Chelsea : Mourinho avait (encore) raison

Article : Chelsea : Mourinho avait (encore) raison
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2 mars 2019

Chelsea : Mourinho avait (encore) raison

Dimanche le 24 Février 2019 restera certainement une date spéciale pour le football anglais. Et pourquoi pas mondial ? Nous sommes à Wembley, le temple du football, et on assiste à une scène surréaliste. Le gardien espagnol Kepa Arrizabalaga envoie son entraîneur Maurizio Sarri balader et refuse d’être remplacé. Son équipe Chelsea perd aux tirs aux buts contre Manchester City (0-0 / 4-3 aux t-a-b) et le sport roi plonge dans une crise qui ne date certainement pas de la dernière finale de la Coupe de la Ligue anglaise.

Wembley par Billy Hicks – Wikipedia CC BY-SA 3.0

Jamais deux sans trois

« Quand je vois les deux buts concédés, je me dis que mes joueurs ont trahi mon travail à l’entraînement », regrettait José Mourinho le 12 Décembre 2015. Nous sommes en zone mixte et Leicester vient de battre Chelsea 2-1. Quelques jours après le portugais était limogé et laissait les Blues à une triste seizième place en championnat. Une chute indigne du champion et vainqueur de la Coupe de la Ligue qu’il fût environ 7 mois plutôt lors de la saison 2014/2015. L’éboulement lui a été naturellement attribué. Son management a été pointé du doigt et les joueurs sont sortis blanchis de l’histoire.

La saison d’après, Antonio Conte lui succède logiquement et remporte encore la Premier League et la FA Cup l’année suivante. Ce sera sa deuxième et sa dernière saison à Londres. Un bilan formidable pour une autre issue incompréhensible liée une fois encore aux joueurs. Lesquels avaient encore lâché leur entraîneur sans la moindre intervention des dirigeants. L’italien est remplacé par un autre italien et le manège repart de plus belle. Sarri est à son tour abandonné par ses joueurs. Sa tactique devient « incompréhensible » et le club sombre dans une nouvelle impasse. Une situation agrémentée par le cinglant 6-0 pris chez les Cityzens. Une apogée atteinte avec cette « insurrection » de l’ancien portier de l’Atletic Bilbao.

Eden Hazard par Ben Sutherland – Flickr CC BY 2.0

Le jardin d’Eden

Le football aujourd’hui est défini autour de la notion de star. Il lui faut des stars pour exister. Qu’est-ce que c’est ? On ne sait pas vraiment. Avant une star c’était un leader technique et charismatique au passé glorieux destiné à un futur plus que glorieux. Maintenant c’est un peu l’amalgame. Toujours est-il cependant, qu’on en raffole dorénavant. Les grandes écuries doivent être capables d’en attirer le plus possible pour prétendre à la victoire. Une venue qui n’est pas toujours bénéfique. Un règne qui peut tourner au fiasco, la star n’étant plus forcément un leader. C’est-à-dire ce joueur capable de tirer son équipe vers les sommets. L’étoile sur Terre peut aussi être un « Hazard ». José Mourinho en 2014 : « Eden est le genre de joueur qui n’a pas la mentalité pour regarder derrière et venir aider son arrière-gauche et donner sa vie pour lui.»

Un reproche que ne lui fera pas Antonio Conte sans toutefois oublier de le penser. L’ancien capitaine et milieu défensif de la Juventus use d’une philosophie tactique très proche de celle de José : il n’en aura pas besoin. Sarri le fera pour lui : « Hazard ? Pour l’instant, c’est plus un joueur individuel qu’un leader. Il est bien sûr très important pour nous parce que c’est un très bon joueur. Il peut nous faire gagner des matchs. En deux minutes. Parfois même, ça ne prend qu’une minute. Mais pour le moment, ce n’est pas un leader. »

L’ancien technicien du Napoli poursuivra en disant : « Il a dit que ses entraîneurs lui avaient demandé d’en faire plus. Son potentiel est plus élevé que ses performances. Il doit se respecter lui-même d’abord, il doit faire plus. Eden est un excellent joueur mais c’est un joueur individuel. » Le Belge reconnaîtra d’ailleurs son manque d’implication dans le collectif. Notamment à l’époque du Mou : « Au cours de ces douze années de carrière professionnelle, j’en ai eu une mauvaise : les six derniers mois sous Mourinho, et c’est en partie de ma faute.» Une période qu’il aimerait bien revivre : « Si on me demande aujourd’hui avec quel entraîneur je souhaite à nouveau travailler, alors je dis : Mourinho (…) Si vous gagnez, Mourinho est le meilleur entraîneur que vous puissiez imaginer. Il devient alors votre ami, et vous pouvez faire ce que vous voulez. Vous désirez un jour de congé ? Il vous en donne deux. (…) Je n’ai pas beaucoup de regrets concernant ma carrière, mais ne pas avoir travaillé plus longtemps avec Mourinho en est un. »

