Cris de singes : ça sent le ridicule !

Article : Cris de singes : ça sent le ridicule !
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18 novembre 2019

Cris de singes : ça sent le ridicule !

Il y a deux semaines, Mario Balotelli était encore victime de racisme. Face à l’Hellas Verone, le joueur de Brescia subissait une fois de plus l’assaut de supporters scandant des cris de singes. Une attitude qui provoquera le courroux du buteur italien et son envie de quitter le terrain. Ce qu’il ne fera pas finalement. Il marquera un but somptueux en fin de match. N’empêchera pas son équipe de perdre 2-1. Mais démontrera bien que la seule façon de lutter contre le racisme, c’est de l’ignorer de la plus belle des manières.

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Stéréotypes

On a tendance à faire de l’Italie la maison du racisme. Ce qui est très réducteur. Il y a du racisme en Italie mais l’Italie n’est pas raciste. Les comportements insupportables qu’on rencontre dans certains stades de La Botte sont présents en Angleterre, en France, en Belgique, en Espagne, en Russie et dans d’autres pays à travers l’Europe. La preuve qu’il est difficile d’enfermer le racisme dans une boite de conserve et de lui coller une étiquette.

Bien…

Aussi, de quel racisme parle-t-on véritablement ? De celui qui divise le monde en race ou de celui qui place une race au-dessus d’une autre ? S’il s’agit du premier, il sera carrément impossible de lui faire opposition. C’est ce racisme qui définit le monde. Qui le régularise. Au-delà du côté noir, blanc et autres, nous représentons tous une lignée, une famille, un nom : une race.

Il y a 7 milliards de races. Et pour revenir au football, sur une pelouse chacun porte son maillot : représente une couleur. Preuve que lorsque le racisme est utilisé à bon escient, il fait du bien. Il met les gens à leur place et facilite les rencontres. La meilleure équipe devrait être celle qui a remporté le plus de trophées. Et non celle qui évolue en Europe, par exemple. Dans le sport le racisme doit servir à la performance.

Soeurs noires par 5DMédia – Pixabay CC0

Ou bien ?

Par contre s’il s’agit de ce racisme qui place une race au-dessus d’une autre, parlons d’injustice. Car le problème n’est pas le racisme mais l’action qui lui succède. L’injustice est le mot le plus approprié pour définir cette action inique. Et qui dit injustice dit différence de traitement. C’est injuste ce que les sud-africains font aux habitants africains étrangers. C’est injuste d’organiser la Coupe du monde des clubs en même temps que la Coupe d’Afrique des Nations. C’est injuste de voir les fédérations africaines accepter ça sans rien dire.

C’est injuste d’enlever la Coupe des Confédérations. De ne lui avoir pas donné le nom Coupe Marc-Vivien Foé, mort durant un match de sa compétition. C’est injuste de penser que parce que tu remportes la C1 en Europe, tu es forcément supérieur à ceux qui le font dans d’autres confédérations. C’est injuste d’arrêter un match, de sanctionner un supporter pour des cris de singes… C’est la liberté d’expression qui le dit.

Supporters par Ben_Kerckx – Pixabay CC0

Comme un symbole

Le supporter qui fait un cri de singe est aussi victime du système que le noir qu’on qualifie de singe. Très souvent le joueur noir qui le subit est ultra plus riche que lui. Il peut quand même laisser passer ce geste qui n’en veut pas à sa vie. Et se concentrer sur plus important. Le chien aboie la caravane passe, dit le proverbe. Toi homme noir, qu’est-ce que tu fais d’un enfant qui fait un cri de singe dans un bus ? Tu le sors ? Tu le fais arrêter par la police ? Tu sors du bus et arrive en retard à  ton travail ? Ou tu t’achètes ta voiture ? On peut suspendre un supporter à vie d’un stade, il vivra hors du stade.

Ces gens qu’on qualifie de racistes ont été éduqués par des intellectuels qui disaient de l’homme qu’il descend du singe. Et qu’en Afrique il s’est arrêté en chemin. Le vrai racisme n’est pas dans les tribunes : il est dans les livres. Les cris de singes ne sont qu’un bouc émissaire. Et s’attarder dessus c’est nier tout le travail que les leaders noirs ont fait pour l’homme originaire d’Afrique.

Ségrégation raciale par WikiLmage – Pixabay CC0

Blackout

Le dolorisme ne grandit pas l’homme noir. Il l’affaiblit au contraire. Les débats, les hashtags #noiretfier sur les réseaux sociaux pour soutenir les noirs victimes de cris de singe, finissent par rendre le combat des noirs ridicules et les humilient encore plus. Surtout quand on sait que Présence Africaine est basée à Paris.

S’apitoyer pour un cri de singe c’est dire que Martin Luther King et les autres n’ont rien fait. Ce qui est évidemment faux. Esclavage, colonisation, avant on tuait des noirs pour des futilités. Aujourd’hui grâce au sport, les noirs constituent une véritable aristocratie. Tout à fait capable de sourire devant ces fils des basses classes. Très souvent descendants de ces ouvriers qui se baladaient à travers le monde sous les ordres de l’impérialisme, une balle en main. Ce ballon, avatar du sport : le premier facteur de la libération de l’homme noir.

Martin Luther King par Botana – Pixabay CC0

Emprise

Se plaindre d’une personne c’est accepter que votre vie dépens d’elle. Vous avez déjà vu un chinois déplorer des gestes de kung-fu dans les tribunes ? Ou vouloir coacher une équipe européenne ? Il s’en fout éperdument. Il ne sait même pas si c’est possible. Il est focalisé sur son objectif : rendre fier son pays d’origine. Les africains se plaignent de racisme parce qu’eux aussi méprisent leurs racines. Ils ont souvent honte d’être africains : de l’assumer. Et la réalité finit toujours par les rattraper.

Combien d’anciens footballeurs noirs sont revenus en Afrique racheter des clubs pour en faire de grandes écuries ? Combien sont revenus transmettre leur savoir à leurs jeunes frères ? Si Habib Beye revenait entraîner la Jeanne d’Arc de Dakar ? Que Samuel Eto’o reprenait l’Union de Douala ? Ou Yaya Touré s’asseyait sur la touche de l’ASEC d’Abidjan ? Etc. Il n’y a pas que les postes de sélectionneur ou de dirigeant de fédération qui peuvent changer le football africain. Si tous ces anciens joueurs, au lieu de rêver du Real Madrid et du Barça qui ne les recruteront jamais, inondaient les clubs africains de leur compétence, l’injustice diminuerait fortement.

Enfant africain par Numbercfoto – Pixabay CC0

Black to the future

Guy Roux a pris Auxerre en 2e Division Française pour l’emmener en Ligue des Champions. Mourinho a commencé professeur de sport au Portugal. Guardiola s’est lancé en Catalogne. Sir Alex Ferguson a débuté en Ecosse. On ne respecte que ceux qui ont du respect pour eux-mêmes. Les africains doivent arrêter de se voiler la face. Qu’ils pensent à l’Afrique comme une terre de développement. Lorsque tu choisis de jouer pour ou dans un pays, il faut accepter ses réalités sociales et surtout historiques. Si l’Europe était si difficile, vous n’y vivriez pas. On ne peut pas être bon et mauvais à la fois. On peut juste comprendre que certaines personnes ne nous aiment pas. Et avancer…

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