kadéwéré, mais de Bruce Grobbelaar. Le célèbre portier de Liverpool, sélectionneur à cet instant, a vu son gardien se faire clouer par deux missiles de Patrick Magique. Pied gauche – pied droit : pleine lucarne. Le Cameroun s’impose 1-2 et se qualifie pour le Mondial 1998.

Un effectif inférieurs à d’autres

Pour grandir l’Algérie, son effectif est souvent brandi. Et pourtant, il est moins éblouissant que celui du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Nigéria ou même du Ghana. Le Gabon a Aubameyang, l’Égypte Salah, le Maroc Ziyech et Akimi : Riyad Mahrez est l’arbre qui cache la forêt de guerriers sur lesquels se fonde leur caractère bien trempé. Rappelant ainsi à tous qu’au Caire, Benlamri et les siens ont battus les Lions de la Terranga aux poings… : pas dans la technique…

Pas de surprises…

En Afrique, il y a eu des équipes bien plus fortes et plus dominantes que l’Algérie. Dans le jeu comme dans les victoires, on peut citer : le Cameroun entre 1982 et 1990, le Cameroun du début des années 2000, le Ghana de la fin des années 1970, le Nigéria entre 1994 et 1998 ou l’Égypte de 2006 à 2010. Autant de générations qui contrairement au pays de Bennacer, ont gagné hors du Maghreb.

De ce fait, il faudra peut-être attendre pour le voir enchaîner un second succès consécutif au Cameroun. Patienter pour percevoir un changement chez eux, car on se souvient aussi des propos de Beloumi et de Feghouli, qui à l’issue de leurs belles prestations aux Mondiaux 82 et 2014, snobaient déjà l’Afrique en dédiant leurs succès au monde arabe. Au point ou le site Africa Top Sports se demandait le 27 Juin 2014 : L’Algérie représente-t-elle réellement l’Afrique au Mondial ?

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Commentaires

Ecclésiaste Deudjui
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Très bon article comme d'habitude. La documentation a été bien faite. Merci

Fouda Fabrice
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Merci...