Le Diable Rouge (surnom des joueurs de la sélection belge) s’était d’ailleurs excuser auprès du tacticien portugais juste après son éviction : « J’ai été l’un des joueurs les plus décisifs (la saison dernière) et cette année, j’ai été moins performant. Je n’étais pas au même niveau. Alors j’ai envoyé un message à José et il m’a répondu en me souhaitant le meilleur pour le futur. » Un avenir qui tel qu’on l’a constaté ci-dessus n’a pas vu un Hazard vraiment changer dans ce sens. Malgré une Coupe du Monde en Russie où il fût le technicien supérieur de sa sélection, il semble même imperméable aux critiques de son manager actuel : « Pour être honnête, je m’en fous. Je joue mon football. Peu importe ce que le manager dit. Je suis toujours concentré sur cette équipe. Je veux le meilleur pour cette équipe. » Mais il pense au groupe. C’est déjà ça de positif…

Lionel Messi par L.F.Salas – Wikimedia Commons CC BY 2.0

Sur la cour du roi Léo

En plus de la grosse colère piquée par son entraîneur, le réflexe de Kepa a provoqué de nombreuses réactions. Le goalkeeper des Blues a littéralement été lynché à tous les niveaux de l’échelle du football. De la presse anglaise aux joueurs, celui qu’on a qualifié de « gardien mutin » a laissé une très mauvaise image de lui. Chris Sutton, ancien joueur de Chelsea : « Le comportement de Kepa est une honte. (…) Il ne devrait plus jamais jouer pour Chelsea. (…) Je me sens désolé pour Sarri. »

Une situation inédite ? Pas du tout. Ceux qui disent n’avoir jamais vu ça disent la vérité ou feignent de la regarder en face. Le « premier » à refuser de se faire remplacer par son entraîneur est celui qu’on considère comme le premier des footballeurs des temps modernes. En effet, Lionel Messi avait également recalé la volonté de remplacement exprimée par son coach. C’était le samedi 18 Octobre 2014 en Liga. Barcelone battait Eibar 3-0 au Camp Nou et Luis Enrique devenait le dindon de la farce de sa star. Un refus qui occasionnera la sortie de Neymar… aujourd’hui Parisien. Un souvenir que ranimera cet abonné de Twitter pour un message évidemment bien reçu par Kepa. Le dénommé Revuelta commente : « Tout le monde s’en fichait quand Messi a refusé d’être remplacé.»

Effectivement la polémique jadis reprise en boucle par la presse espagnole, n’avait pas connu la proportion mondiale de celle du natif d’Ondarroa. Afin de calmer « l’hémorragie », le Basque s’est excusé : « Tout d’abord, je regrette la façon dont la fin du match a été perçue. Je n’ai jamais eu l’intention de désobéir à l’entraîneur ou à l’une de ses décisions. Je pense que tout a été mal compris dans le feu de l’action lors de la dernière partie d’un match pour un titre. (…) J’ai un grand respect pour l’entraîneur et son autorité. » Marchant ainsi sur les traces de l’Argentin avant lui : « Beaucoup de choses ont été dites ces derniers jours mais Luis Enrique est le manager et il peut me faire sortir quand il veut. » Sans pour autant endiguer la situation.

Le sélectionneur de l’équipe d’Espagne n’a toujours pas pu sortir Léo Messi. Et celui-ci ne sera même pas sanctionné de surcroît. La violence de la scène en terre catalane ne serait pas comparable à celle de la semaine passée. Sauf qu’on ne parle pas de violence ici, mais de respect de la hiérarchie. Si Kepa a été sanctionné, c’est que Messi aurait dû être sanctionné. Un beau rêve ? Une immunité qui dessine aujourd’hui celui qu’on appelle le footballeur moderne. A savoir, un Pogba qui critique ouvertement son entraîneur dans la presse ; qui le défie à l’entraînement et jubile son licenciement. Un gros problème d’après Darren Fletcher : « Il ne s’est pas bien conduit récemment et il a besoin d’un coup de pied derrière. Et je pense que son poste d’aujourd’hui, qu’il s’agisse de son équipe ou autre, était totalement déplacé. C’est un gros problème pour moi Bref un leader négatif qui ne pense qu’à lui (…) C’est une autre préoccupation parce que tout le monde a parlé de qui va partir – Paul Pogba ou José Mourinho ? Quelqu’un a besoin de s’emparer de Paul Pogba et de lui dire que ce n’était pas une bataille entre lui et José Mourinho et qu’il a gagné. (…) Je ne dis pas que c’est nécessairement de sa faute. Peut-être que c’est à voir avec le joueur moderne. »

