Le football africain et ses techniciens : deux poids, deux mesures, une réalité

Article : Le football africain et ses techniciens : deux poids, deux mesures, une réalité
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9 octobre 2019

Le football africain et ses techniciens : deux poids, deux mesures, une réalité

« Le tigre ne réclame pas sa Tigritude, il bondit sur sa proie », disait Wole Soyinka. Le Prix Nobel nigérian de Littérature répondait alors à la Négritude de feux Léopold Cedar Senghor, Aimé Césaire et Léon Gontran Damas. Sans oublier évidemment de laisser des traces pour qui veut l’entendre. Il est temps de donner aux africains leur chance. Semble-t-on suivre ces derniers temps. Dans les footballs européen et africain, des voix s’élèvent pour exiger une reconnaissance de l’intelligence africaine : balle aux pieds. Un appel au secours qui ne fait que conforter ces pensées qui définissent l’Afrique dans son historique. C’est-à-dire un monde qui ne se définit qu’à travers les yeux des européens. Et se projette difficilement dans ceux de ses frères.

Mal aimé FC

Le football est indissociable de la société dans laquelle il se joue. Le manque criant de reconnaissance de la qualité noire n’est pas que liée à l’esclavage et à la colonisation. Ces chocs violents subis par son humanité, se sont greffés en arrivant à des difficultés communes aux terres noires. Celles liées aux valeurs mises en avant au sein de leur collectivité. Et qui dit valeurs, dit surement famille. Frère ! Les techniciens africains sont coincés entre l’irrespect des autres et la défiance des leurs. Frère ! Parce qu’il ne peut pas rentrer chez lui, l’homme noir est dédaigné. Frère ! La familiarité engendre le mépris. Frère !

Un entraîneur africain dans son pays n’est pas considéré comme un spécialiste mais comme un membre de la famille. Frère ! Il peut donc attendre, comprendre, puisqu’on est ensemble. Frère ! Et quand il est recruté, on le paie comme un frère et pas comme un spécialiste. Frère ! On lui donne peu, on lui demande plus : c’est la famille. Frère ! Et dans nombre de familles en Afrique vous trouverez l’histoire de l’enfant qu’on a aimé plus que les autres. Frère ! Donc d’un groupe d’individus qu’on a sacrifié aux dépens d’un seul. Frère ! Le récit d’un ensemble de frustrations devenue communauté. Frère !

Versus

Aussi, l’amour que ce frère n’a pas eu, il le gagne en se construisant un royaume où il sera le seul roi. Quitte à laisser des frères innocents dans le désarroi. L’objectif est de s’éloigner au maximum de cette éducation qui l’a écarté de sa famille. Il veut être au-dessus d’eux pour leur prouver qu’il peut réussir sans eux. Et pour ça, il est prêt à tout. Et souvent à trahir, si c’est le seul moyen de garder sa place élevée. A privilégier un étranger aux dépens de sa personne. Qu’elle soit compétente ou non.

En Afrique, deux types de personnes s’affrontent donc régulièrement. Ceux à qui on a tout donné et ceux à qui on a rien donné. Ce qui signifie qu’un africain devant un autre, c’est potentiellement un homme face à son rival ou devant un prétendant à sa place.

Plus jamais ça

On assiste ainsi à un défilé d’individualismes changé en concurrence farouche. La preuve que si l’Afrique était solidaire, ses enfants ne se plaindraient pas autant. Ce n’est pas qu’elle n’y existe pas, la solidarité. C’est qu’on parle d’une pierre précieuse qu’il faut trouver en creusant profondément. L’histoire du football africain c’est l’histoire de l’Afrique. Celle d’une grande famille éclatée. Maintenant c’est à chacun de ses fils de savoir s’il veut reprendre les erreurs de ses parents. Ou les corriger pour le bien de ses enfants.

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Commentaires

Tchakounte Kemayou
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Bonjour Fabrice,
Bel article.
Besoin d'avoir ton contact privé stp.
Merci

Fouda Fabrice
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Bonjour mon frère. Et merci. Je vais te donner mon adresse mail et tu vas me contacter dessus : foudafabrice@yahoo.com