Ligue des champions : Le football européen démystifié ?

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4 octobre 2019

Ligue des champions : Le football européen démystifié ?

Au-delà du sensationnel 2-7 infligé par les allemands du Bayern aux anglais de Tottenham. Non loin de ce naufrage qui ranime la défaite 1-7 du Brésil devant les Adlers* en 2014, la Ligue des Champions nous a encore offert un délice lors de sa dernière journée. Le match nul du Réal Madrid face au FC Bruges à domicile 2-2. Le Napoli tenu en échec à l’extérieur par des Genkois entreprenants 0-0. La Remontada du RB Salzbourg à Anfield – bien que battu 4-3. Ce mets bien assaisonné par la folie du football, laisse transparaître un point d’interrogation au-dessus de nos têtes. Existe-t-il un football supérieur à un autre ?

Mine d’or

Certains parlent souvent de championnats mineurs. Mais qu’est-ce qu’un championnat mineur au fond ? Ils jouent tous la même balle. Quand on voit avec quelle facilité l’Ajax a battu Valence à Mestalla 0-3, on se demande vraiment ce que ça peut vouloir dire. Passés par les tours préliminaires, les héritiers de Johann Cruyff n’ont fait qu’une bouchée du récent 4e de Liga. Histoire de rappeler qu’ils sont quand même champions des Pays-Bas. Un trophée qu’on néglige malgré le passé mythique de ce club. Mais qui démontre peu à peu que le football n’est ni plus ni moins un sport universel.

Red Bull donne du zèle

Une discipline où les taureaux ont aussi leur place. Olé ! Les champions d’Autriche en titre, emmenés par l’entraîneur américain Jesse Marsch, ont fait ce que le Barça de Messi n’a pas pu faire. Remonter 3 buts aux Reds de Klopp avec une telle facilité, relève de l’incroyablement vrai. Il ne s’agit pas là de buts forcés, marqués à l’arrache. Mais d’actions remarquablement bien construites par l’ancienne écurie de Sadio Mané. Non pas grâce à des joueurs qui n’ont pas pu s’imposer dans le 5 Majeur européen. Mais bien par des talents issus d’autres continents. Des techniciens supérieurs tels que le coréen Hwang bourreau de Van Dijk, buteur et passeur. Et le japonais Minamino, buteur et passeur.

Et bien d’autres encore…

Les natifs de Chuncheon et d’Izumisano ne sont pas les seuls talents à avoir impressionné l’Europe mercredi passé. Le club qui a permis les éclosions de Kevin De Bruyne, Kalidou Koulibaly ou encore Milinković-Savić, en a aussi dévoilé un autre : Junya Ito. L’ailier droit nippon du RKC Genk a également fait montre d’une virtuosité remarquable en milieu de semaine.

Pour sa première saison en Champions League, le N°7 des champions de Belgique en titre a fait le boulot face aux hommes de Carlo Ancelotti. Aux côtés de son capitaine, le serial buteur tanzanien Mbwana Aly Samatta, l’ancien du Kashiwa Reysol a encore prouvé qu’il n’existe pas de football exotique. Sa prestation n’est que la suite logique d’un jeu qui ne saurait se contenter d’une seule définition. Un tableau mêmement dessiné par l’iranien Sardar Azmoun du Zenit Saint-Saint-Pétersbourg. Et le sud-africain Percy Tau.

Jouer son premier match de C1 à Santiago Bernabeu face à l’immense Maison Blanche, n’a pas fait trembler le Brésilien* d’un seul cheveu. Passeur décisif sur le premier but de Bruges. Déclencheur du pressing sur le second, le champion d’Afrique 2016 n’a jamais été impressionné par Sergio Ramos et les autres. Il est resté fidèle au Kasi Flava des townships et son équipe en a bénéficié. Une insouciance qui rappelle à juste titre les propos de son compatriote Reggie Moloi. Lequel organisateur du tournoi de Soweto de Kasi Flava, déclarait dans les colonnes du numéro So Foot de Juillet-Août 2019 :

« Le football direct, comme vous le pratiquez en Europe, on trouve ça chiant. OK, c’est plus efficace, les résultats parlent pour vous, mais on préfère épicer les débats ! »

*Surnom des joueurs de la sélection allemande
*Surnom des joueurs du club sud-africain des Mamelodi Sundowns

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