Un leader négatif selon le Spécial One : « Vous avez maintenant une génération de joueurs qui ne sont pas que des joueurs, mais tout un package. Vous avez le joueur, la famille, l’agent, l’entourage, le directeur de la communication. Parfois, vous avez même le propre staff médical du joueur, et dans les situations extrêmes il a même son préparateur physique individuel. Quand vous avez ce joueur, vous avez toutes les distractions autour… (…) Quand on parle de leaders dans le football, les gens pensent toujours à des leaders positifs. Mais un leader négatif est aussi un leader. Et tous les leaders que vous rencontrez sur votre chemin ne sont pas forcément de gentils leaders qui vous aident à accomplir vos objectifs. »

Jamie Vardy et David Luiz par @cfcunofficial (Chelsea Debs) London – Wikimedia Communs CC BY-SA 2.0

Jamie Verdict

Difficile de contredire, l’ancien assistant de Louis Van Gaal. Surtout lorsqu’on repense à Eden Hazard qui a écœuré ses trois derniers managers à Chelsea. Et qu’on observe ce qui se passe à Leicester depuis 2015. Le club des Foxes sombrent sous les mêmes couleurs que les Bleus de Londres. Deux paires de trois entraîneurs virés (dont un en intérim : Guus Hiddink à Chelsea) ; de la mise à l’écart de Claudio Ranieri à ce jour, les Lions et les Renards se croisent dans leurs soubresauts. Roman Abramovitch s’apprête à vendre le club londonien. Vichai Srivaddhanaprabha le propriétaire thaïlandais du LCFC nous a tragiquement quittés. Et on se demande encore comment un entraîneur qui a mené une équipe très moyenne vers un titre de champion de la première ligue au monde a pu être évincé de la sorte. Ecarté tel Mourinho du « Théâtre des Rêves » et Claude Puel de sa prestigieuse place au King Power Stadium : on a la réponse aujourd’hui. Les joueurs ne voulaient plus de l’italien. En l’occurrence Jamie Vardy, encore cité dans l’éviction du français récemment. L’international anglais aurait même insulté l’ancien coach de l’Olympique Lyonnais à la fin du match face à Manchester : « Pourquoi il leur parle, cette put… de tête de bi… (Knobhead, en VO) ? »

Il y’a quelques jours Mourinho déclarait sur Bein Sport : « La phrase de sir Alex Ferguson que j’ai conservée était : « Le jour où un joueur devient plus important que le club, au revoir ». La structure d’un club doit être là pour protéger un entraîneur et que les joueurs sentent que tout est en place, qu’ils comprennent qu’ils ne vont pas arriver dans une situation où ils se sentent plus importants qu’ils ne l’étaient auparavant. » Ce qui n’est clairement plus le cas de nos jours. Et il sait de quoi il parle. Pogba lui a été préféré. Les joueurs ont pris le pouvoir.

Allan Shearer : « Paul Pogba est le plus gros transfert de l’histoire du club. Même s’il est champion du monde, il n’est pas digne de lacer les chaussures de ceux qui sont rentrés dans l’histoire d’Old Trafford. Il a été pathétique contre West Ham et a été si mauvais que Mourinho a dû le sortir parce qu’il n’apportait rien. S’il cherche à faire renvoyer son manager, il est train de faire un bien meilleur travail que de jouer au football. (…) Je suis vraiment triste que cela n’ait pas fonctionné pour lui, parce que c’est un grand manager. Sa première saison a été un succès pour lui, avec deux trophées remportés. (…) Cela ne se passait jamais comme ça quand j’ai commencé à jouer. Le club avait le pouvoir, le boss aussi. Maintenant, ce sont les joueurs qui ont tout le pouvoir. »

Tous veulent être des copies conformes à Lionel Messi et marcher sur la discipline à leur guise. La discipline : le point commun de tous ces entraîneurs qu’on a cités. Mourinho, Conte, Sarri, Ranieri, Claude Puel et Luis Enrique ne badinent pas avec l’indiscipline. Un caractère qui les met forcément en conflit avec les indisciplinés. Ces joueurs qui parce qu’ils sont bourrés aux as ne respectent que leurs employeurs…

Un Billet de 500 € par Alexas Fotos – Pixabay CC0

L’argent, le nerf de la guerre

L’inconduite de Kepa lui a valu une sanction financière. Le champion d’Europe des U19 paiera une amende de 225 000 Euros sur les 11,5 Millions d’Euros qu’il gagne annuellement. Une goutte d’eau dans la mer qui réduit la supériorité de Sarri à un monnayage et n’exclut en rien une « rechute ». Il a certes été mis sur le banc face à Tottenham, mais c’est juste pour un moment. C’est le gardien le plus cher de l’histoire. On a investi 80 Millions d’Euros sur lui pour qu’il puisse rapporter plus. Et ce n’est pas sur la touche qu’il le fera. Une semaine de son salaire, et le tour sera joué. Si un joueur gagne assez pour aller à sa retraite tout de suite, que gagnerait-il à respecter son entraîneur. Il a déjà ce qu’il cherche : un bon salaire. Même qu’on l’a persuadé qu’il était talentueux et qu’il devait être titulaire incontestable…

Une évidence doublée d’une confirmation qui s’oppose à la discipline émanant de la conquête d’une place de titulaire. Et lorsque les médias s’en mêlent en faisant croire aux joueurs que le banc de touche est un lit d’hôpital, le clash s’annonce détonant. Le joueur doit jouer à tout prix, veut jouer et sait qu’il va jouer peu importe les humeurs de son coach. Il rapporte gros au club pas lui. C’est du marketing. Un marchéage qui fragilise la place de l’entraîneur. Une méthode qui décide de qui va débuter sans l’avis de celui qui est payé pour le faire. Les entraîneurs épris d’équité sont donc mis de côté de peur qu’ils placent l’investissement sur la touche. Un départ qui profite à l’arrivée sur les bancs de simples représentants de la pédagogie financière. La marque protégée, le système peut continuer sa progression. Une révolution qui tue l’évolution des joueurs.

Pourquoi les superstars d’aujourd’hui ont du mal dans les compétitions majeures des équipes nationales ? Car en sélection on fait avec ce qu’on a. C’est le talent individuel et ta capacité à t’adapter aux autres qui compte. On ne peut pas recruter donc on fait avec ceux qu’on a. Il n’y a plus de « lieutenants » pour te faire avaler ce qu’ils ont mâché : à toi de jouer. Plus facile à dire qu’à faire. Un vœu compliqué à exaucer étant donné qu’on est loin de sa zone de confort. Ta situation d’enfant gâté en club t’a donné une fausse image de grand joueur et ton vrai niveau jaillit aux yeux du monde. Oui, le talent d’un joueur ne dépend pas de l’endroit où il se trouve. Usain Bolt est l’homme le plus rapide au monde partout où il court.

Le marketing est une bonne chose. Et pour qu’il le reste, il doit rester à sa place. Sur les maillots, les shorts, les chaussettes, les godasses et autres supports de communication. Les dirigeants d’un club ne doivent pas faire de lui la pierre angulaire de leur gestion. Il doit être en mesure de ne pas obstruer le métier des entraîneurs. Ils doivent être mis dans des conditions de travail professionnelles où le marketing jouerait un rôle de simple figurant. Sorti de son domaine de définition, il devient nuisible.

Nuisibles comme ces sommes astronomiques qu’il génère et qui accompagnent ces joueurs dits talentueux qui n’ont souvent jamais rien prouvé. Le joueur le mieux payé au monde doit faire un avec le meilleur joueur du monde et le joueur le plus cher du monde. Le salaire et le transfert d’un joueur doivent être fonction de son palmarès et du temps qu’il a passé sur la pelouse au cours des dernières années. On donne une valeur monétaire à chaque minute de jouée, à chaque trophée collectif et individuel soulevé et on comptabilise. Ce procédé permettrait d’éviter des réactions insoutenables. Qu’est-ce que Kepa a fait pour être le gardien le plus cher du monde ? Rien. Il a été surévalué, il n’est pas à sa place et ça s’est vu… Un homme qui n’est pas à sa place a tendance à avoir un comportement déplacé.

Un boomerang par Adrian Barnett. – Wikipedia (Domaine Public)

Effet boomerang

La sagesse est fille de l’expérience. Un joueur accompli n’a pas besoin de crier pour se faire entendre. Il a une vue objective sur toutes les situations auxquelles il fait face. Il a gagné en club comme en équipe nationale : il n’a donc plus rien à prouver nulle part. Il devient ainsi un exemple naturel pour les jeunes et les autres joueurs qui songent à réussir. Ronaldo, Iniesta, Xavi, Luis Suarez et autres ne refusent pas de sortir lorsqu’on les remplace parce qu’ils ont démontré à tous et partout qu’ils sont des grands joueurs. Leur absence sur le terrain ne changera rien à leur histoire en tout point valeureuse. Ce qui n’est pas le cas de Messi par exemple.

L’Argentin a besoin d’être sûr de marquer sous le maillot Blaugrana pour exister. Son départ du Barça sera toujours retardé parce qu’il n’y a qu’en Bleu et Grenat qu’il est « assuré » de rester au top. C’est comme ça qu’il s’attaque à tous ceux qui essaient de lui « piquer » sa place. Voilà pourquoi Eto’o, David Villa, Zlatan, Alexis Sanchez, Pedro, Neymar, Iniesta (dans une autre mesure) et Luis Enrique ont été tous débarqués du navire barcelonais. Sans compter tous ces talents de la Masia qui ont fui le despotisme de La Pulga et oublié qu’ils pouvaient pareillement écrire l’histoire de leur centre de formation. Les quintuples champions d’Europe perdent donc peu à peu leur brillance et leur identité en misant sur un joueur qui leur doit tout : le respect y compris. Le buteur Albiceleste se sert de son importance pécuniaire pour faire chanter son club.

Sauf que tout a une fin. Spécialement lorsqu’on a utilisé son « tout » pour les mauvaises raisons. Messi aurait pu utiliser sa puissance pour unir. Il aurait dû peser de tout son poids pour au moins empêcher le départ d’Iniesta ou de tous ces joueurs qui ont injustement été libérés pour qu’il brille. Mais il veut rester seul à la pointe. Le reste il s’en fout presque. Sauf que le football fait partie de la vie. Et dans la vie tu récoltes ce que tu as semé. La victoire en équipe nationale est un accomplissement de ton travail en club. Si elle tarde à arriver pour toi… pour lui c’est aussi et surtout parce qu’il emmène cet irrespect dans tous ces déplacements. La dernière Coupe du Monde en est encore la preuve. Les joueurs qui s’attaquent à leurs entraîneurs ne font pas long feu. Iker Casillas en est l’archétype parfait.

Rien ne vaut une victoire avec son pays. Ça vous débarrasse d’un gros fardeau : vous jouez aussitôt libéré. Vous êtes un nouvel homme. Un soldat détaché par le poids de ses médailles : l’exemple des exemples en plus… Un champion du monde. Un footballeur qui devrait être l’incarnation du joueur parfait. Respectueux de ses supporters, ses coéquipiers, son entraîneur, on est champion du monde après la Coupe du Monde. C’est après qu’on sait qui l’a bien mérité et qui est surpris. On se souvient « tous » de cette menace du gardien des Dragons (surnom des joueurs du FC Porto) vis-à-vis de son entraîneur Mourinho au Real Madrid : « Je te préviens José, c’est la dernière fois que tu critiques les joueurs publiquement. Les joueurs et moi, ici, on a tous déjà démontré qu’on avait beaucoup gagné et qu’on a toujours eu envie de plus. »

Le palmarès… Est-ce une raison pour manquer de respect à son supérieur ? Non. Et la suite le prouvera. Meilleur gardien ibérique de tous les temps, il a buté contre son camp après cette altercation. Naguère louangé par tout Madrid, Casillas s’est fait conspuer par ses propres supporters. Invité sur le banc par José, le champion du monde double champion d’Europe a été confirmé sur la touche par son successeur Carlo Ancelotti… Avant d’être viré du Real en larmes. Lorsqu’il disait au revoir, son président Florentino Pérez n’était même pas près du quadruple vainqueur de C1 qu’il est. Le monument devenu simple homme était seul en conférence de presse devant ces journalistes qui lui ont donné l’impression d’être intouchable. Le roi qu’il était est désormais gardien au royaume du Happy One : au FC Porto. La pierre que tu lances au-dessus de ta tête lui retombe dessus. C’est la loi universelle de la gravité.

Iker Casillas par Илья Хохлов – Wikimedia Commons CC BY-SA 3.0

A l’attaque !

Lorsque les journalistes te tendent leurs micros, ils ne font que leur travail : à toi de faire le tien. Le poisson qui mord à l’hameçon du pêcheur devient un repas. S’il ne sait pas tenir sa langue, tant pis pour lui et heureusement pour les bateliers. Ces matelots ont le « devoir » de te mener en bateau. Il te revient donc de garder les pieds sur terre et à personne d’autre. La parole et les actions d’un grand joueur feront toujours vendre. Au centre du divertissement, il n’a pas de soucis à se faire sur ce plan-là. Acteur principal de la sitcom, il est le fonctionnaire de la distraction. Son bureau un théâtre à ciel ouvert, il doit pouvoir bien jouer son rôle pour survivre à son film. Réfléchir au moindre de ses faits et gestes sans toutefois annihiler l’émotion de son être. Cette expression positive de joie ou de déception qui servira à sa postérité. Un sportif a la responsabilité de faire la une des journaux pour des raisons « Fair-play ». Et non pour avoir ridiculisé son entraîneur ou un coéquipier.

Le manque de respect en général est un frein à la bonne santé de la carrière et de l’image d’un joueur. Un footballeur qui ne respecte rien court à sa perte. Mbappé avait commencé à régresser quand il s’est mis à perturber les entrainements de l’AS Monaco. Il a « lutté » contre Raggi, réclamé à tort le salaire de Radamel Falcao et s’est progressivement invité à la table de la maladresse. Malgré l’effectif de qualité, sa première saison à Paris sera moins bonne que la précédente chez les Asémistes. Une brève escale de malheur. Une chance pour lui que son erreur ait été rapidement dépassée et remplacée par une plus grosse. Celle d’un autre joueur moderne digne de ce nom encore plus sûr de son omniprésence : Neymar…

Depuis les affaires du pénalty et du coup-franc qui ont opposé Cavani à Neymar, la carrière du Brésilien a connu un grand coup de mou. Une grosse blessure qui a failli l’éloigner du Mondial. Le simulacre, un Mondial raté l’année passée. Une autre blessure encore aujourd’hui qui pourrait le priver de la Copa America chez lui si elle était mal ou trop vite soignée. Bref à la suite du Cava-Ney Gate, Neymar a vu Mbappé devenir le « nouveau Pelé » en remportant cette Coupe du Monde qui lui était promise. Le Bondysois y est arrivé en faisant un malheur en Russie à l’instar d’un Cavani en état de grâce. El Matador restait sur sa lancée stratosphérique en club. Parc des Princes où il n’a jamais cessé de conforter sa place dans le « Louvre » du PSG à coups de buts. Histoire que Vinicius Junior arrive en grande pompe en équipe du Brésil pour en découdre avec l’ancien du Santos FC.

Autrement dit, dans la MCN la hiérarchie semble donc logiquement respecter l’ordre des noms. Mots pour maux, le « M » champion du monde français prend le pouvoir à Paris. Le « C », l’athlète pour le Christ (Surnom de Cavani) entre dans l’histoire du club dessiné par la Tour Eiffel. Et le « N » fait la une des faits divers, chassé par le talent fougueux du « nouveau Neymar ». Un Galactique et plus encore selon le quotidien espagnol AS : « Une version moderne et plus forte de Neymar. » Celui qui admet « s’inspirer de l’attaquant Parisien sans se comparer à lui », ne « s’imaginait pas s’adapter au Real Madrid si vite ». Trop tard ! Le mal est fait…

Comme un rat ? Non pas du tout. Comme un jeune mal conseillé tout simplement. Neymar a quitté la Catalogne pour former son royaume à Paris sans tenir compte de l’aspect sportif. Dans un club moins prestigieux que le FC Barcelone il est devenu un simple serviteur à sa grande stupéfaction. Une régression, une idée sans suites : la faute au mépris caractérisé envers un aîné qui ne lui a rien fait. Un cadre de l’équipe qu’il devrait respecter pour tout ce qu’il a apporté au club dans lequel il a signé. Une référence : le repère qui aurait dû l’orienter. Lieutenant devenu général, une expérience qui le comprend parfaitement.

Edinson Cavani n’a pas toujours été le meilleur buteur de l’histoire du PSG. Il a servi Ibrahimovic et son équipe avant d’être desservi par les bienfaits d’une humble vie. Il mérite juste beaucoup de respect. Si Neymar a été forcé de « s’incliner » devant Messi, il aurait dû être forcé de le refaire devant Cavani : le « Messi » du PSG. C’est dur à attendre mais c’est la vérité. Sur la cour du roi des sports, ce sont les faits qui parlent. Ney gagne 30 Millions d’Euros par an environ. Il a un énorme talent mais ici c’est Paris. Et à Paris l’Auriverde (surnom des joueurs de la sélection brésilienne) ne fait pas encore le poids avec le Celeste (surnom des joueurs de la sélection uruguayenne). Kick and Rush, et KM7 en profite pour filer à l’anglaise, bien lancé par l’angélique Di Maria. A l’attaque !

Aimé Jacquet en 1994 par Auteur Inconnu – Wikipedia (Domaine Public)

Offensives missives

Aimé Jacquet a dit une fois : « Le football est le reflet de notre société. Regardez bien l’expression d’un joueur sur le terrain, c’est sa photographie dans la vie. » Une vérité toute faite. Nous vivons un monde basé sur l’offensive. Il faut attaquer, blesser pour susciter le respect. Une démarche qui crée un désordre caricatural et relègue la discipline au second rang dans un usage où elle se fait prépondérante. Une métaphore portée en flambeau par ses médias qui réclament l’attaque à outrance dans le sport.

On assimile la philosophie à l’offensive et on reduit le spectacle au front de l’attaque… Les défenseurs ne sont-ils pas des artistes ? Des défenseurs de la cause footballistique ? On parle de défendre un principe qui inspire la discipline et le respect des valeurs du football pour mieux défaire son adversaire. Le football total est une pensée fondée sur le collectif qui demande de défendre ensemble pour attaquer ensemble. Partie de la récupération d’une défense modèle du genre, une super contre-attaque en quelque sorte : la philosophie de Cruyff. Une école à laquelle appartiennent Guardiola et Mourinho d’une manière et d’une autre. Quoique les anciens joueur et assistant du club Alzugrana ne jouissent pas des mêmes faveurs.

Guardiola a eu la « chance » dans sa carrière de tomber sur des joueurs très professionnels. Des joueurs qui même lorsqu’ils ont été en disgrâce avec lui, ont toujours fait le job. Ils les mettaient sur le banc et à chacune de leur entrée, ils faisaient une bonne prestation pour justifier sa bourde. Eto’o, Yaya Touré, Seydou Keita, Thomas Muller, Sergio Aguero etc. ont fait gagner Guardiola pour lui prouver qu’il était dans l’erreur. Un respect de la hiérarchie qui n’est pas forcément fortuit. L’ancien pensionnaire de la Roma prend les pleins pouvoirs lorsqu’il signe dans un club. Si tu t’opposes à lui tu t’opposes au boss du club. En outre tu perds un temps précieux… : tu devrais aller jouer à la ba-balle dans la cour. Seuls les résultats décideront de qui reste ou qui part. Ce sera lui ou toi. Et si c’est toi, attend toi aux foudres médiatiques. Dehors aussi il a la côte.

Ainsi, de façon de moins en moins subtile, les médias suggèrent aux joueurs que pour le bien de leur croissance, ils devraient aller jouer pour Guardiola et lui obéir. Ils progresseraient… Ainsi Riyad Mahrez, l’un des meilleurs joueurs de Premier League, peut progresser hors des radars sans que personne n’en parle. Mais si c’était Mourinho qui le faisait, un journal serait allé interviewer l’algérien en coulisse pour ressortir sa colère et l’opposer à son entraîneur. Et on organiserait des débats pour expliquer aux jeunes que le portugais était à 55 ans un entraîneur « Has Been ». Une discussion au cours de laquelle on regretterait énormément un entraîneur de 70 ans pour illustrer cette envie de modernité.

Pourquoi ? Parce que ce n’est pas à cause du Brexit et de l’élection de Donald Trump que Ranieri a été chassé de Leicester comme le pense Klopp : « Je ne suis pas surpris que de telles choses puissent arriver, et pas seulement dans le foot. Il y a des choses bizarres qui se sont passées en 2016-2017… le Brexit, Trump et Ranieri. (…) Je n’en sais pas assez, demandez à Leicester pourquoi ils ont fait ça. Mais on doit s’attendre à affronter la meilleure équipe de Leicester City lundi. » La sortie des britanniques de l’Union Européenne et la présidence du successeur de Barack Obama sont des résultats démocratiques qu’il faut respecter. Les pires pages de l’histoire ont été écrites avant ces plébiscites. La question est comment en est-on arrivé là ? C’est trop facile d’accuser l’autre pour dédouaner son mauvais comportement.

La vérité c’est que si tu ne t’appelles pas Pep Guardiola ; si tu n’es pas soutenu par tes dirigeants et accepté par les médias, ton poste d’entraîneur sera fragilisé. Tu devras faire une composition de 22 éléments sur la pelouse ou tes joueurs ne t’écouteront plus. Ils seront galvanisés dans leurs erreurs par des discours télévisées. Des consultants comme Martin Keown, capables d’appeller les joueurs à la mutinerie : « Ils ont presque besoin de ne plus l’écouter. Parce que si la manière dont ils jouent aujourd’hui correspond aux consignes de Mourinho, alors c’est comme s’ils étaient déjà livrés à eux-mêmes, car je suis bien incapable de définir l’identité de jeu de cette équipe. »

Et ce qui devait arriver arriva… Le technicien portugais à la porte, il peut observer le « cancer » se généraliser. Contempler cette maladie de la star folle dont il a été longtemps victime, devenir une « norme » aux yeux du monde. Une aubaine qu’il n’était plus là quand Kepa a méchamment « contracté » le virus : « Heureusement, une situation comme celle-ci ne m’est jamais arrivée. D’un côté, le gardien veut montrer sa confiance, veut montrer sa personnalité et j’aime bien cela. Ce que je n’aime pas, c’est qu’il fragilise la position de l’entraîneur et de tout le staff. Caballero est aussi resté dans une situation compliquée. Cela m’attriste beaucoup, c’est très compliqué. »

Kepa Arrizabalaga par Catherine Kõrtsmik – Wikimedia Commons CC BY 2.0

Born again

Contrairement à ce qu’on peut penser, la polémique sur Kepa a remis le football à sa place. On a eu droit à une haletante et magnifique séance de tirs aux buts avec une jolie Panenka d’Eden Hazard ; au 25e titre de Guardiola et à une équipe des Cityzens toujours plus impressionnante. Des émotions comme on les aime dans le bon sens du terme. On ne veut pas que ça se reproduise, mais on est bien obligé d’accepter que ces minutes folles ont donné un autre gout à la finale. Tous les joueurs sont revenus derrière leur entraîneur pour gagner ce match : une rencontre qu’ils perdent au moment de l’incident majeur.

Attirer les Sky Blues aux pénaltys pour faire entrer Willy Caballero (spécialiste en la matière) n’a pas marché totalement. Mais Sarri a réagi en grand et s’est mis à la place de son gardien. Il l’a désamorcé la bombe comme un père, il l’a sanctionné. Son équipe a battu Tottenham et il a repris le contrôle. Tout ira probablement pour le mieux pour la suite de la saison. Les joueurs ont vu le déshonneur que ça coute de s’opposer à un entraîneur et « personne » n’essaiera plus. Chelsea recommence à faire peur positivement comme négativement.

L’opposition entre Kepa et son entraîneur a donné une mauvaise image du football anglais. Il est devenu un piège à entraîneurs dans lequel ils ne voudront plus tomber. Si Zidane a hésité pour remplacer Sarri (voire Mourinho à United), Prandelli lui avait littéralement refusé de prendre la place de Ranieri à Leicester : « J’ai dit non. Il y a eu quelque chose, j’ai immédiatement dit non. Pourquoi ce refus ? Parce qu’on n’accepte pas un poste comme ça, parce qu’on ne peut pas y aller après avoir vu comment Ranieri a été traité. Je n’y vais pas. Point. Je raisonne comme ça. » L’ancien sélectionneur italien s’aligne ainsi derrière une fédération d’indignés au sein de laquelle JM a humblement substitué ses initiales.

Sa tenue floquée d’un « CR » qui ne signifie pas Cristiano Ronaldo mais bien Claudio Ranieri, l’hommage de José Mourinho à l’ancien coach du FC Nantes en dira long sur l’état général des esprits des hommes sur la touche : « Les initiales sur mon maillot ? C’est mon petit hommage à quelqu’un qui a écrit la plus belle histoire de la Premier League. Quelqu’un qui mérite probablement que le stade de Leicester soit renommé « Claudio Ranieri » Leicester a écrit l’histoire deux années de suite. Un an parce qu’ils ont réalisé la plus belle chose de l’histoire de la Premier League, et même de l’histoire du football. Et maintenant, ils sont aussi dans la lumière, avec cette décision qui, je pense, a uni tout le monde du football, car c’est quelque chose de très, très difficile à accepter. » Et comme il l’avait écrit plutôt sur son compte Instagram : « Champion d’Angleterre et entraîneur Fifa de l’année. Viré. C’est le nouveau football Claudio. Garde le sourire mon ami. Personne ne pourra jamais effacer l’histoire que tu as écrite.»

Aussi, à défaut de surfer sur le tapis rouge de Guardiola, les entraîneurs qui tiennent à leur réputation prendront les pancartes pour se manifester derrière Mourinho. L’entraîneur-leader a énuméré des conditions pour ces futurs postes qui devraient encore inspirer plus d’un à l’avenir : « Je ne veux pas d’un conflit interne (…) Je veux travailler avec une empathie structurelle. Un club est une structure, une structure complexe dans laquelle le manager est une partie importante de cettestructure, mais pas la structure (en soi). (…) Je veux travailler avec des gens que j’aime (…) avec qui je suis heureux, avec qui je partage les mêmes idées.» L’union faisant la force…

Un coach par RaphiD – Pixabay CC0

Une seule solution

Le poste d’entraîneur aujourd’hui doit être réformé. Avec l’essor technologique, tout le monde pense pouvoir diriger une équipe de foot. Quand bien même des gens sont formés pour. On déplace des pions sur un écran géant tactile et on pense être un spécialiste du football : c’est trop facile… Nos interventions court-circuitent le dialogue entre l’entraîneur et son poulain et instrumentalisent ce dernier. Et le pire c’est qu’on n’est que le résultat visible d’une somme de savants qui ne savent pas ce qu’ils font. Une interférence qui affaiblit la formation et le travail de l’entraîneur.

Les joueurs ne sont pas des objets : ce sont des hommes. Le plus difficile ce n’est pas de les mettre sur le terrain ou d’imaginer une tactique. C’est qu’ils adhèrent à cette tactique une fois sur le terrain. C’est leur devoir de jouer pour quiconque sera leur entraîneur. Toutefois, ils ont la capacité morale de refuser. Là est le problème car certains en abusent. Au moindre reproche, ils sacrifient leur équipe au service de leur égo et au détriment de leur coach. Une attitude qui empêche de monter un bilan objectif sur ses réelles capacités à mener un groupe. Comment savoir si un entraîneur est bon quand ses joueurs refusent d’appliquer ses consignes ?

Un entraîneur et ses jeunes joueurs par dimitrisvetsikas1969 – Pixabay CC0

Le manager serait alors viré pour une faute professionnelle qu’il n’a pas commise. La seule solution pour éliminer cette carence de professionnalisme, c’est de redonner au « chef » son bâton de pèlerin. Comment ? En lui assurant qu’il finira chacune des saisons qu’il va débuter. C’est la fin qui justifie les moyens. Un entraîneur ne doit pas être remercié en cours de saison. Un manager qui sait qu’il finira l’année quoiqu’il advienne, est un technicien conforté et réconforté. Une stabilité psychologique qui obligera les joueurs à l’écouter. L’entraîneur parlant « au nom » de son président, ils ne peuvent pas le faire partir. Et s’ils s’obstinent, ils mettront leur carrière en danger. Puisque la position d’une équipe définit la qualité de son effectif, leurs prestations définiront la suite de leurs parcours respectifs. A fond ils joueront pour eux, pour l’équipe et tout le monde saura si l’entraîneur a fait les bons choix à la fin de la saison. Il y’a une surprotection des stars en particulier et des joueurs en général dans l’administration du football dit « moderne ». Il est temps de penser aux entraîneurs. Eux aussi sont surexposés.

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